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Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, lecteurs et lectrices du monde,

La neutralité de la Suisse et la question de sa compatibilité avec les exportations d’armes font l’objet de sempiternels débats, que la guerre en Ukraine ne fait qu’exacerber. La loi helvétique interdit la vente d’armes, de munitions et de matériel «à double usage» aux pays en guerre, par conséquent à l’Ukraine et la Russie. Le contexte de réarmement global pourrait néanmoins se révéler très profitable pour les fabricants d’armes suisses. Je vous laisse découvrir à ce propos l’enquête de mon collègue Samuel Jaberg.

Ailleurs dans la presse, il est question d’obstruction médiatique autour de la votation prochaine sur Frontex, d’un accord de libre-échange avec le Mercosur au point mort et d’une Suisse où l’on n’abattrait plus de vaches pour faire des steaks.

Excellente lecture et bon week-end,

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Travaux de maintenance sur sur un avion de combat F/A-18 des Forces aériennes suisses dans une halle de Ruag à Emmen, dans le canton de Lucerne. © Keystone / Peter Klaunzer

L’an dernier, la Suisse a exporté pour près de 743 millions de francs d’armes et de munitions. En 20 ans, les ventes suisses d’équipement militaire à l’étranger ont quasiment triplé. Et ce bond en avant devrait se poursuivre, voire s’accélérer, avec la guerre en Ukraine.


De nombreux pays européens ont annoncé leur intention de relever drastiquement leurs budgets militaires. Mon collègue Samuel Jaberg a contacté les principales entreprises actives dans le secteur de l’armement en Suisse pour jauger l’impact du contexte actuel sur leurs affaires. La plupart concèdent que ce réarmement mondial pourrait être une aubaine pour elles.

Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), qui octroie les autorisations d’exportation aux fabricants d’armes, s’attend à une période faste pour l’industrie. «La demande en biens d’armement devrait augmenter dans le monde entier. On peut aisément imaginer que cela aura également une influence sur la demande de biens d’armement en provenance de Suisse», estime son porte-parole.

La part des exportations d’armes suisses dans le volume global est infime – moins de 1%. Mais l’industrie de l’armement s’invite régulièrement dans le débat politique. Ce secteur est en effet hautement sensible pour un pays qui met volontiers en avant sa neutralité sur la scène internationale.

  • Comment l’industrie suisse de l’armement tire profit de la guerre en Ukraine – notre article
  • Berlin ne pourra pas envoyer de munitions suisses à Kiev – l’article du matin.chLien externe
  • Les fabricants d’armes suisses sont déjà courtisés par l’Allemagne – l’article de la Tribune de GenèveLien externe (mars 2022, sur abonnement)
  • L’invasion russe en Ukraine suscite un nouveau débat sur la neutralité – l’article de Bruno Kaufmann

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Modéré par: Bruno Kaufmann

A quoi pourrait ressembler la neutralité à l’avenir?

La guerre en Ukraine met aussi à mal les pays neutres – et pas seulement la Suisse. La neutralité a-t-elle encore un avenir?

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affiches de campagne
Des affiches en vue des votations du 15 mai, notamment sur l’engagement de la Suisse dans Frontex. © Keystone / Martial Trezzini

Le peuple suisse doit se prononcer le 15 mai prochain sur la contribution de la Suisse au corps européen des gardes-frontières, Frontex. Mais, à quinze jours de la votation, les journalistes ont bien du mal à couvrir la campagne.


Une dizaine de rédactions font état d’une tension anormale au sein de l’administration fédérale. Plusieurs journalistes disent avoir fait des demandes de reportage, afin de pouvoir accompagner des patrouilles suisses engagées avec Frontex, mais aucune n’a été acceptée. Le journal Le Temps va jusqu’à parler de «censure», un portrait de garde-frontière suisse déjà rédigé ayant été interdit de publication.

Tout l’enjeu est la libre formation de l’opinion en période de votation. Car le scrutin porte précisément sur l’engagement de la Suisse dans Frontex, qui devrait passer d’une moyenne de six postes à temps plein actuellement à environ 40 postes dans cinq ans.

