Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le 13 mai marque le «Swiss Overshoot Day» (jour de dépassement). Ce n’est pas exactement un jour de fête: la Suisse a usé tout son stock de ressources naturelles pour 2022. Mais l’occasion est bonne de se rappeler quels sont les «gestes barrières» pour la santé de notre planète.
Bonne lecture,
Énergie, terres arables, forêts et pâturages: la Suisse a épuisé son quota annuel de ressources naturelles. Notre pays vit donc depuis aujourd’hui et jusqu’à la fin de l’année à crédit. Une dette envers les générations futures, souligne le WWF.
La date du jour de dépassement varie fortement d’un pays à l’autre. Pour le Qatar, c’était le 10 février. Pour la plupart des pays européens, la date est comprise entre fin mars et fin mai. La Jamaïque, elle, ne dépasse son budget que le 20 décembre.
Si tout le monde consommait comme la Suisse, il faudrait presque trois planètes. L’organisation de défense de l’environnement considère pour ses estimations les ressources que la planète est capable de régénérer en une année.
Le WWF profite de l’occasion pour rappeler qu’il n’est pas obligatoire d’agir de façon irréprochable pour avoir un effet positif sur l’environnement et la biodiversité. Prendre l’avion moins souvent, réduire sa consommation de viande ou utiliser les transports publics plus souvent sont des mesures simples et efficaces.
- «Ressources: la Suisse vit désormais à crédit» (Keystone-ATS)
- «Nul besoin d’être parfait pour consommer moins de ressources»Lien externe (communiqué de presse, WWF)
- ComparerLien externe la date de dépassement des pays du monde
La Suisse a débloqué 3,4 milliards de francs de fonds russes gelés dans le pays, a annoncé le Secrétariat d’État à l’Économie (SECO) jeudi.
6,3 milliards de francs restent donc sous sanctions. Le SECO a indiqué avoir mené des analyses poussées afin de vérifier quelle part des presque 10 milliards d’avoirs russes annoncés par les banques appartient bel et bien à des personnes ou des entreprises sous sanctions.
Onze biens immobiliers sont en outre actuellement saisis en Suisse. Ils se trouvent dans quatre cantons différents.
Je vous disais hier que plusieurs voix critiques à l’encontre de la Suisseet de ses rapports financiers avec la Russies’étaient élevées la semaine dernière lors d’auditions de la commission «Helsinki» du Congrès américain. Le SECO souligne que celles-ci n’ont pas eu d’influence sur sa décision.
La hausse des prix, en Suisse comme ailleurs, occupe tous les esprits. Jusqu’où les prix du gaz, de l’essence, de la nourriture, etc. vont-ils grimper? La RTS invite à son micro l’économiste Sergio Rossi.
Selon lui, les perspectives ne sont pas particulièrement réjouissantes. «La forte hausse va arriver gentiment», prédit-il. «Les Suisses sont encore protégés d’une flambée sur les prix à la consommation du fait que le franc est plus fort qu’autrefois et qu’il s’agit toujours d’une monnaie refuge.»
Si la hausse du prix des matières premières (p.ex. carburants, produits agricoles) se fait déjà sentir, les biens de consommation seront bientôt aussi touchés par ricochet. «Il faut utiliser de l’essence pour transporter les biens jusqu’aux points de vente. Ça va être une progression assez lente.»
Une progression lente, mais douloureuse. «Car les salaires ne vont pas suivre cette dynamique [de hausse]», prévient Sergio Rossi. La guerre en Ukraine n’arrange pas les choses. «Les sanctions occidentales contre la Russie vont avoir leurs effets, il faudra payer plus cher le prix des produits qu’on consomme tous les jours», affirme-t-il.
Quelles solutions s’offrent à la Suisse? «Lorsque l’économie privée piétine ou va mal, il faut soutenir la demande et pas l’offre. Il faut mettre l’argent dans la poche des ménages et permettre à la classe moyenne de consommer davantage, avec des chèques ou des baisses sur l’impôt.» Pour le moment, le Conseil fédéral n’envisage pas d’intervention étatique.
Le peuple suisse vote dimanche pour la deuxième fois de l’année. Je vous propose quelques lectures pour le week-end et un aperçu de ce que mes collègues et moi vous offrirons le 15 mai.
Trois référendums sont au menu. Il s’agit de décider de la contribution suisse au corps européen des garde-frontières, de la modification de la loi sur la transplantation et d’une révision de celle sur le cinéma.
Pour avoir une vue d’ensemble des trois objets, je vous recommande de lire l’article très complet de ma collège Katy Romy (lien ci-dessous). Vous y trouverez des explications sur les principaux enjeux et des interviews avec des partisans du pour et du contre pour chaque thème.
Dimanche, rendez-vous sur notre site web, nos réseaux sociaux, et dans votre boîte mail pour un suivi des résultats ainsi que plusieurs réactions en mots et en images. Nous ouvrirons également un nouveau débat dans lequel vous pourrez partager vos impressions.
Bonne lecture et à dimanche!
- «Don d’organes, Lex Netflix et Frontex au menu des votations du 15 mai» (Katy Romy, swissinfo.ch)
- LireLien externe le récapitulatif du Conseil fédéral
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