Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes. Je vous propose donc de vous plonger dans l’histoire de cette journée – qui n’est pas sans lien avec l’actualité de la guerre en Ukraine. Je vous propose également une interview avec la présidente de la Géorgie et une étude sur les difficultés d’être paysanne et lesbienne ou transgenre en Suisse.
Bonne lecture,
Nous célébrons ce mardi 8 mars la Journée internationale des droits des femmes de l’ONU. Le Temps revient sur les origines, Il y a plus de 100 ans, de cette journée.
Son histoire est d’ailleurs fortement liée à la Russie, où les femmes furent pionnières dans la revendication de leurs droits et ce, malgré le poids du patriarcat. La Russe Alexandra Kollontaï fut ainsi la première femme du monde à faire partie d’un gouvernement.
Autre femme dirigeante à l’honneur du jour, la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, qui était l’invitée hier du journal du soir de la RTS.
Elle y explique les raisons de la demande de son pays de rejoindre l’UE. Une demande qui répond à la crainte que la Géorgie – ancienne république soviétique qui n’est pas membre de l’OTAN – puisse à son tour être victime d’une invasion russe.
Être paysanne et lesbienne ou transgenre en Suisse reste particulièrement difficile. C’est ce que révèle l’étude de Prisca Pfammater. Ma collègue Katy Romy s’est récemment entretenue avec la chercheuse suisse en politique agricole.
Les agricultrices lesbiennes sont doublement discriminées – en raison de leur orientation sexuelle, mais aussi de leur genre. Elles n’osent ainsi souvent pas révéler leur homosexualité, ce qui rend difficile d’estimer leur nombre.
C’est encore plus difficile pour les femmes transgenres, qui elles ne peuvent pas cacher leur transidentité. Si les discriminations sont rares à l’intérieur des fermes, c’est notamment lors de leur formation que ces femmes rencontrent des problèmes.
Selon la chercheuse, l’influence du catholicisme dans certaines régions et l’idée que l’homosexualité est un phénomène citadin, expliquent en partie pourquoi les personnes LGBTIQ sont moins acceptées dans le monde agricole.
Des changements au niveau de la formation pourraient améliorer la situation. Le système actuel comprend deux filières séparées avec d’un côté l’apprentissage de paysanne et de l’autre, la formation d’agriculteur-trice.
«Il faut mettre en place un système qui regroupe les deux aspects du métier pour créer davantage d’égalité. Ce n’est pas le genre de la personne qui devrait définir quelle tâche elle doit accomplir», explique Prisca Pfammater.
- Lire l’article de ma collègue Katy Romy
- Lire le portrait de Stéphanie Stalder, agricultrice transgenre, par ma collègue Katy Romy
- Lire l’étudeLien externe de la chercheuse suisse Prisca Pfammatter
Est-il permis, lorsque l’on détient un passeport suisse, de combattre l’invasion russe en Ukraine? Je vous propose d’écouter un podcast de la RTS qui se penche sur la question.
Selon le code pénal militaire, la réponse est non. L’article 94 du 13 juin 1927 l’interdit en effet, et prévoit en cas d’infraction jusqu’à trois ans d’emprisonnement. Une amende est également possible. Mais pourquoi est-ce interdit?
Car celaporterait atteinte à la puissance défensive du pays et à sa neutralité, explique le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS).
Reste que rejoindre la «Légion internationale» du président ukrainien semble susciter un intérêt en Suisse. C’est par exemple le cas de Caleb (nom d’emprunt), un étudiant qui explique au micro de la RTS les raisons de son intérêt à combattre en Ukraine pour «protéger le principe de la démocratie».
Les Helvètes qui combattent à l’étranger s’inscrivent dans une tradition aussi vieille que la neutralité suisse, explique Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse.
- ÉcouterLien externe le podcast de la RTS
- Lire l’article de SWI swissinfo.ch sur les Suisses dans Légion étrangère française (septembre 2021)
- Lire l’article de SWI swissinfo.ch sur les Suisses qui se sont battus contre les nazis (décembre 2021)
Les entreprises chocolatières – notamment suisses – continuent malgré leurs engagements à défricher des forêts en Afrique pour la culture du cacao. Des recherches de l’ONG américaine Mighty Earth le confirment.
Le Ghana et la Côte d’Ivoire ont ainsi chacun perdu depuis 2019 une surface forestière équivalente à la taille de Madrid, Séoul ou Chicago. Les fèves de cacao cultivées dans ces zones défrichées servent entre autres à des fabricants de chocolat tels que Nestlé et Lindt, indique Glenn Hurowitz, directeur général de Mighty Earth.
Si les gouvernements ont la responsabilité de préserver leurs forêts, le rapport de force entre les autorités et les entreprises privées n’est de loin pas égal, souligne Glenn Hurowitz. «Le revenu annuel de Nestlé était de 85 milliards de francs suisses […] En face, le budget annuel du gouvernement du Ghana est de 11 milliards de francs suisses et celui de la Côte d’Ivoire de 9 milliards».
Les entreprises suisses se sont toutefois engagées à mettre fin à la déforestation dans leurs chaînes d’approvisionnement. L’échéance est fixée à 2025 pour Lindt & Sprüngli et Barry Callebaut. Après ne pas avoir respecté son échéance à 2020, Nestlé vise désormais aussi 2025.
- Lire l’article de mon collègue Anand Chandrasekhar
- Pourquoi l’Amazonie est-elle en danger malgré l’engagement «zéro déforestation»? (SWI swissinfo.ch, 2021)
- Quand l’appétit des riches accélère la déforestation (SWI swissinfo.ch, 2021)
- Pourquoi Nestlé n’honore-t-il pas son objectif «zéro déforestation»? (SWI swissinfo.ch, 2019)
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative