Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Je vous propose aujourd’hui une plongée dans l’histoire de la Suisse et les archives de SWI swissinfo.ch – il sera question du souvenir que l’on garde du passé parfois discutable de la Suisse, et de saucisses à l’origine d’un bouleversement religieux dans le pays.
Bonne lecture,
Comment la Suisse traite-t-elle au fil du temps de son passé? C’est la question que mon collègue David Eugster a récemment abordée avec Stephen Keller, un historien suisse.
Stephen Keller a œuvré à restaurer dans les années 1990 la mémoire de Paul Grüninger, un commandant de police sanctionné et licencié avant la Seconde Guerre mondiale pour avoir empêché le renvoi de milliers de personnes réfugiées en Allemagne.
Sa réhabilitation est à la source d’un plus large débat en Suisse, qui s’est poursuivi avec l’affaire des fonds en déshérence dans les banques suisses, et reste d’actualité avec les remous de la collection Bührle au Kunsthaus de Zurich.
«Je ne suis pas certain qu’il y ait eu de véritables changements», déclare Stephen Keller. Il estime toutefois qu’il est désormais plus facile d’effectuer ce travail de mémoire collective, car il est moins difficile aujourd’hui d’accéder aux archives.
- Lire l’article sur la question
- «Kunsthaus de Zurich: un «musée contaminé» par la collection Bührle?» (SRF, octobre 2021)
Toujours sur le thème de l’histoire, la Suisse protestante célèbre ce mercredi les 500 ans de la Réforme. Mon collègue Oliver Pauchard revient sur cet anniversaire et sa signification.
Ce sont des saucisses, mangées un premier dimanche de Carême (un sacrilège), qui sont à l’origine de la Réforme protestante en Suisse.
Si le repas en question s’est tenu à Zurich, le protestantisme s’est lui rapidement propagé à la plupart des grandes villes suisses, pour un profond bouleversement du paysage religieux.
- Lire le dossier rétrospectif
La banque Credit Suisse finance-t-elle trop les énergies fossiles? Un groupe d’actionnaires, emmené par la fondation suisse Ethos, dépose mercredi une résolution pour réduire ces investissements.
Elle demande que la deuxième banque du pays publie davantage d’informations sur sa stratégie pour réduire ses actifs liés au charbon, au pétrole et au gaz, et s’aligner sur l’Accord de Paris. La résolution devrait être votée à la prochaine assemblée générale en avril.
Credit Suisse serait le premier financeur européen de mines de charbon, et le quatrième pour les combustibles fossiles, selon les études externes auxquelles se réfère le groupe d’actionnaires.
Il est impossible de savoir de quelle part des droits de vote disposent les signataires, mais leurs actifs sous gestion s’élèvent à 2180 milliards d’euros. On trouve parmi eux le fonds de pension de la Confédération (Publica) et celui de la ville de Zurich.
La banque zurichoise indique au Temps reconnaître le rôle qu’elle joue dans la transition énergétique «en incitant nos clients à participer à la transition vers une économie à faible émission de carbone». La banque prévoit de publier son rapport de durabilité 2021 le 10 mars.
- «Des investisseurs demandent à Credit Suisse d’agir davantage pour le climat»Lien externe (Le Temps, abonnement)
- «Des actionnaires veulent un changement chez Credit Suisse»Lien externe (Bilan)
- Lire le communiquéLien externe de la fondation Ethos
- Lire la résolutionLien externe proposée
La «Lex Netflix» vise à imposer aux plateformes de streaming d’investir 4% de leur chiffre d’affaires réalisé en Suisse dans le cinéma helvétique. Elle requiert aussi une part de 30% d’œuvres européennes dans leurs offres. Le Conseil fédéral lance une campagne en sa faveur.
Le but de cette modification de la loi sur le cinéma est, selon le gouvernement suisse, de mettre les nouveaux venus de la diffusion, tels que Netflix ou Amazon, sur un pied d’égalité avec les chaînes de télévision historiques. Ces dernières versent déjà 4% de leur chiffre d’affaires suisse dans la production cinématographique du pays.
La Suisse fait jusqu’à présent figure d’exception en Europe. Le conseiller fédéral Alain Berset a souligné au téléjournal de la RTS qu’en France et en Italie, les géants de la vidéo à la demande sur internet doivent investir respectivement 26% et 20% de leur revenu dans l’industrie du cinéma de ces pays.
Les référendaires craignent une hausse du prix des abonnements et donc une sorte de double taxation (la Confédération soutient déjà le cinéma suisse). Selon eux, la réforme entrave la liberté des consommateurs et consommatrices, et pénalise les productions étrangères.
Le peuple suisse se prononcera sur ce sujet lors des votations fédérales du 15 mai 2022.
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