L’administration est probablement poussée à se montrer très prudente car Frontex est dans la tourmente, avance la RTS. L’agence européenne a été épinglée par de nouvelles révélations sur des «pushback», c’est-à-dire des renvois illégaux de personnes migrantes depuis la Grèce vers la Turquie. Le directeur de l’agence, qui était sur la sellette, a d’ailleurs démissionné ce vendredi.

délégués indigènes du Brésil
Des délégués indigènes du Brésil, aidés par la Société pour les peuples menacés (SPM), étaient venus présenter leurs revendications concernant le projet d’accord de libre-échange en Suisse en 2019. Keystone / Peter Klaunzer

L’accord de libre-échange entre la Suisse et le Mercosur est en train de s’enliser. La radio publique RTS l’a révélé ce vendredi matin. Annoncé par la Suisse et les autres États membres de l’AELE (Norvège, Islande, Liechtenstein) en août 2019, l’accord devait être ratifié par le Parlement en 2021, mais le dossier semble au point mort.


Ce texte devait permettre des baisses de taxes pour les échanges avec l’Uruguay, le Paraguay, mais surtout l’Argentine et le Brésil. La limitation des contacts entre négociateurs liée à la pandémie contribue en partie à expliquer ce retard, mais le Secrétariat d’État à l’Économie (SECO) avance deux autres raisons.

D’une part, le nouveau gouvernement en Argentine serait moins emballé par l’accord que son prédécesseur. D’autre part, l’Union européenne travaille elle aussi à un possible accord avec le Mercosur et les négociations seraient tendues, car l’UE exige des garanties en matière de respect de l’environnement. En Suisse aussi, une alliance formée d’ONG et des milieux agricoles réclament des engagements.

Le Secrétariat à l’économie (SECO) a indiqué à la RTS que «le travail se poursuit même si le processus de finalisation juridique de l’accord a pris du retard». Le SECO admet toutefois «qu’il est difficile d’estimer quand l’accord pourra être signé».

  • L’accord de libre-échange entre la Suisse et le Mercosur au point mort – l’article de la RTSLien externe
  • Libre-échange: le scepticisme croît au sein du Mercosur – notre article de juin 2021
  • Les accords de libre-échange se mettent au vert – notre article de février 2021
viande artificielle
De la viande artificielle élaborée en laboratoire en Allemagne. Keystone / Bernd Weissbrod

Et si la Suisse se passait de viande d’ici à 2050? Le groupe de réflexion du géant suisse de la grande distribution Migros, qui compte pourtant parmi les plus grands acteurs du marché de la viande dans le pays, préconise ce changement radical d’alimentation dans un document paru ce vendredi.


«La viande issue de la production conventionnelle sera un jour pour nos petits-enfants ce que la cassette audio est pour nous aujourd’hui: une relique du passé.» Ce n’est pas un représentant des Jeunes pour le climat qui le dit, mais l’Institut Gottlieb Duttweiler (GDI), un think tank en grande partie financé par Migros.

«Nous ne pouvons plus nous permettre notre consommation de viande actuelle si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques», écrit encore le GDI dans ce document de travail publié par la Fondation Mercator et la Fondation suisse d’utilité publique, qui rassemble les idées de dix importants groupes de réflexion en matière de lutte contre le changement climatique.

Pour le GDI, la question n’est pas de savoir si la viande conventionnelle sera remplacée par des «protéines alternatives», mais quand cela se produira. Il ne précise pas comment cet objectif peut être atteint, mais propose une série d’approches technologiques allant de la viande de laboratoire à l’«agriculture cellulaire».

  • Et si la Suisse se passait de viande en 2050? – l’article de 24 HeuresLien externe (sur abonnement)
  • Le documentLien externe de la Fondation Mercator (en allemand)
  • Les alternatives végétales de plus en plus plébiscitées – l’article du matin.chLien externe (janvier 2022)
  • Le Nord y renonce, le Sud en redemande: le poulet devient un dilemme mondial – notre article de septembre 2021

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