Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le 14 juin marque la Grève féministe en Suisse. Après deux ans de pandémie, pas encore de grève généralisée comme en 2019, mais des rassemblements en personne étaient à nouveau prévus aujourd’hui aux quatre coins du pays.
La Suisse a encore du progrès à faire pour atteindre l’égalité des genres. Les femmes continuent notamment d’être sous-représentées aux postes clés. Je vous propose aujourd’hui d’essayer de comprendre pourquoi.
Bonne lecture,
Les femmes restent sous-représentées aux postes à responsabilité en Suisse. La RTS interroge aujourd’hui une spécialiste du recrutement de femmes cadres.
«Les femmes sont moins visibles sur le marché du travail. C’est pourquoi il faut aller les chercher», explique Eglantine Jamet, cofondatrice d’Artemia Executive, une société de recrutement et de conseil qui accompagne les entreprises pour un meilleur équilibre hommes/femmes. «Il y a un lien très clair de corrélation établi entre le fait d’avoir une gouvernance avec une certaine mixité et des résultats financiers importants.»
Selon elle, il faut en finir avec les préjugés qui influencent la manière dont les femmes sont perçues et se perçoivent sur le marché du travail. «Elles se demandent encore trop souvent si elles vont réussir à mener une carrière professionnelle tout en ayant des enfants», regrette Eglantine Jamet.
«La Suisse est régulièrement mal notée dans les classements internationaux pour l’égalité dans la sphère économique et professionnelle», souligne la spécialiste. «Et ce alors qu’elle est dixième en moyenne, car il y a eu toute une série d’avancées, notamment au niveau de la représentation des femmes en politique. La Suisse est également remontée dans le classement général en termes d’éducation et santé.»
- «Eglantine Jamet: ‘Les femmes sont moins visibles sur le marché du travail’»Lien externe (RTS)
- «La Grève féministe se mobilise à nouveau dans les rues de Suisse»Lien externe (RTS)
- «Léonore Porchet: ‘Les droits des femmes n’ont jamais été acquis autrement qu’en se battant’»Lien externe (Le Temps, abonnement)
Semaine décisive à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève pour une éventuelle levée temporaire des brevets sur les vaccins et autres produits médicaux contre le Covid.
Si plus d’une centaine de pays sont favorables à la mesure, la Suisse et son industrie pharmaceutique restent opposées à un tel accord. Les négociations se déroulent dans le cadre de la réunion ministérielle de l’OMC qui se tient à Genève jusqu’à mercredi.
Ruth Dreifuss, ancienne conseillère fédérale luttant pour la levée, a déclaré au téléjournal de la RTS ne pas être optimiste quant à l’issue des pourparlers. Selon elle, la mesure permettrait notamment aux pays les plus pauvres de produire des vaccins contre les variants futurs, mais aussi des médicaments et des tests, afin d’éviter de nouvelles inégalités.
Markus Schlagenhof, ambassadeur suisse, explique aux caméras de la RTS que lever les brevets enverrait «un signal très négatif pour les entreprises». Selon lui, c’est la protection de la propriété intellectuelle qui a permis à l’industrie de développer des vaccins dans un temps record.
La Suisse ne semble donc pas prête à faire des concessions, mais maintiendra-t-elle sa position jusqu’au bout? La pression est immense, un accord à l’OMC permettrait à l’organisation genevoise, souvent perçue comme obsolète, de redorer son blason.
L’Algérie fête en 2022 ses soixante ans d’indépendance. L’occasion de revenir sur la relation ambiguë de la Suisse avec le colonialisme.
Environ 2000 Suisses vivent en Algérie au début des années 1940, ce qui en fait la deuxième communauté helvétique en Afrique derrière celle du Maroc. La venue des premières personnes de nationalité suisse en Algérie suit de peu l’occupation française du pays.
Une immigration d’ailleurs encouragée par la France, car si certaines personnes se rendent en Algérie pour fuir la misère du Valais ou du Tessin, d’autres s’y déplacent pour investir. C’est notamment le cas d’une société genevoise cofondée par Henry Dunant (père de la Croix-Rouge) à laquelle Napoléon III attribue des terres.
Pour l’historienne Marisa Fois, l’approche est «paracoloniale». En effet, même si la Confédération n’a pas de visées strictement coloniales, elle profite toutefois des structures coloniales de la France.
En offrant ses bons offices, la Suisse joue un rôle important dans l’indépendance de l’Algérie. Mais pour les Suisses vivant dans le pays d’Afrique, c’est la fin d’une époque. La Confédération – comme les colons – doit organiser leur rapatriement et celui de leurs biens. Un défi de «décolonisation sans colonies», note Marisa Fois.
- «Comment un pays sans colonies a vécu la décolonisation» (Andrea Tognina, swissinfo.ch)
- «Coulisses diplomatiques: quand la Suisse contribuait à la fin de la guerre d’Algérie» (RTS, Genève Vision)
Le conseiller fédéral Alain Berset est «blanchi» dans le cadre de la tentative de chantage dont il a été victime, selon le rapport des commissions de gestion du Parlement publié mardi.
Le ministre de la Santé n’a pas utilisé de matière illégitime des fonds publics dans le cadre de l’affaire. Il n’a pas non plus bénéficié de traitement de faveur de la part du Ministère public de la Confédération (MPC). La police judiciaire fédérale (PJF) n’est quant à elle pas intervenue de manière disproportionnée en faveur du conseiller fédéral.
Seule critique soulevée par le rapport: l’Autorité de surveillance du MPC (AS-MPC) n’a pas été informée de la procédure pénale, ce qui aurait dû être le cas en raison de l’importance publique de la victime. Le MPC et l’AS-MPC ont désormais défini plus précisément les cas nécessitant une information.
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