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réfugiés ukrainiens à Zurich

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, lectrices et lecteurs du monde,

Alors que 3 millions de personnes auront bientôt fui l’Ukraine, la Suisse fait sa part pour les accueillir. A ce jour, près de 4000 réfugié∙es sont déjà sur sol helvétique, ils et elles pourraient être à terme plusieurs dizaines de milliers. L’objectif est désormais de les intégrer au mieux, sans les traumatiser davantage, et vous verrez que cela ne s’improvise pas.

Dans cette sélection du jour, je vous parle aussi d’un revenant qui n’était en fait pas vraiment parti. Deux ans presque jour pour jour après la déclaration de l’état de pandémie en Suisse, ce n’est pas que le Covid nous manquait mais, contrairement à la guerre en Ukraine, il nous est devenu étrangement familier.

Bonne lecture,

La Suisse commence à organiser concrètement l’accueil de personnes fuyant la guerre en Ukraine. Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) a annoncé ce lundi avoir enregistré près de 4000 Ukrainiennes et Ukrainiens réfugiés, qui bénéficieront d’un statut de protection spécial «S», dont nous vous avons déjà parlé vendredi.

réfugiés ukrainiens à Zurich
Des personnes réfugiées en provenance d’Ukraine attendent pour être enregistrées au centre fédéral d’asile de Zurich, le 13 mars 2022. © Keystone / Michael Buholzer

Ces personnes peuvent travailler et aller à l’école, ce qui ne serait pas le cas si elles avaient dû passer par une procédure d’asile standard. Se pose donc la question de leur intégration, notamment celle de la scolarisation des enfants.

Le corps enseignant ne sait pas encore combien d’enfants arriveront au total ni leur âge. Il est en tout cas certain qu’il leur faudra un encadrement psychologique, et qu’ils devront être mis dans des structures dédiées puisqu’ils ne parlent pas la langue et n’ont pas le même alphabet. Les mettre dans une classe sans passer par ces étapes risquerait de les perturber encore plus, soulignent les spécialistes.

Qui dit nouveaux élèves par centaines dit besoin de ressources supplémentaires. «Il faudra des crédits en plus», a indiqué ce matin à la RTS le ministre valaisan Christophe Darbellay. Dans un marché «relativement tendu» avec une «quasi pénurie» de professeurs, le défi est de taille. Il envisage d’augmenter des temps de travail ou de faire appel à des personnes retraitées.

  • La Suisse octroie une protection spéciale aux victimes de la guerre en Ukraine – notre article explicatif
  • «L’accueil des enfants ukrainiens va être un grand défi pour l’école» – l’interview du ministre valaisan Christophe Darbellay à la RTSLien externe
  • De l’aide recherchée de toutes parts pour l’accueil des réfugiés en Suisse – l’article de 20 MinutesLien externe
  • Comment les écoles romandes se préparent à une «arrivée massive» de réfugiés ukrainiens – l’article de Heidi.newsLien externe (abonnement)
femme ukrainienne dans les décombres de sa maison
Keystone / Miguel A. Lopes

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a déjà ouvert une enquête sur la situation en Ukraine. Trente-neuf Etats-membres, dont la Suisse, en ont fait la demande. D’autres tribunaux examinent actuellement des plaintes déposées par Kiev après l’invasion de la Russie.

Compte tenu des circonstances, l’Ukraine a été très rapide et impressionnante dans son «combat juridique» dès l’invasion russe. Encore faut-il que le traitement de ces plaintes soit, lui aussi, rapide et efficace. Et, jusqu’ici, la CPI a avancé sur le dossier ukrainien à «une cadence glaciale», selon l’expression de l’un des experts interrogés par ma collègue Julia Crawford.

Son article interroge la probabilité que les dirigeants du Kremlin soient jugés et doivent rendre des comptes. La CPI marche sur des œufs, car si elle a l’occasion de renforcer sa crédibilité, elle pourrait aussi être accusée de subir la pression des puissances occidentales. En effet, si une enquête peut aboutir rapidement en Ukraine, que dire alors des enquêtes qui piétinent toujours à Gaza, en Afghanistan ou en Géorgie?

Le quotidien Le Temps consacre par ailleurs un article à la couverture russophone de SWI swissinfo.ch. SWI swissinfo.ch a lancé une page en russe il y a dix ans. Alimentée par 4 personnes, son audience a triplé en raison de la guerre en Ukraine, passant de 50’000 vues par semaine à plus de 150’000.

Environ un tiers proviennent d’Ukraine et un quart de Russie. «Il y a un énorme besoin de s’informer à une source crédible, mais aussi de s’exprimer», déclare la rédactrice en chef Larissa Bieler. Mais cela suppose de suivre une ligne de crête très étroite.

