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Aujourd’hui en Suisse

Amies et amis lectrices et lecteurs,

À 63 ans, serais-je, moi qui vous parle depuis des années déjà, un représentant d’une espèce en voie de disparition? Le fait est qu’il y a de moins en moins de journalistes en Suisse et que les 120 (oui, 120!) quotidiens qui informaient le pays quand j’ai débuté dans ce beau métier ne sont plus aujourd’hui que souvenir «d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître».

Alors profitons en tant qu’il est encore temps. Il est aussi question des aumôniers musulmans dans les centres d’asile, de plantes améliorées par la génétique et de la facture du meeting d’Éric Zemmour à Genève.

Bonne lecture,

Journalistes
Keystone / Cyril Zingaro

Disparitions de titres, licenciements, reconversions: la Suisse compte de moins en moins de journalistes. Même si la baisse est moins sévère que dans d’autres pays, le nombre de professionnelles et professionnels de l’information a diminué d’un quart en moins de 10 ans.


Les Suisses votent le 13 février sur des mesures d’aide financière aux médias. Et les chiffres montrent une érosion constante des effectifs dans la profession. Les journalistes, qui étaient plus de 17’000 en Suisse en 2011, n’étaient plus que 13’000 en 2019.

En cause: la baisse des recettes publicitaires et l’augmentation des coûts, qui obligent les éditeurs à économiser, voir à fermer boutique. Depuis 2003, 70 journaux suisses ont disparu du paysage. Il y a aussi les journalistes qui abandonnent le métier pour des emplois mieux payés et aux horaires de travail plus réguliers.

La situation est bien pire aux États-Unis ou en France, mais même en Suisse, le risque existe de voir se créer des «déserts médiatiques», soit des zones qui n’ont plus de presse locale. Or, la presse locale a toujours été un des piliers de la démocratie directe et du fédéralisme suisses.

Coran
Keystone / Laurent Gillieron

Des aumôniers musulmans dans les centres fédéraux d’asile – oui, c’est une bonne idée. Après une année d’expérience pilote, le service est reconduit pour un an au moins, et pourrait devenir permanent. Il contribue notamment à prévenir des situations de conflit dans les centres.


Une étude du Centre Islam et Société de l’Université de Fribourg dresse un bilan très positif du projet. Celui-ci a occupé l’an passé cinq aumôniers musulmans, dont une femme, dans les structures régionales de Zurich, de Suisse romande et de Suisse orientale. En février, un nouvel aumônier débutera aussi au Tessin.

La grande majorité des personnes ayant bénéficié d’accompagnement étaient des hommes de moins de 40 ans. Les entretiens ont porté principalement sur des problématiques psychologiques ou psychosomatiques, sur la peur de l’avenir, les conflits, les problèmes familiaux ou encore le stress émotionnel et la dimension religieuse.

Les aumôniers musulmans sont aussi des interlocuteurs précieux du personnel des centres fédéraux, pour l’encadrement, la sécurité, les soins. Et leurs compétences religieuses, culturelles et linguistiques sont particulièrement appréciées.

Légumes
© Keystone / Jean-christophe Bott

Plutôt que par le croisement des espèces pratiqué depuis des millénaires, l’amélioration des plantes passe désormais par le génome. Mais la délicate question des brevets risque de faire de ces innovations une chasse gardée des grandes multinationales.


Des choux qui résistent aux maladies et à la sécheresse, des salades dont les feuilles restent croquantes dans la chaleur d’un hamburger: ce sont deux des espèces nouvelles présentées récemment par le géant bâlois Syngenta – passé en mains chinoises.

Désormais, ces améliorations de la nature peuvent se faire directement en manipulant le génome des plantes. Et face au réchauffement climatique, les perspectives en termes de sécurité alimentaire sont évidemment immenses.

La règlementation de ces plantes nouvelles est déjà un sujet brûlant dans une grande partie de l’Europe. Faut-il les considérer comme des OGM – ce que fait la Suisse? Et surtout, leur protection par des brevets ne risque-t-elle pas de renforcer encore la position dominante des géants de l’agroalimentaire?

Policiers
Keystone / Jean-christophe Bott

La venue d’Éric Zemmour à Genève à fin novembre dernier a coûté des centaines de milliers de francs aux contribuables genevois. Des dépenses essentiellement consacrées à l’important dispositif de sécurité, mais que le gouvernement cantonal justifie par la défense de la liberté d’expression.


Genève a dépensé au moins 322’000 francs pour assurer la sécurité du candidat à l’élection présidentielle française. Mais la facture réelle pourrait être bien plus élevée. La présence d’Éric Zemmour avait mobilisé des centaines de policiers, ce qui a occasionné plus de 5800 heures supplémentaires à un coût moyen de 55 francs l’heure. Ce montant ne comprend cependant ni les frais de logistique ni la mobilisation de 32 policiers tessinois.

Ces mesures avaient suscité la curiosité d’un député socialiste genevois, qui a questionné le gouvernement cantonal. Celui-ci indique que ces frais ne le dissuaderont pas d’accueillir une nouvelle fois une personnalité controversée dans le canton. «Genève a perpétuellement démontré son fort attachement à la liberté d’expression, favorisant ainsi l’image de notre pays comme étant une plateforme incontournable de l’ouverture sur le dialogue», écrit l’Exécutif dans sa réponse.

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