Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Si la guerre en Ukraine reste le sujet central, je vous propose aujourd’hui aussi une plongée dans les prochaines votations et dans le retour prometteur en Suisse de la géothermie profonde. Et aussi une autre guerre, qui s’est jouée en ligne, sur le thème de l’art et sans victimes.
Bonne lecture,
Le président américain Joe Biden n’hésite pas à parler de crimes de guerre lorsqu’il se réfère aux atrocités dont l’armée russe est accusée en Ukraine. La Suisse préfère quant à elle parler de «violations présumées» du droit international humanitaire.
Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide – quel terme faut-il utiliser, et quand? Paola Gaeta, professeure de droit international à l’IHEID à Genève, offre aujourd’hui des pistes de réponse au micro de la RTS.
En principe, tuer de manière ciblée des civils constitue un crime de guerre. Pour les atrocités de masse, on peut parler de crime contre l’humanité. Pour le génocide, c’est plus compliqué, car «il faut prouver qu’il y a cette intention génocidaire, c’est-à-dire la destruction d’un groupe», explique Paola Gaeta.
Il revient toutefois aux tribunaux de juger des violations de droit. Savoir quel tribunal dispose de la compétence de juger ces crimes n’est pas évident non plus. La Cour pénale internationale (CPI) en aurait en principe la compétence, mais certains tribunaux nationaux pourraient utiliser la compétence universelle pour juger des crimes graves commis à l’étranger.
Une chose est sûre, dans le cas du massacre de Boutcha, l’équipe d’enquête devra agir vite pour collecter les preuves. Stephen Rapp, ex-procureur en chef du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, explique au Temps les défis à relever pour traduire un jour en justice les responsables.
- «Mieux comprendre le vocabulaire légal des exactions de guerre»Lien externe (RTS)
- «A Boutcha, ‘Il faut aller vite pour collecter des preuves’»Lien externe (Le Temps, abonnement)
- «Les maîtres du Kremlin jugés pour crimes de guerre en Ukraine?» (Julia Crawford, swissinfo.ch)
- «Génocide: pourquoi le terme est utilisé avec parcimonie» (podcast en anglais, swissinfo.ch, avril 2021)
- Consulter tous les articles de swissinfo.ch au sujet de la guerre en Ukraine
Le consentement au don d’organes doit-il être présumé en Suisse? C’est ce que les Suisses décideront aux urnes le 15 mai. Ma collègue Katy Romy fait aujourd’hui le tour de la question.
À ce jour, une personne doit explicitement consentir avant sa mort à donner ses organes. Problème, la Suisse peine à trouver suffisamment de donneurs. Solution proposée par le Parlement, réviser la loi pour introduire le «consentement présumé». Celle-ci ne satisfait pas tout le monde. Solution ultime, le référendum.
Pour le camp du non au «consentement présumé», une telle révision est en contradiction avec la Constitution. Le risque est qu’une personne refusant le don ne soit pas informée et donc que son intégrité physique et psychique soit violée, explique François Bachmann, vice-président du Parti évangélique suisse et membre du comité opposé à la modification de loi.
Pour le camp du oui, la loi révisée permettrait avant tout de sauver des vies, la liste des personnes attendant une transplantation en Suisse est longue. Selon Philippe Eckert, directeur du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), la révision aiderait les familles des défunts à prendre une décision.
- Lire notre interview avec François Bachmann (camp opposé à la modification)
- Lire notre interview avec Philippe Eckert (camp favorable à la modification)
- Pour en savoir plus sur l’objet de la votation, lire l’article de ma collègue Marie Vuilleumier
- Le siteLien externe du comité référendaire
- Le siteLien externe des partisanes et des partisans de la loi
La géothermie profonde pourrait-elle s’imposer pour la production d’électricité renouvelable en Suisse? Un groupe de recherche de l’EPFZ étudie la question, Heidi.news est parti à la rencontre de son équipe au Tessin.
L’idée est d’injecter de l’eau entre 3’000-4’000 mètres de profondeur, où la température atteint quelque 200 degrés, l’eau remonte ensuite sous forme de vapeur pour turbiner de l’électricité, explique Anne Obermann, chercheuse senior au Service sismologique suisse de l’EPFZ.
Si des essais non concluants ont été faits à Bâle et Saint-Gall dans les années 2000 (des séismes avaient été ressentis à la surface), le Bedretto Lab explore désormais des techniques de fracturation sous la surveillance de capteurs ultra-sensibles, afin d’éviter les risques sismiques.
La géothermie profonde a un potentiel très important en Suisse. Contrairement à l’éolien ou au solaire, cette technologie permet de produire de l’électricité en continu, explique Nathalie Andenmatte, cheffe de projet Géothermies à l’État de Genève et présidente de Géothermie-Suisse.
- «Le vilain petit canard de la géothermie est le futur cygne de la transition énergétique»Lien externe (Heidi.news, abonnement)
- «Les pompes à chaleur pour lutter contre le réchauffement climatique et Vladimir Poutine» (Luigi Jorio, swissinfo.ch)
Une autre bataille – celle-ci sans réelles victimes – a fait rage ces derniers jours sur le site internet communautaire Reddit. Des pays du monde entier s’y sont affrontés à coups de pixels colorés.
La «Pixel War» s’est jouée autour d’une gigantesque fresque sur laquelle les internautes ont colorié divers symboles nationaux. Il n’était possible d’y contribuer qu’à raison d’un carré de couleur toutes les cinq minutes.
L’espace disponible s’amoindrissant au fil du temps, des négociations auraient même eu lieu sur la plateforme de discussion Discord entre les «généraux» de chaque nation, afin de protéger leurs positions et étendre leur territoire, affirme un journaliste de l’AFP.
L’œuvre qui en résulte, grande de quatre millions de pixels, contient de nombreux symboles suisses. On y trouve le drapeau national, le Cervin, une vache, des Edelweiss et même le logo de la RTS.
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