  • Les maîtres du Kremlin jugés pour crimes de guerre en Ukraine? – l’article de Julia Crawford
  • Swissinfo en russe: un média sur la corde raide – l’article du TempsLien externe
  • L’invasion russe en Ukraine suscite un nouveau débat sur la neutralité – notre article

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Modéré par: Bruno Kaufmann

A quoi pourrait ressembler la neutralité à l’avenir?

La guerre en Ukraine met aussi à mal les pays neutres – et pas seulement la Suisse. La neutralité a-t-elle encore un avenir?

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une femme met à la poubelle une affichette annonçant l obligation de porter le masque
© Keystone / Michael Buholzer

Depuis la levée des mesures sanitaires, les infections au Covid-19 ne cessent d’augmenter en Suisse. Près de 70’000 nouveaux cas ont été enregistrés dans le pays en trois jours, a annoncé l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ce lundi.

Ce nombre correspond à une augmentation de près de 20% en une semaine. Les hospitalisations, elles, ont dans le même temps augmenté de 45%, passant de 188 lundi dernier à 272 aujourd’hui. Dix-huit décès ont été enregistrés au cours des dernières 72 heures.

Face à cette recrudescence, les spécialistes recommencent à se faire entendre dans les médias. Et leur appréciation de la situation n’est pas forcément unanime. Laurent Kaiser, chef du service des maladies infectieuses aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), a déclaré dimanche soir à la RTS qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter et que le variant Omicron faisait progresser l’immunité de la population.

La vice-présidente de la Task force Covid Samia Hurst, elle, est plus nuancée. Pour elle, la situation est certes «moins [inquiétante] qu’avant, mais nous ne sommes pas égaux face aux risques qui restent» et «nos collègues des hôpitaux vont à nouveau au devant de périodes difficiles». Elle se dit toujours favorable au port du masque dans les lieux publics en intérieur.

L’épidémiologiste Antoine Flahault trouve aussi qu’il faudrait réintroduire le port du masque en lieux clos. Selon lui, une nouvelle vague s’apprête à déferler à nouveau en Suisse et sur l’ensemble de l’Europe, dont on ne peut prévoir ni l’ampleur ni la sévérité.

  • Malgré l’augmentation des cas de Covid-19, Laurent Kaiser se veut rassurant – son interview à la RTSLien externe
  • Samia Hurst: «Le Covid est toujours là et l’automne sera décisif» – l’interview dans Watson.chLien externe
  • L’interview d’Antoine Flahault dans le TempsLien externe
Un panneau avec un plan indique les differents offices medico-pedagogique du Centre de Mancy
© Keystone / Martial Trezzini

Le Comité de l’ONU sur les personnes handicapées demande des comptes à la Suisse. Après plusieurs cas d’abus récemment révélés dans des institutions du canton de Genève, l’organisation veut savoir «quelles mesures» vont être prises contre les responsables.

Un scandale visant le foyer spécialisé de Mancy, qui accueille de jeunes autistes, a éclaté fin janvier. Une enquête conjointe du quotidien Le Temps et du site d’information Heidi.news a alors révélé des maltraitances graves et répétées de la part d’une partie du personnel, avec des enfants privés de nourriture, enfermés, ou encore laissés dans leurs excréments.

Depuis, d’autres cas de négligences dans des centres d’accueil du canton de Genève ont été mis au jour. Les parents de plusieurs enfants autistes ont rapporté des dysfonctionnements plus ou moins graves, et pointé du doigt l’inadéquation de la prise en charge de la part de l’office qui gère ces centres. Près de 3000 enfants se trouvent actuellement dans ces institutions.

«La Convention de l’ONU sur les personnes handicapées (CDPH) n’est toujours pas appliquée pour les enfants» huit ans après sa ratification en Suisse, a dénoncé ce lundi à Genève un expert du comité de l’ONU. Il a ajouté que les responsables doivent être sanctionnés et a appelé à lancer «immédiatement» un plan afin d’éviter d’autres abus.

  • La Suisse mise en cause à l’ONU pour les abus au foyer de Mancy – la dépêche ATS
  • Des enfants autistes maltraités dans l’impunité au foyer de Mancy – l’enquêteLien externe publiée fin janvier
  • Après Mancy, d’autres cas de négligences dans des centres d’accueil révélés – le sujet de la RTSLien externe paru début mars
  • Quelle prise en charge des personnes autistes en Suisse romande? – le sujet de la RTSLien externe
  • Voter sans la barrière du handicap, c’est désormais possible à Genève – notre article de mars 2021


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