Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Avec un paysage politique fragmenté comme il l’a rarement été, la France a-t-elle des leçons à apprendre de la Suisse? C’est en tout cas ce que pensent une partie des médias et parlementaires helvétiques, qui distillent à l’attention de nos voisins leurs conseils pour manier l’art délicat du compromis. Le nouveau député des Français-es de Suisse lui-même voit la culture du consensus d’un bon œil: SWI s’est entretenu avec lui au lendemain de son élection.
Je vous parle encore du piètre résultat de la Suisse dans un classement international sur les énergies renouvelables, et d’une bonne nouvelle pour les frontaliers adeptes du télétravail.
Excellente lecture,
Les élections législatives en France ont donné naissance à une Assemblée nationale aux faux airs de Coupole fédérale. Faute de majorité absolue, le président Macron devra en effet composer avec d’autres forces politiques, une situation inédite sous la 5e République, mais inhérente au système suisse.
La presse helvétique s’autorise donc aujourd’hui à dispenser quelques conseils au monde politique hexagonal. L’art du compromis fait par exemple la Une du Temps, avec un article qui donne la parole à plusieurs personnalités politiques, comme l’UDC genevoise Céline Amaudruz ou le socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard.
Plusieurs parlementaires helvétiques partagent également leurs recettes pour leurs homologues français dans les journaux romands de Tamedia 24 Heures et la Tribune de Genève. Ils et elles s’accordent sur la nécessité de construire des majorités, et surtout de faire des compromis. Ce qui demande une certaine humilité.
Il faut considérer les autres comme des partenaires et non comme des adversaires, estime ainsi dans le Temps le conseiller aux Etats vaudois Olivier Français. «Cela demande certes un peu plus d’efforts, note Céline Amaudruz, mais le résultat est plus solide et convient à plus de monde.»
- Compromis, coalitions: ces habitudes suisses qui pourraient être utiles en France – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- Les conseils des parlementaires suisses à Emmanuel Macron – l’article de 24 HeuresLien externe (sur abonnement)
- Parlement représentatif: la France se «suissifie» – le commentaire du matin.chLien externe
- En France, «il faudra que la politique trouve une solution» pour éviter une ingouvernabilité – l’interview du politologue Gilbert Casasus dans le 19h30 de la RTSLien externe
Malgré sa déconfiture dans l’Hexagone, la majorité présidentielle a réalisé de très bons scores à l’étranger, en particulier en Suisse. La 6e circonscription des Françaises et Français de l’étranger a réitéré dimanche sa confiance à la majorité présidentielle en élisant Marc Ferracci, ami proche du président Macron, à près de 65% des suffrages – le meilleur score des circonscriptions à l’étranger.
Ma collègue Katy Romy s’est entretenue avec cet économiste sur ses liens avec le président, sa vision de la Suisse et la manière dont il envisage son mandat. Accusé pendant la campagne d’avoir été «parachuté» depuis Paris, Marc Ferracci pense pouvoir faire taire les critiques avec des résultats.
Loin de lui l’idée d’agir comme un conseiller de l’ombre auprès du président: «je ne cherche pas à avoir ce rôle», assure-t-il. Le nouveau député déclare avoir cerné sur le terrain les préoccupations des Français-es de Suisse: parmi elles, l’accès aux démarches administratives, la fiscalité du patrimoine, l’accès à l’enseignement français ou encore la mobilité transfrontalière.
Pour y répondre, Marc Ferracci se voit comme un «facilitateur». Lui qui n’avait jusqu’à présent qu’un ancrage très ténu en Suisse promet d’y revenir désormais régulièrement, et d’avoir une relation une fois par semaine avec les Françaises et les Français de sa circonscription.
- L’interview de Marc Ferracci sur swissinfo.ch
- Un parachuté de haut vol pour les Français de Suisse – le portrait de Marc Ferracci dans 24 HeuresLien externe (mai 2022, sur abonnement)
- Marc Ferracci sera-t-il le député français qui fera avancer les relations de la Suisse avec l’Europe? – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- Plus de 80% de l’électorat français de Suisse a voté pour Emmanuel Macron – le vote des Français de Suisse à la présidentielle sur swissinfo.ch
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«La Suisse a trop misé sur l’importation d’électricité»: c’est ce qu’a déclaré la conseillère fédérale en charge de l’Energie Simonetta Sommaruga dans l’émission Forum de la RTS, consacrée hier soir à l’approvisionnement en électricité du pays.
Face au risque de pénurie, la ministre estime qu’il faut produire davantage d’électricité en Suisse, notamment en accélérant les procédures pour la construction de nouvelles centrales hydrauliques. La conseillère fédérale rappelle que 15 projets de centrales hydroélectriques prometteurs ont été identifiés. «Il faut tout faire pour les réaliser le plus rapidement possible», insiste-t-elle.
Simonetta Sommaruga souligne toutefois qu’ils ne suffiront pas et qu’il faut développer «beaucoup plus vite» toutes les énergies renouvelables. La Suisse va investir d’ici 2030 12 milliards de francs dans la production d’énergies renouvelables, a-t-elle rappelé.
Pour l’instant en tout cas, la Suisse est plutôt à la traîne en la matière par rapport aux pays de l’UE. Selon une étude de la Fondation suisse de l’énergie (SES), le pays se classe à l’avant-dernière place par rapport aux Etats voisins en termes de production d’électricité solaire et éolienne par habitant.
- Simonetta Sommaruga: «La Suisse a trop misé sur l’importation d’électricité» – l’interview de la conseillère fédérale dans Forum (RTS)
- Energies vertes: la Suisse n’est pas la pire en Europe (mais presque) – l’article de watson.chLien externe
- Comment la guerre en Ukraine impacte la politique énergétique en Suisse – l’article de swissinfo.ch (mars 2022)
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De nouvelles perspectives pour les travailleuses et travailleurs frontaliers en matière de télétravail. L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) a annoncé la prolongation du régime exceptionnel qui leur permet de télétravailler depuis leur pays de résidence, en restant affiliés au système suisse de sécurité sociale.
Une personne employée par une entreprise en Suisse, mais vivant dans un pays voisin, ne peut en principe pas travailler depuis chez elle plus de 25% du temps si elle veut être assujettie aux assurances sociales suisses. Un régime d’exception à ce règlement avait été mis en placeau plus fort des restrictions sanitaires liées au Covid.
Cette flexibilité devait initialement se terminer à la fin juin. Mais la Commission administrative de l’Union européenne pour la coordination des systèmes nationaux de sécurité sociale a décidé de la prolonger pendant une phase transitoire jusqu’au 31 décembre.
La volonté de mieux prendre en compte le télétravail est partagée par la Suisse et ses voisins européens. Ils vont travailler à coordonner les systèmes nationaux de sécurité sociale ces prochains mois. A partir du 1er janvier 2023, les règles devraient permettre un certain niveau de télétravail depuis l’Etat de résidence, sans que la compétence en matière de sécurité sociale ne change.
- Exception prolongée pour les assurances sociales des frontaliers en télétravail – l’article de RTSinfo.chLien externe
- Quel avenir pour le télétravail des frontaliers? – l’article de SWI swissinfo.ch (janvier 2021)
- Le télétravail des frontaliers freiné par un règlement européen – les explications de la RTS en 2020 déjà
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