Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
La Suisse a fait aujourd’hui un pas vers l’objectif de «zéro émission nette» de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Et comme pour marquer l’occasion, les avions n’ont pas volé dans le ciel du pays tôt ce matin.
Aussi dans cette sélection du jour: une explication de pourquoi la Suisse recule au classement de la compétitivité mondiale et une plongée dans les archives de la Société suisse de Bordeaux.
Bonne lecture,
La Suisse pourrait bientôt et pour la première fois inscrire dans sa loi des objectifs climatiques concrets pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Le Conseil national a adopté mercredi par 134 voix contre 56 un contre-projet indirect à l’initiative pour les glaciers. Le contre-projet, comme l’initiative, vise à réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050.
L’initiative exige l’interdiction des combustibles fossiles. Le contre-projet, quant à lui, prévoit que les secteurs du bâtiment et des transports n’émettent plus de CO2 et que l’industrie diminue ses émissions de 90%, le reste de celles-ci devant être compensé.
Un objectif intermédiaire pour 2040 de réduction des émissions en Suisse de 75% par rapport à 1990 a aussi été défini. Si le texte est accepté tel quel, l’initiative pourrait alors être retirée. Le Conseil des États doit encore se pencher sur le dossier.
- «La Suisse devrait se doter d’objectifs climatiques concrets» (Keystone-ATS)
- «Climat: l’objectif zéro émission pourrait entrer dans la loi pour la première fois»Lien externe (Heidi.news, abonnement)
- Le site webLien externe de l’initiative pour les glaciers
Pas d’avions dans le ciel suisse ce matin. L’espace aérien du pays est resté fermé mercredi jusqu’à 8h30 en raison d’une panne informatique chez le contrôleur aérien Skyguide.
La fermeture a entraîné de nombreux retards de Genève à Zurich, en passant par Bâle,affectant des milliers de passagers. Plusieurs vols ont été annulés alors que d’autres ont été détournés vers des aéroports de pays voisins.
Les premiers avions ont pu quitter le sol dès 8h30 à Zurich et 9h30 à Genève, le trafic aérien fonctionnait à nouveau au maximum de sa capacité à partir de 10h00. Mais des retards et des annulations de vols continuaient de perturber les voyages au-delà de la mi-journée.
La panne a été provoquée par le dysfonctionnement d’un composant informatique à Genève, a annoncé l’entreprise Skyguide. Le Centre national de cybersécurité a été impliqué dans la recherche de la cause de la panne, mais la thèse de la cyberattaque est écartée.
Le journal Le Temps soulève toutefois la question de savoir si l’entreprise gérant l’espace aérien suisse avait prévu une duplication du matériel défectueux, et si oui, pourquoi celle-ci n’a pas fonctionné. La Confédération considère l’entreprise comme une infrastructure critique.
La Suisse cède sa première place au Danemark au classement de la compétitivité mondiale. Elle arrive désormais en deuxième position.
La reprise économique post-Covid du pays, moins marquée en comparaison internationale – car l’économie suisse a été moins affectée par la pandémie – explique ce recul au classement publié mercredi par l’IMD de Lausanne.
L’économie suisse a progressé de 3,69% en 2021, après avoir reculé de 3% en 2020. «Un niveau historiquement impressionnant, mais qui fait pâle figure face aux 6, 7 ou 8% de reprise enregistrée par d’autres pays», explique au Temps Arturo Bris, l’un des auteurs du classement.
Selon le professeur, la Suisse est «victime de sa résilience» car le pays souffre moins lorsque les choses vont mal et ne brille donc pas lorsque l’économie reprend.
Les résultats du Danemark dans les domaines des affaires, de l’efficacité en matière de production, des pratiques de gestion et de la durabilité, lui ont permis de se distinguer sur la scène internationale. La Suisse remporte les catégories efficacité gouvernementale et infrastructures.
- «Le Danemark détrône la Suisse au classement de la compétitivité» (Keystone-ATS)
- «La Suisse n’est plus le pays le plus compétitif du monde»Lien externe (Le Temps)
- Le site webLien externe du «World Competitiveness Ranking» de l’IMD
La Société suisse de Bordeaux fête cette année ses 200 ans. Ma collègue Katy Romy vous propose une plongée dans ses archives au travers d’un entretien avec son président.
Créée en 1822 par une cinquantaine de Suisses sous le nom de «Société suisse de bienfaisance», l’organisation avait pour but de venir en aide aux nombreux Suisses se rendant à Bordeaux pour fuir la pauvreté. Ces personnes tentaient d’embarquer dans la ville portuaire pour aller chercher du travail outre-mer, mais n’y parvenaient pas tout le temps et se retrouvaient parfois sans rien.
Les archives de la société rendent compte de la pauvreté de la Suisse dans le passé. Dans les années 1920, Berne avait notamment envoyé un message à toutes les associations de Suisses dans le monde, pour leur demander d’aider leurs nombreux compatriotes restés au pays sans emploi à trouver un travail.
On apprend encore que plusieurs familles suisses ont laissé leur empreinte à Bordeaux dans le commerce de vins ainsi que dans la pâtisserie.
- «Quand les Suisses partaient pour Bordeaux pour fuir la pauvreté» (Katy Romy, swissinfo.ch)
- «Opération séduction à l’Union des Associations suisses de France» (Katy Romy et Émilie Ridard, swissinfo.ch)
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