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Helvètes du monde, bonjour,

Si je devais comparer la guerre en Ukraine à un animal, je dirais qu’il s’agit d’une pieuvre, tant ses multiples tentacules s'imbriquent dans tous les aspects de la société. Les répercussions sont directes dans le pays – c’est une évidence. Mais elles sont aussi indirectes dans bien d’autres domaines et au-delà des frontières ukrainiennes.

Illustration ci-dessous.

Bonne lecture,

réfugiés syriens
Keystone / Dominic Steinmann

La Suisse se targue souvent d’être une terre d’accueil pour les personnes fuyant la guerre. Mais combien en accueille-t-elle en réalité et quel est l’impact de la politique sur la solidarité de la nation?

Après l’éclatement de la guerre en Syrie, le nombre de personnes réfugiées a explosé en Europe. Au regard de la taille de leur population, c’est l’Allemagne et la Suède qui ont reçu le plus de demandes d’asile. Comparativement, la Suisse n’en a eu que peu. Il en va de même aujourd’hui avec la guerre en Ukraine. La Suisse est peu touchée, notamment par rapport aux pays limitrophes de l’Ukraine que sont la Pologne, la Hongrie ou la Moldavie.

Malgré tout, à la mi-avril, le nombre de personnes réfugiées en provenance d’Ukraine enregistrées en Suisse (environ 40’000) était comparable à celui des demandes d’asile déposées sur l’ensemble de l’année 2015, tous pays de provenance confondus. Or, bien que les Ukrainiennes soient plus nombreuses, la solidarité de la population est plus importante qu’avec la vague venue de Syrie.

Selon Francesca Falk, historienne et experte en histoire de la migration à l’Université de Berne, la migration de fuite en provenance de Syrie a été vue comme essentiellement masculine. À l’époque, plusieurs partis suisses avaient d’ailleurs exprimé leurs craintes (criminalité, extrémisme…) dans des communiqués. L’historienne indique que la politique a une grande influence sur la manière dont les groupes de réfugié-es sont perçus. Le motif de la fuite joue certes aussi un certain rôle, mais «la perception des groupes est déterminante dans la manière dont on les traite, pas le motif de fuite en soi», souligne-t-elle.

famille ukrainienne en suisse
© Keystone / Anthony Anex

Avec la guerre en Ukraine qui s’enlise, l’accueil d’urgence des personnes qui fuient le conflit se transforme en hébergement de longue durée. Et il met à rude épreuve la solidarité des familles d’accueil suisses.

L’accueil des familles ukrainiennes réfugiées repose majoritairement sur les ménages privés. Mais certains atteignent leurs limites et demandent à mettre fin à l’hébergement. La plupart du temps, c’est parce que les personnes qui accueillent les familles sous-estiment l’impact d’une telle action sur leur propre vie.

Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour pointer du doigt l’accompagnement fourni par les pouvoirs publics. Les bénévoles critiquent plusieurs points essentiels comme le manque de traducteur-trices et de soutien administratif, psychologique et financier.

Au milieu de ce tableau un peu noir, certaines familles d’accueil trouvent des astuces. Outre les outils de traduction automatique, les calendriers des fruits et légumes de saison sont détournés pour apprendre du vocabulaire, les livres pour enfants avec leurs descriptions basiques retrouvent également une seconde jeunesse.

Pour les situations plus compliquées, la directrice de Caritas Genève Sophie Buchs rappelle qu’il est possible de demander des interprètes via des organisations cantonales ou associations. Et pour éviter trop de frustration, «il faut accepter notre impuissance», dit-elle.

pesticides
Keystone / Patrick Pleul

Les effets de la guerre en Ukraine se répercutent directement sur les prix à la production pour les agriculteurs et agricultrices suisses. Une hausse aussi forte n’avait plus été vue depuis la crise économique de 2008.

La hausse de prix la plus notable concerne les engrais, dont les prix ont parfois doublé. Mais le diesel n’est pas en reste, atteignant lui aussi des pics semblables à ceux de 2008. Selon les statistiques de l’Union suisse des paysans (USP), la hausse de tous les frais liés à la production agricole dépasse les 6% en moyenne. 

La Fédération suisse des producteurs de céréales (FSPC) et l’USP exigent une hausse des prix de 5 à 10% afin de soutenir les exploitant-es. «Si on augmente de 10% le prix du pain, cela représente quelques francs par année pour le consommateur, ce qui n’est pas très sensible», explique Pierre-Yves Perrin, directeur de la FSPC.

Les trois grands partis bourgeois se sont unis pour réduire les taxes sur les carburants, dans le but de soulager les consommatrices et consommateurs. Ils souhaitent inscrire une aide dans la loi pour alléger la pression fiscale, sur les agriculteur-trices notamment, en cas de récidive. La gauche milite quant à elle pour une baisse des primes maladie ou une aide pour les loyers, afin de soulager le pouvoir d’achat des ménages.

lex netflix
© Keystone / Christian Beutler

Le deuxième sondage SSR réalisé par l’Institut gfs.bern révèle une issue incertaine du vote sur la «Lex Netflix». Les deux autres objets en votation le 15 mai devraient être acceptés par le peuple.

Les partisanes et partisans de la loi sur le cinéma ont perdu du terrain au cours de la campagne, selon le sondage. 56% des personnes sondées soutiennent encore le projet surnommé «Lex Netflix», alors que 41% y sont désormais opposées et 3% restent indécises. Le camp du oui a ainsi perdu la confortable avance dont il disposait au début de la campagne.

L’enquête de gfs.bern montre aussi que les Suisses de l’étranger soutiennent plus largement la loi (à 61%) que leurs compatriotes au pays. Beaucoup d’expatrié-es vivent dans des pays qui connaissent déjà ce type de loi, ce qui pourrait expliquer leur soutien à ce projet. 

Quant aux autres objets, ils devraient recueillir une majorité de oui. Il s’agit d’une part de l’adoption du principe de consentement présumé pour le don d’organes; actuellement 61% y sont favorables. Et d’autre part, 69% des personnes interrogées soutiennent la participation financière de la Suisse à Frontex, l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’Europe.

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