Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Au programme du jour: La Suisse et l’Allemagne s’allient face au risque de pénuries de gaz l’hiver prochain, la RTS enquête sur les 500 kilos de cocaïne retrouvés chez Nespresso à Romont, la variole du singe arrive en Suisse, et Le Temps analyse le manque de main-d’œuvre qualifiée dans le pays.
Bonne lecture,
La Suisse et l’Allemagne souhaitent un accord de solidarité pour faire face aux crises énergétiques. Les deux pays se sont entretenus en marge du Forum économique mondial (WEF) de Davos.
Un tel accord permettrait une entraide entre les deux voisins qui dépendent du gaz russe. Impossible de savoir combien de temps les négociations dureront, a néanmoins déclaré la conseillère fédérale en charge de l’Énergie Simonetta Sommaruga, au terme de sa rencontre avec son homologue allemand Robert Habeck.
Le ministre allemand a indiqué que les entreprises suisses pourraient se fournir en gaz naturel liquéfié auprès de l’Allemagne, qui a récemment négocié des quotas avec le Qatar. La Suisse pourrait quant à elle contribuer à la sécurité et à la stabilité du réseau électrique du sud de l’Allemagne, grâce à ses centrales hydrauliques.
Le blocage des négociations entre la Suisse et l’UE, ainsi que le refus de la Suisse d’acheminer ses munitions vers l’Ukraine étaient également au programme de la rencontre ministérielle. Le conseiller fédéral en charge de l’Économie Guy Parmelin y a aussi participé.
La conférence de Lugano sur l’Ukraine en juillet a également été abordée au WEF. Le président de la Confédération Ignazio Cassis a déclaré qu’elle marquerait le «lancement international de la reconstruction de l’Ukraine». 40 États et 18 organisations internationales y sont invités. «J’espère que nos pays partenaires et les grandes entreprises du monde pourront faire leurs propres propositions», a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Comment une demi-tonne de cocaïne a-t-elle pu atterrir dans des sacs de cafés de l’usine Nespresso à Romont? La RTS a mené l’enquête.
Si toutes les hypothèses restent à ce stade ouvertes, la piste d’un réseau de trafiquants fribourgeois semble peu probable, estiment les spécialistes contactés par la RTS. Selon eux, la grande quantité de drogue et le mode opératoire laissent penser que la marchandise aurait dû être récupérée bien avant Romont par un groupe criminel européen.
Les containers contenant la drogue auraient quitté le Brésil le 21 mars pour arriver 24 jours plus tard au port d’Anvers en Belgique. Il s’agit d’un des plus grands ports d’Europe et la principale porte d’entrée du continent pour la drogue. En 2021, une quantité record de 89 tonnes de drogue avait été saisie par les douanes belges.
Selon Paul Meyer – un ancien trafiquant – c’est à leur arrivée en Belgique que les sacs de cocaïne auraient dû être volés. «500 kilos de cocaïne importés du Brésil, ce sont clairement des professionnels. Tu dois avoir une grosse organisation derrière. […] Tu dois récupérer le container entier, tu ne peux pas simplement venir la nuit pour prendre la drogue dans le container.»
Que s’est-il donc passé au port d’Anvers? «Un problème a dû survenir, une erreur de livraison, un problème avec le chauffeur. Impossible de le dire, mais quelqu’un va devoir payer pour cette erreur», estime l’ancien contrebandier. Une chose est sûre, «l’erreur» se chiffre à 50 millions de francs suisses.
Les cas de variole du singe se multiplient en Europe, un premier cas a notamment été confirmé en Suisse. Pas de quoi s’inquiéter pour l’instant, rassurent toutefois les autorités.
La maladie provoque de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, de la fatigue et parfois des boutons. Selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), la plupart des malades se rétablissent en quelques semaines.
La Confédération recommande aux cantons de tracer les contacts lorsqu’une contamination se déclare, mais des quarantaines ne sont pour l’instant pas prévues. La variole du singe se transmet à travers des contacts étroits et des contacts avec le sang ou les sécrétions d’une personne infectée. «On estime le risque d’avoir une grande épidémie très faible», a déclaré à la RTS Linda Nartey, vice-directrice de l’OFSP.
Les autorités suisses examinent la possibilité de se procurer un vaccin. Il n’existe pas de vaccin spécifique contre la variole du singe, mais les vaccins antivarioliques, dont ceux utilisés en Suisse jusqu’en 1972 dans un programme d’éradication de la variole, devraient offrir une certaine immunité, indique l’OFSP.
Le personnel manque dans de nombreux secteurs en Suisse. Le Temps fait un état des lieux de la situation.
Les trois quarts des entreprises suisses peinent à engager du personnel qualifié, ce qui menace la croissance économique du pays, selon une étude de la société de recrutement Manpower.
Le domaine des soins est particulièrement concerné avec 13’255 postes vacants, dont 7’500 infirmières et infirmiers, sans compter les médecins. La pandémie a provoqué de nombreux départs dans le secteur, la situation est similaire dans les domaines de l’hôtellerie et de la restauration. Pour pallier ce manque, les associations professionnelles recommandent la mise en place de meilleures conditions de travail.
Difficile également d’engager dans les secteurs en plein essor comme celui du photovoltaïque. Il emploie actuellement 7’500 personnes en Suisse, mais ce chiffre devrait tripler d’ici à 2035. Le personnel qualifié manque toutefois à l’appel. Les associations du secteur s’activent pour favoriser la formation dans le domaine.
Certains secteurs se tournent vers l’étranger pour trouver suffisamment de main-d’œuvre. C’est notamment le cas dans les domaines de la santé, de la construction, de la fabrication de machines et de l’informatique. Les conditions d’emplois généralement bonnes en Suisse sont un atout.
- «L’économie suisse en quête de bras et de cerveaux»Lien externe (Le Temps, abonnement)
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