Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, lectrices et lecteurs du monde,

Alors que la Suisse est une nouvelle fois classée comme l’un des pays les plus heureux au monde, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit samedi à quel point il voudrait que les Ukrainiens et Ukrainiennes puissent vivre comme des Helvètes, et que ce «privilège» soit retiré aux oligarques russes qui possèdent des avoirs dans le pays alpin.

Différentes voix appellent la Suisse et ses entreprises à s’engager davantage. Sur le plan de l’accueil des personnes réfugiées en tout cas, elle se prépare à faire preuve d’une solidarité inédite depuis des décennies.

Bonne lecture,

Une manifestation de solidarité avec l’Ukraine a eu lieu le 19 mars à Berne. © Keystone / Peter Klaunzer

Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est adressé aux participants d’une manifestation pour la paix à Berne, en direct de Kiev. S’il a salué le fait que la Suisse s’oppose à la guerre et soutienne les sanctions, il a demandé à la Confédération d’en faire encore plus, en gelant les actifs et les comptes bancaires des oligarques présents sur son sol.

La Pologne aussi fait cette demande à Berne. Le président de la Confédération Ignazio Cassis était à Varsovie ce lundi pour discuter de la situation humanitaire. Il s’est entretenu avec le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, qui l’a exhorté à confisquer les biens des oligarques situés en Suisse.

Kiev critique également le fait que Nestlé ne veuille pas quitter la Russie. La multinationale helvétique a suspendu les envois de certains produits, mais continue de fournir des produits de première nécessité tels que des aliments pour bébés et des céréales. Un de ses porte-paroles a déclaré à swissinfo.ch ne pas rester en Russie pour des raisons commerciales, mais pour «répondre aux besoins fondamentaux de la population locale.»

La Suisse s’attend en tout cas à accueillir un nombre de personnes réfugiées en provenance d’Ukraine bien plus élevé qu’annoncé. Les autorités cantonales chargées de gérer les nouveaux arrivants s’attendent à ce que 300’000 personnes aient rejoint le territoire helvétique d’ici la fin de l’année, contre 50’000 comme initialement évoqué.

• Volodymyr Zelensky demande encore plus d’engagement de la part de la Suisse – le sujet de la RTSLien externe
• Cassis-Zelensky, un même combat pour la paix – l’article du TempsLien externe (abonnement)
• Actares appelle Nestlé à se «préoccuper» des Ukrainiens – la dépêche ATS
• La Suisse devra s’adapter à l’afflux de réfugiés ukrainiens – l’interview du spécialiste des migrations Etienne Piguet au 19h30 de la RTSLien externe
• Pourquoi la Suisse devrait redéfinir maintenant sa neutralité – l’avis de Thomas Beschorner

© Keystone / Gaetan Bally

Malgré la guerre en Ukraine, l’idée d’augmenter les dépenses de l’armée n’obtient pas une majorité auprès de la population suisse. C’est ce qui ressort d’un sondage publié ce lundi par les journaux de Tamedia.

Les personnes sondées sont 45% à estimer que le budget de l’armée devrait être augmenté et un réarmement engagé. À l’inverse, 41% considèrent que l’armée a suffisamment de moyens et 8% souhaitent une réduction de son budget.

L’augmentation des dépenses militaires est le plus soutenue à droite, à 62% pour les sympathisant-es de l’UDC (droite conservatrice) et 61% pour le PLR (droite libérale). À l’inverse, l’opposition la plus forte vient de la gauche (73% de non pour les sympathisant-es écologistes, 70% pour les socialistes).

Le sondage aborde également l’initiative contre l’achat des avions de combat F-35, dont les signatures sont en cours de récolte. Trois personnes sur cinq la refuseraient, le rejet étant net parmi l’électorat de l’UDC, du PLR, du Centre et des Vert’libéraux. Même au sein des sympathisant-es socialistes, l’initiative ne recueille que 50% d’avis favorables.

• Une hausse du budget de l’armée ne séduit pas les Suisses, mais les F-35 si – l’article de RTSinfo.chLien externe
• Les Suisses ne sont pas prêts à réarmer fortement le pays – l’article de 24 HeuresLien externe (abonnement)
• «Notre armée est archaïque et serait battue en quelques jours» – l’avis d’un expert en stratégie militaire sur les capacités de l’armée suisse, sur lematin.chLien externe
• «La neutralité de la Suisse est l’un des fondements de notre partenariat avec l’OTAN» – notre interview de l’ambassadeur de Suisse auprès de l’OTAN
• Avions de combat: le F-35, une option risquée pour la Suisse? – notre article daté d’avril 2021

Brigitta Garcia Lopez

Si l’immense majorité des victimes de violences domestiques sont des femmes, les hommes aussi peuvent en être la cible. Le nombre de cas serait même en augmentation. En 2021, 3,3% des hommes interrogés dans une étude zurichoise déclaraient avoir subi des violences physiques, contre 2,6% quatre ans plus tôt.

À ce jour, peu de pays disposent de structures d’accueil pour les hommes victimes de violences. Il en existe quelques-unes en Allemagne et aux États-Unis notamment. La Suisse en compte actuellement deux, et une troisième doit encore ouvrir cette année à Zurich. Elles sont toutes trois gérées par l’association «Zwüschehalt».

swissinfo.ch a visité un de ces centres d’accueil pour hommes situé dans le canton de Berne. Parmi ceux qui s’installent figurent des hommes jeunes voulant échapper à un mariage forcé; d’autres viennent chercher protection après avoir révélé leur homosexualité. Mais le motif le plus fréquent est la violence dans le cadre des relations sentimentales.

L’un d’eux, Philipp, témoigne des violences physiques et psychiques qu’il a subies de la part de sa femme. Quitter la maison n’a pas été facile, confie-t-il, mais il est heureux de l’avoir fait. Et il tient à raconter son histoire, pour témoigner que «ce ne sont pas toujours les hommes…».

• Ce refuge où les hommes violentés retournent au calme – l’article de Benjamin von Wyl
• «Sois fort et tais-toi!», le déni des hommes victimes de violences conjugales – l’article de l’IllustréLien externe (juillet 2021)
• Pourquoi le comptage des féminicides est un enjeu mondial – un autre article lié à la question des violences conjugales

© Keystone / Urs Flueeler

La Suisse est le 4^e pays le plus heureux du monde, si l’on en croit le World Happiness Report paru ce week-end. Elle perd un rang dans le classement par rapport à l’année précédente.

D’après cette étude annuelle sponsorisée par l’ONU, le pays le plus heureux est la Finlande. Avec une note de 7,82 sur 10, le pays nordique de 5,5 millions d’habitants devance le Danemark, l’Islande, la Suisse et les Pays-Bas, dans un haut du classement presque inchangé.

Les trois plus fortes progressions ont été observées en Serbie, en Bulgarie et en Roumanie. Les plus forts reculs au Liban, au Venezuela et en Afghanistan, qui se classe en dernière position avec un score de 2,4.

L’étude repose principalement sur des sondages demandant aux populations d’évaluer leur niveau de bonheur, croisés avec le PIB et des évaluations concernant le niveau de solidarité, de liberté individuelle et de corruption pour établir une note globale.

• La Finlande «pays le plus heureux», la Suisse 4^e – la dépêche ATS
• La Suisse rétrograde au classement des «pays les plus heureux» – l’article de RTSinfo.chLien externe