Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la guerre occupe une place prépondérante dans les médias. On en oublierait presque qu’en France, la campagne pour l’élection présidentielle à venir bat son plein.
Quel regard les Suisses de France portent-ils sur la politique française? Comment appréhendent-ils les différences entre les deux systèmes? Quels sont leurs pronostics? Vous découvrirez aujourd’hui un avis teinté de vert.
Bonne lecture,
Dans une série de quatre portraits, des Suisses de France nous livrent leur regard sur l’élection présidentielle à venir (1er tour le 10 avril). Aujourd’hui nous faisons la connaissance de Silvia Iuncker-Gomez, une Genevoise frontalière qui vote vert.
Silvia Iuncker-Gomez s’intéresse depuis toujours à la politique, mais pas à la «politique politicienne», comme elle l’appelle. Elle aime la politique concrète. Et cette Hispano-Suisse peut en faire depuis qu’elle est élue municipale dans son village en France.
Membre du parti Les Vert-es en Suisse, elle regrette que l’écologie ne soit pas prise plus au sérieux par la classe politique française et par les candidat-es à l’élection présidentielle. «En France, les partis politiques font croire que l’écologie est un thème comme un autre», dit-elle, alors que les sondages montrent qu’elle est la préoccupation principale d’une personne sur quatre.
Silvia Iuncker-Gomez pense que «le monde politique français est un star-system» qui gagnerait à plus d’humilité, comme en Suisse. Si elle considère qu’une forme de démocratie directe peut se mettre en place au niveau local, elle ne croit pas que cela soit possible à plus grande échelle, notamment parce que la France «a une histoire compliquée avec le référendum».
Pour lire tous nos portraits de Suisses de France, c’est ici 👇
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Avec la pandémie de coronavirus et désormais la guerre en Ukraine, la Suisse a pris conscience de sa dépendance envers l’étranger vis-à-vis de certains aliments essentiels. Le Conseil fédéral entend y remédier.
Le président de la Confédération, Guy Parmelin, se veut rassurant: sur le plan alimentaire, la Suisse est peu dépendante de l’Ukraine ou de la Russie. Mais elle l’est par exemple totalement pour le blé dur, qui sert à fabriquer les pâtes.
Pour pallier une éventuelle impasse, la Suisse va donc allouer des ressources supplémentaires aux structures étatiques en charge de cet approvisionnement. Elle va également augmenter certains contingents d’importation.
Cela risque de faire grimper les prix. L’inflation globale induite par la pandémie, renforcée par la guerre, pourrait augmenter le prix de certains aliments de 10 à 15% cette année.
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La pandémie a également mis en évidence combien nous dépendons de la Chine, notamment pour un nombre colossal de produits. La solution: relocaliser? Démondialiser? Plus facile à dire qu’à faire.
Ces dernières décennies, la mondialisation a permis la circulation des marchandises, des capitaux, des personnes et des technologies. Elle a donné du travail à des millions de personnes dans les pays pauvres et permis aux riches de profiter de produits importés à bas prix.
Seulement, la pandémie est passée par-là. Et elle a mis en exergue tous les problèmes que cause une grande dépendance envers d’autres pays. Dès lors, les gouvernements ont commencé à parler de relocalisation.
Mais comment se passer de la main d’œuvre immigrée qui vient combler le déficit démographique des pays occidentaux? Comment arrêter la circulation des technologies qui sont déjà interconnectées? Comment stopper les mouvements transfrontaliers de capitaux? Pour mon collègue Ram Etwareea du Temps, la dépendance des pays occidentaux est déjà bien trop avancée pour pouvoir la freiner.
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En Suisse, il existe un certain flou juridique autour du concubinage. Mais le Parlement pourrait bientôt se pencher sur une alternative, à mi-chemin entre le mariage et le concubinage.
Cette alternative pourrait s’inspirer du Pacs (Pacte civil de solidarité) français, qui est ouvert à tous les couples depuis 1999 en France. Celui-ci a des conséquences juridiques moins étendues que le mariage mais plus contraignantes que le simple concubinage.
Si le gouvernement est opposé à la possibilité de conférer un statut légal au concubinage, il admet que ne pas se marier ne signifie pas que les concubins veulent d’une union dépourvue de tout effet juridique. Cela vaut notamment pour les couples avec enfants.
La possibilité existe actuellement de conclure une convention de concubinage. Mais ces conventions ne règlent pas toutes les situations et ne sont, de surcroît, pas très répandues. Le Conseil fédéral concède que pour être plus efficace, cet instrument devrait faire l’objet d’une meilleure information et promotion auprès de la population.
- L’idée d’un Pacs suisse pour les couplesLien externe fait son chemin à Berne (RTS)
- Le grand oui de la Suisse au mariage pour toutes et tous
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