Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Coup de projecteur aujourd’hui sur un logiciel suisse utilisé pour déjouer la machine de censure russe. Ma collègue Pauline a discuté avec le directeur de l’organisation qui développe cet outil depuis Lausanne et vous raconte son histoire insolite.
Bonne lecture,
L’information est l’un des enjeux majeurs de la guerre en Ukraine. Kiwix, un logiciel suisse, est utilisé pour déjouer la censure russe. Ma collègue Pauline vous explique comment il fonctionne et son histoire.
Kiwix est un logiciel gratuit permettant de copier, compresser et télécharger des sites web entiers pour les consulter hors ligne. Il met à disposition une bibliothèque d’environ 8000 sites éducatifs, dont l’encyclopédie en ligne Wikipédia.
Le site de Wikipédia est menacé par l’organe russe de régulation des communications et pourrait être interdit dans le pays. La version russe du site renvoie donc ses internautes vers Kiwix comme solution de repli.
«Du jour au lendemain, nos téléchargements ont explosé», déclare Stephane Coillet-Matillon, directeur général de l’organisation basée à Lausanne. Depuis le début de la guerre, les téléchargements via la plateforme ont triplé. 40% du trafic provient de Russie, contre 2% en début d’année.
- Lire l’article de ma collègue Pauline Turuban
Le président de la Confédération et chef du Département des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, était l’invité hier du téléjournal de la RTS. Il répond aux critiques et explique la position de la Suisse sur la guerre en Ukraine.
Je vous parlais hier de critiques émanant de la gauche et de certains cantons quant à la manière dont la Suisse applique les sanctions. Ignazio Cassis affirme que cela ne «correspond pas à la réalité». Selon lui, la Suisse est en comparaison internationale «plus rapide» dans la mise en œuvre et «plus attentive» dans l’application des sanctions.
Interrogé sur les nuances de vocabulaire qu’emploient les différents membres du gouvernement et sur une éventuelle timidité du DFAE, Ignazio Cassis remet les pendules à l’heure. «C’est une invasion brutale, c’est une rupture inimaginable de l’ordre international, du droit public international. Ce sont des massacres, des atrocités qui sont commises. Il nous faut des commissions d’enquête indépendantes pour établir la vérité.»
Plusieurs pays européens ont expulsé des diplomates russes en réponse aux atrocités de Boutcha. La Suisse compte-t-elle faire de même? Non, répond le président, qui explique que les expulsions ne doivent pas être vues comme des sanctions, mais doivent servir des objectifs de politique de sécurité.
La Suisse suivra-t-elle l’Union européenne si celle-ci décide de se passer de gaz russe? «Si l’UE arrive à cette conclusion, la question se posera de manière claire aussi pour la Suisse.» Le gaz est la troisième source d’énergie de Suisse. Le pays utilise 43% de gaz russe mais l’achète uniquement auprès de ses voisins européens.
- Voir l’interviewLien externe d’Ignazio Cassis (RTS)
La Russie n’est plus membre du Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU à Genève. L’Assemblée générale des Nations Unies a voté hier sa suspension par 93 voix pour, 24 contre et 58 abstentions.
C’est la première fois qu’un membre fondateur de l’ONU qui dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité est expulsé d’un organe onusien. La Libye avait elle aussi été expulsée du CDH en 2011.
La Suisse a notamment voté en faveur de la résolution. La Chine, qui avait jusqu’ici préféré s’abstenir lors de votes à l’ONU concernant la guerre en Ukraine, s’est cette fois opposée à la résolution qui, selon elle, «met de l’huile sur le feu».
La Russie a répondu au vote en annonçant «sa décision» de renoncer à son siège. «La monopolisation du CDH par les États-Unis et leurs alliés dans leurs intérêts égoïstes empêche la Russie de continuer à faire partie de ce mécanisme international», a écrit sur Twitter l’ambassadeur de la Russie à l’ONU à Genève.
La guerre en Ukraine chamboule les plans de nombreuses familles qui espéraient un enfant né d’une mère porteuse ukrainienne. La RTS consacre un court documentaire à ce sujet.
L’Ukraine est une destination majeure de la gestation pour autrui (GPA). C’est l’un des rares pays à l’autoriser de manière commerciale. Selon les estimations, 2500 à 3000 enfants naîtraient chaque année de mères porteuses dans le pays.
Mais depuis le début de l’invasion russe, les parents étrangers peinent à récupérer leurs nouveaux-nés, qui parfois attendent dans des abris de fortune.
Une famille suisse était à Kiev pour finaliser la procédure d’adoption lorsque les bombes ont commencé à tomber sur la capitale. La petite famille est parvenue à fuir l’Ukraine avec le dernier convoi de l’ambassade suisse. Mais toutes n’ont probablement pas eu cette chance.
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