Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le premier tour de l’élection présidentielle française occupe toujours la presse suisse, qui se penche aujourd’hui sur la manière dont les municipalités frontalières ont voté. Si les communes autour de Genève ont voté plus à gauche que le reste du pays, la plupart des départements voisins préfèrent en général la droite de la droite.
Tandis qu’en Suisse romande, les partis de droite (du centre-droit à la droite souverainiste) usent depuis quelques scrutins d’une stratégie d’alliance qui semble leur réussir. Y aurait-il là une leçon politique à tirer pour nos voisins?
Bonne lecture,
L’extrême droite a dominé le premier tour de l’élection présidentielle française dans les départements frontaliers de la Suisse. C’est ce que montre une analyse du vote de dimanche, commune par commune, réalisée par la RTS.
Plus d’une personne sur trois y a voté en faveur des candidats et de la candidate les plus à droite. Plus de 35% de voix cumulées sont ainsi allées à Marine Le Pen, Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan.
Dans l’Ain, le Doubs, le Jura, le Haut-Rhin et le Territoire de Belfort, ils obtiennent un plus grand pourcentage de voix que dans l’ensemble du pays. Il n’y a qu’en Haute-Savoie que l’extrême droite réalise de moins bons résultats qu’au niveau national.
Pour autant, leur succès relatif n’a pas trop pénalisé le président sortant. Par rapport à son score global, Emmanuel Macron a réussi une performance légèrement supérieure dans les communes des départements voisins de la Suisse. La confiance de l’électorat de Haute-Savoie compense le mécontentement de celui du Jura et du Territoire de Belfort.
- L’extrême droite en tête de l’élection présidentielle en France voisine – l’analyse de RTSinfo.chLien externe
- Le Grand Genève préfère Mélenchon à Le Pen – l’article de la Tribune de GenèveLien externe (sur abonnement)
- Ces villages frontaliers de la Suisse où le FN bat des records – l’article de mon collègue Samuel Jaberg (mai 2017)
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En Suisse romande, plusieurs succès récents de la droite lors de scrutins cantonaux sont imputables à des unions de droite. Ce dimanche par exemple, la droite est ressortie victorieuse des élections cantonales vaudoises, grâce à une coalition entre l’UDC (droite conservatrice), le PLR (droite libérale) et le Centre (centre droit).
Une recette électorale qui avait déjà fait ses preuves ailleurs en Suisse francophone. En novembre dernier, la droite fribourgeoise a réussi à conserver sa majorité et à ramener l’UDC au gouvernement après 25 ans d’absence. Berne a usé de la même stratégie et le camp bourgeois a gardé tous ses sièges lors des élections cantonales il y a deux semaines.
Cette stratégie est-elle appelée à se pérenniser? A Genève, prochain canton romand appelé à renouveler son gouvernement, l’idée d’une alliance n’est pas nouvelle, mais elle ne s’est jamais concrétisée.
L’UDC espère convaincre les autres partis de droite de s’unir, mais les forces politiques de ce canton sont différentes. Et, pour le Centre genevois, l’union avec la droite est encore loin d’être une évidence.
- Le sujet du 19h30Lien externe de la RTS
- Pourquoi les alliances de droite marchent enfin en Romandie – l’article des journaux romands de TamediaLien externe (sur abonnement)
- Le goût nouveau du cocktail bourgeois – le commentaire du matin.chLien externe
Il y a une «nette tendance à la surchauffe» dans l’immobilier résidentiel, s’est alarmée la semaine dernière la FINMA, l’organe suisse de régulation de la finance. Mon collègue datajournaliste Jonas Glatthard s’est penché sur les données relatives à la situation de l’immobilier en Suisse.
Les prix des logements n’ont fait qu’augmenter ces dernières années et atteignent aujourd’hui des sommets, tandis que les taux d’intérêt sont restés bas. Pendant longtemps, écrit-il, ces conditions étaient idéales pour investir dans l’immobilier – à condition bien sûr de pouvoir se le permettre.
Mais la guerre en Ukraine menace d’inverser la tendance. Il y a désormais un risque accru d’inflation, qui s’accompagnerait inévitablement d’une hausse des taux d’intérêt, affirme un spécialiste dans l’article. Or une hausse des taux d’intérêt pourrait entraîner une réduction considérable de la valeur des biens, ce qui serait particulièrement problématique pour les personnes qui se sont fortement endettées.
Si les emprunteurs et emprunteuses ne peuvent plus rembourser leurs hypothèques, les banques courent également un risque. La Suisse, dont l’économie continue de s’appuyer fortement sur le secteur bancaire, serait particulièrement touchée.
- Marché immobilier: perspectives sombres malgré les valorisations records – l’article de mon collègue Jonas Glatthard
- La Finma alerte sur la surchauffe dans l’immobilier – l’article du TempsLien externe
- Qui gagne et qui perd avec les taux d’intérêt négatifs? – notre article de février 2020
La Suisse a raté de peu ses objectifs en matière d’émissions de gaz à effet pour 2020. L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) l’a annoncé formellement lundi, alors qu’il doit remettre cette semaine son inventaire des gaz à effet de serre pour les années 1990 à 2020 au Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques.
Selon l’engagement de la Suisse, les émissions helvétiques devaient avoir diminué de 20% en 2020 par rapport à 1990. C’est finalement une diminution de 19% qui a été réalisée. Cet échec intervient malgré les mesures liées au Covid, l’hiver doux et la possibilité de prendre en compte les résultats de puits de carbone (les processus qui absorbent le carbone) des forêts.
La pression reste élevée sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’avenir, avertit l’OFEV. La levée des restrictions liées à la pandémie, notamment, a entraîné une forte hausse des émissions par effet rebond.
Des efforts particuliers devront être faits sur les bâtiments et les transports, deux secteurs qui ont manqué de peu leurs objectifs. Dans les bâtiments, une amélioration de l’efficience énergétique a été constatée mais les combustibles fossiles restent majoritairement utilisés pour le chauffage. Dans les transports, les effets positifs de la mise en circulation de véhicules plus efficaces sur le plan énergétique sont annulés par le fait que le nombre de kilomètres parcourus a augmenté.
- L’article de RTSinfo.chLien externe
- Le communiquéLien externe de l’Office fédéral de l’environnement
- La Suisse réduit ses émissions de CO2, mais pas assez vite – notre article qui prévoyait cet échec en juillet 2020
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