Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Avez-vous vu défiler, partout dans le monde, ces femmes qui brandissent cintres et aiguilles à tricoter? Dans les pays où l’IVG est interdite, elles se servent de ces instruments pour avorter. Alors que la Cour suprême vient de révoquer le droit fédéral à l’avortement aux États-Unis, les forces pro-IVG se mobilisent ici aussi. L’occasion de faire un point de la situation en Suisse.
Bonne lecture,
Le Conseil fédéral n’entend pour l’instant pas prendre de mesures pour limiter la hausse des infections au Covid-19. C’est ce qu’il a décidé lors de sa dernière réunion avant la pause estivale.
Mercredi après-midi, le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi a tweeté: «Malgré la hausse des infections, le Conseil fédéral estime qu’une surcharge du système de santé est, selon les données disponibles, peu probable»
Bien que le nombre d’infections augmente nettement pour la première fois depuis début avril, les variants en circulation ne semblent pas provoquer de formes plus graves que les précédents. Dans son communiqué de presse, le Conseil fédéral déclare toutefois vouloir faire prendre d’une vigilance accrue dans les mois à venir, «afin de pouvoir prendre rapidement des mesures appropriées le cas échéant».
Il a par ailleurs prolongé jusqu’à fin 2022 le mandat permettant de céder jusqu’à 15 millions de doses de vaccins à d’autres pays si elles ne peuvent pas être utilisées en Suisse.
- Le communiqué de presseLien externe du Conseil fédéral sur la situation covid
- Avec près de 5000 cas par jour, une sixième vagueLien externe se dessine en Suisse (RTS)
Après la retentissante révocation du droit fédéral à l’avortement aux États-Unis, nous faisons le point en faits et en chiffres sur les interruptions de grossesse en Suisse.
Cette année, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) fête ses 20 ans en Suisse. Elle a été acceptée en votation le 2 juin 2002 après un premier échec en 1977. Le droit à l’avortement a été inscrit au Code pénal en octobre de la même année.
En comparaison internationale, le taux d’IVG est très bas en Suisse, à un peu plus de 6 pour 1000 femmes en âge de procréer (15-49 ans). En 2020, quelque 11’100 femmes ont avorté, la plupart se situant entre 25 et 34 ans. Dans le canton de Vaud, qui fournit des statistiques détaillées, près des trois quarts des personnes ayant interrompu leur grossesse bénéficiaient d’une formation supérieure à l’école obligatoire.
La récente décision de la Cour suprême américaine fait craindre un retour en arrière, en Suisse aussi. L’Union démocratique de centre (UDC, droite conservatrice) a lancé en décembre dernier deux initiatives populairesLien externe visant à restreindre le recours à l’avortement. Les textes sont en phase de récolte de signatures jusqu’en juin 2023.
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- Entretien avec Clémentine Rossier, spécialiste de l’avortement et professeure à l’Institut de santé globale de l’Université de Genève
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La Suisse se prépare à faire face à une potentielle pénurie de gaz ou d’électricité l’hiver prochain, a averti le Conseil fédéral mercredi.
Les flux de gaz russe vers l’UE sont en chute libre et ne représentent actuellement plus que 15% des importations de gaz de l’UE. La Suisse ne dispose d’aucune installation de stockage propre et dépend donc entièrement des importations.
Si les installations de stockage ne peuvent pas être remplies comme prévu, une situation de pénurie ne peut pas être exclue pour l’hiver prochain, avertit le Conseil fédéral dans un communiqué. L’industrie gazière suisse doit constituer des réserves de gaz hivernale à l’étranger et disposer d’options pour des livraisons supplémentaires, selon un concept présenté en mai.
Simonetta Sommaruga et Guy Parmelin se sont voulus rassurants lors de la conférence de presse. La première assure avoir «mis à profit ces derniers mois pour placer notre pays dans une position aussi favorable que possible». Quant au second, il préconise de fermer un peu le robinet: «En réduisant par exemple la consommation de gaz, nous renforçons aussi la sécurité d’approvisionnement de la suisse pour l’hiver».
- Berne se prépare à faire face à une pénurie de gazLien externe (RTN)
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- Une batterie géante pour stabiliser l’approvisionnement en électricité
Mercredi, deux initiatives populaires visant à interdire l’importation de foie gras et la fourrure issue d’animaux maltraités ont été lancées. Les initiantes et initiants dénoncent l’hypocrisie de la Suisse.
Depuis 40 ans, le gavage des oies et canards est considéré en Suisse comme étant de la cruauté envers les animaux et est interdit. Quant à la fourrure, la loi impose des exigences si élevées aux producteurs de fourrure qu’une production indigène ne serait pas rentable.
Pour les comités à l’origine de l’initiative, «notre Parlement vote des lois qui interdisent la cruauté envers les animaux, mais accepte cette cruauté si elle est produite à l’étranger». Une hypocrisie selon eux. Ils lancent donc deux initiatives, l’une visant à interdire l’importation de foie gras et de produits à base de cet abat, l’autre portant sur une interdiction d’importer des produits à base de fourrure fabriqués dans des conditions de cruauté envers les animaux.
Le Conseil fédéral, qui n’est pas favorable à une interdiction d’importation, dit plancher sur une obligation de déclaration pour les produits étrangers fabriqués selon des méthodes interdites en Suisse. Les comités d’initiative ont jusqu’au 28 décembre 2023 pour recueillir les 100’000 signatures nécessaires.
- Importation de foie gras et de fourrures: mettre fin à «l’hypocrisie»
- (Re)lire un ancien article de swissinfo.ch sur l’importation de fourrure en Suisse (2015)
- Retrouvez ICI tous nos dossiers de politique fédérale
En raison de la fermeture de l’espace aérien européen aux avions russes, un appareil de la compagnie Aeroflot est bloqué sur le tarmac de l’aéroport de Genève. Il pourrait bien ne jamais redécoller.
Le 27 février, un Airbus A321 de la compagnie nationale russe Aeroflot a quitté Moscou pour Genève. Mais, dans l’après-midi, les voisins de la Suisse ont fermé tour à tour leur espace aérien aux avions russes. L’A321 s’est retrouvé cloué au sol. Ses passagers et son équipage ont dû regagner la Russie en passant par la Turquie.
Depuis, l’appareil n’a été déplacé qu’à une seule reprise. Son immobilisation est problématique, car pour éviter qu’il ne se dégrade, un avion de ligne doit être régulièrement entretenu. En plus, il n’a été protégé ni des aléas de la météo, ni des potentiels dégâts causés par des animaux.
La RTS a contacté la société GTLK, plus grand groupe russe de leasing et propriétaire de l’avion, pour savoir ce qu’elle compte en faire, mais elle n’a pas donné suite. L’A321 restera donc pour l’instant à Genève, au moins jusqu’à la fin des sanctions, et sans maintenance, car Airbus ne fournit plus de services aux entreprises russes.
- À Genève, un Airbus russe d’AeroflotLien externe coincé à jamais sur le tarmac? (RTS)
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