Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Sur la scène internationale, ce sont surtout les gouvernements – et moins les parlementaires ou les populations – qui décident.
La Suisse se demande si elle peut, avec un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, et en maintenant un dialogue fort avec la société civile, amener un souffle de démocratie au sein de l’organe responsable de la paix dans le monde.
Réponse au plus tôt en 2024.
Bonne lecture,
La «petite Suisse» peut-elle s’imposer dans la cour des grands du Conseil de sécurité de l’ONU en menant certaines réformes? Mes collègues explorent aujourd’hui la question.
La Suisse a de bonnes chances d’être élue au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2023-2024. L’organe responsable du maintien de la paix dans le monde fait plus que jamais l’objet de critiques – il est totalement bloqué en raison du veto de la Russie, membre permanent.
Mais les choses ont récemment quelque peu changé. Le Liechtenstein (un petit pays) a su rallier le soutien de 80 nations pour un projet, adopté par consensus, obligeant les cinq membres permanents du Conseil à justifier devant les 193 membres de l’ONU chaque utilisation du veto.
La Suisse rêve désormais d’une «démocratisation des Nations unies». Comme dans la plupart des pays, le Parlement et la population suisses ne sont pas directement impliqués dans la politique étrangère du pays, qui relève de la compétence du Conseil fédéral.
Cela pourrait changer. La Suisse souhaite – si elle obtient son siège au Conseil – tenir son peuple informé de la manière dont elle vote et consulter la société civile, ce que la Norvège fait aussi. Si d’autres pays suivent, alors l’ordre du jour de l’ONU pourrait être déterminé de façon plus démocratique.
- «L’ONU en manque de démocratie – un job pour la Suisse?» (Sibilla Bondolfi, Bruno Kaufmann, Akiko Uehara, swissinfo.ch)
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La justice suisse est-elle trop souple face à la criminalité financière russe? Oui, affirme au micro de la RTS Bill Browder, homme d’affaires et activiste politique anglo-américain.
Bill Browder a témoigné la semaine passée devant la commission «Helsinki» du gouvernement américain, dont le but est la défense des droits humains dans le monde et leur inclusion dans la politique étrangère des États-Unis.
L’affaire Magnitsky est au centre des reproches de Bill Browder. Elle porte le nom de son ancien avocat, Sergueï Magnitsky, retrouvé mort en prison en 2009 après avoir révélé l’implication de fonctionnaires russes dans une fraude présumée.
Une partie de la somme détournée s’est retrouvée en Suisse. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a à l’époque ouvert une procédure pénale, mais Bill Browder critique le déroulement de celle-ci depuis.
Selon lui, le bureau du procureur suisse est compromis par les Russes, ce qui en fait «le maillon faible» lorsqu’il s’agit de sévir contre la Russie. S’il juge que sur le plan politique la Suisse adopte la bonne approche (en particulier avec la reprise des sanctions), c’est au niveau judiciaire que le bât blesse. «On a eu tellement d’exemples de très grosses affaires de corruption en Russie qui ont buté contre le bureau du procureur suisse», dit-il.
Contacté par la RTS, le MPC rappelle qu’il procède de la même manière avec toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité, mais ne commente pas directement le cas, car il s’agit d’une affaire en cours.
Je vous parlais hier du gaspillage alimentaire en Suisse. Et bien la Confédération et le secteur alimentaire signent aujourd’hui un accord pour lutter contre ce problème, rapporte la RTS.
L’accord, conclu avec 28 entreprises et associations de la filière de l’alimentation, vise à réduire de moitié les pertes alimentaires évitables d’ici 2030 par rapport à 2017. Actuellement, un tiers de la production mondiale est perdu ou gaspillé. Chaque personne en Suisse gaspille en moyenne 330 kilos de déchets par an.
Les mesures prévues par l’accord seront toutefois volontaires. Les entreprises – commerce de détail, transformation, restauration, agriculture – définiront leurs propres objectifs en fonction des spécificités de leur secteur.
Les entreprises devront encore sensibiliser leur personnel et leur clientèle au problème du gaspillage alimentaire. Les signataires devront également rendre compte chaque année des progrès réalisés, en calculant les quantités de nourriture perdues.
«Un accord signé pour lutter contre le gaspillage alimentaire»Lien externe (RTS)
«La Suisse met à son menu la lutte contre le gaspillage alimentaire» (Jonas Glatthard, Ester Unterfinger, swissinfo.ch)
En cette Journée internationale des infirmières, les infirmières et infirmiers manifestent dans les villes de Suisse et demandent une mise en œuvre plus rapide du texte de l’initiative sur les soins infirmiers de novembre 2021.
L’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) réclame des mesures immédiates pour garder le personnel. 300 soignantes et soignants quittent leur emploi chaque mois en Suisse. Selon Jobradar, il existe 13’255 postes vacants en Suisse dans le domaine des soins, soit près de 1’000 de plus que fin 2021.
La faîtière dénonce les «hésitations irresponsables» concernant les politiques cantonales. Elle demande aux cantons de ne pas attendre les directives de la Confédération concernant la mise en pratique de l’initiative.
La Confédération a d’ores et déjà mis l’accent sur la formation, mais rendre la profession attractive ne va pas sans améliorer les conditions de son exercice, explique Sophie Ley, présidente de l’ASI. Les salaires sont, par exemple, de la compétence des cantons.
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