Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Les hautes sphères de la banque privée en Suisse seraient-elles en passe de s’ouvrir aux femmes? Je vous propose aujourd’hui de faire le point sur les progrès accomplis et les obstacles restant à franchir.
Autres questions qui nous occupent aujourd’hui: Comment associer intérêts économiques et aspects éthiques en matière de politique étrangère? Et les internautes suisses sont-ils trop naïfs face aux ruses des pirates informatiques?
Bonne lecture,
Quels obstacles se dressent devant les femmes qui veulent accéder aux hauts rangs de la banque privée en Suisse? Nous vous proposons aujourd’hui une analyse.
Parmi onze banques privées genevoises scrutées, seules 10% d’entre elles attribuent des postes clés aux femmes. Une proportion toutefois difficile à comparer avec d’autres centres financiers tels que Londres ou Luxembourg, pour lesquels ces chiffres ne sont pas connus.
Il n’est pas si facile de renverser une culture d’entreprise aussi conservatrice. Car cet environnement attire précisément des «talents» à la pensée conservatrice et il est ainsi difficile pour les femmes de grimper dans la hiérarchie, analyse Anina Cristina Hille, experte en diversité à la Haute École spécialisée de Lucerne.
La situation est néanmoins en train de changer dans certaines banques. Un changement qui s’explique d’une part par une volonté accrue de diversité dans certains établissements bancaires, mais aussi par une pression croissante de la clientèle.
- Lire l’article de ma collègue Paula Dupraz-Dobias
Comment associer intérêts économiques, engagement en faveur de la démocratie et droits humains? La question se pose notamment en ce qui concerne les relations entre la Suisse et le Kazakhstan.
Le Kazakhstan s’est retrouvé en début d’année sous le feu des critiques pour sa répression des manifestants qui s’opposent au pouvoir en place. Une répression qui met à mal les droits humains dans cette ex-république soviétique, estiment les observateurs.
Or la Suisse est le troisième investisseur direct étranger au Kazakhstan. Selon la faîtière economiesuisse, le Kazakhstan est «la porte d’entrée vers l’Asie centrale» pour les entreprises suisses.
Berne indique être en contact avec les autorités kazakhes et la société civile sur les questions de démocratisation et de droits humains. Mais la relation n’a pas toujours été sans accroc. En 2015, une affaire de lobbying kazakh avait fait débat en Suisse. L’indépendance du Parlement suisse était mise en question.
- Lire l’article de mon collègue Igor Petrov
Les tentatives de piratage par courriel se multiplient en Suisse. Est-il trop facile de duper les internautes suisses? Le Temps se penche sur la question.
Le nombre d’attaques hebdomadaires annoncées avoisine en ce début d’année les 800, selon les chiffres du Centre national de cybersécurité (NCSC). C’est deux fois plus qu’au printemps et à l’été 2021.
Pourquoi une telle hausse? «Nous attribuons l’augmentation des annonces d’attaques en 2022 à la grande quantité de faux e-mails d’extorsion envoyés au nom de la police», explique un porte-parole du NCSC. C’est aussi en se faisant passer pour La Poste, Swisscom, ou Apple que les pirates informatiques cherchent à s’emparer des données privées et bancaires de leurs cibles.
Des études montrent l’efficacité de ces attaques. Selon Swico, l’association suisse des entreprises actives dans le numérique, un test auprès de 410’000 participants montre que plus de 50% d’entre eux ont ouvert un e-mail d’hameçonnage et plus de 32% ont cliqué sur l’élément infecté.
La fabrique de munitions de Ruag – actuellement en mains suisses – pourrait être vendue à une entreprise étrangère. Le Blick et Le Temps se penchent sur l’affaire révélée par le média économique Tippinpoint.
L’armurier italien Beretta serait parmi les acheteurs potentiels, ce qui suscite la controverse. L’entreprise italienne gère une autre société, Beretta Defence Technologies, qui ferait des affaires avec le Qatar. Le respect des droits humains dans ce pays est fréquemment mis en question.
La controverse n’est pas seulement commerciale mais aussi politique. Le Conseil national avait voté en faveur d’une interdiction de vente de la filiale de Ruag. Le Conseil des États avait lui rejeté de justesse une motion demandant l’arrêt du processus.
On trouverait parmi les autres acheteurs potentiels une entreprise publique norvégienne et deux groupes tchèques. La fourchette des prix serait comprise entre 350 et 400 millions de francs. Le Blick pose la question: faut-il retenir l’offre la plus lucrative ou favoriser les considérations éthiques?
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