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Chères lectrices, chers lecteurs,

En ce début de semaine, le monde entier a les yeux rivés sur la petite ville de Lugano au Tessin, où débute la planification du long processus de reconstruction de l’Ukraine, même si la destruction sur place elle, continue.

Bonne lecture,

Cassis 2
© Keystone / Michael Buholzer

La conférence sur la reconstruction de l’Ukraine débute ce lundi à Lugano. Une quarantaine d’États et une quinzaine d’organisations internationales sont attendus. Tour d’horizon.


Le but de la rencontre, qui dure jusqu’à mardi, est de discuter des besoins, des responsabilités et du calendrier de la reconstruction de l’Ukraine. Selon le président de la Confédération Ignazio Cassis, aussi ministre des Affaires étrangères (DFAE) et initiateur de la conférence, il s’agirait idéalement d’aboutir à «une déclaration de Lugano», similaire au «plan Marshall» pour la reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen figure parmi les hôtes de haut rang présents sur place. Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky reste en Ukraine pour des raisons de sécurité, plus d’une centaine de ses compatriotes sont à Lugano, dont plusieurs ministres, des parlementaires (notamment d’opposition) et des porte-paroles du secteur privé et de la société civile.

Le coût de la reconstruction est estimé à plus de 600 milliards de francs. Manal Fouani du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Ukraine confie à ma collègue Julia Crawford qu’il «est difficile de parler de priorités quand il y a autant de besoins». Elle rappelle également que «la première priorité doit être de mettre fin à la guerre».

Il ne s’agit pas d’une conférence de donateurs, mais un futur apport de fonds pour la reconstruction soulève déjà des questions sur la corruption en Ukraine. Le pays se classe en effet au 122e rang (sur 180) à l’Indice de la perception de la corruption de l’ONG Transparency International. Interrogé par mon collègue Giannis Mavris, le géographe Philippe Le Billion souligne l’importance pour les bailleurs de fonds d’avoir une vision politique claire. Il faut éviter de répéter certaines erreurs commises, par exemple, dans les Balkans après les guerres de Yougoslavie, explique-t-il.

Le premier ministre ukrainien, le président suisse, et la présidente de la commission européenne à Lugano.
© Keystone / Michael Buholzer

C’est le président de la Confédération suisse Ignazio Cassis qui a ouvert la conférence. Ont suivi une intervention vidéo du président ukrainien et une allocution de la présidente de la Commission européenne.


La solidarité et l’unité étaient sur toutes les lèvres. «Ce qui nous lie tous dans cette salle, c’est le désir […] de donner au peuple ukrainien la perspective d’un retour à une vie d’autodétermination, de paix», a déclaré Ignazio Cassis. «Nous sommes en train de réunir le monde démocratique», s’est réjoui Volodymyr Zelensky. Ursula von der Leyen a exprimé sa confiance dans la collaboration entre les pays partenaires et organisations internationales.

La reconstruction devrait être principalement financée par l’argent confisqué aux oligarques russes, a réclamé le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal. Les avoirs de nombreux oligarques russes sont actuellement gelés en Suisse, et la question de leur éventuelle confiscation a été soulevée par des élus de gauche. Ma collègue Tomoko Muth s’est penchée sur les enjeux d’une telle mesure.

La conférence n’a commencé qu’en début d’après-midi, mais de nombreux médias étaient déjà sur place ce week-end pour rendre compte du dispositif sécuritaire. Plus de 1600 soldats suisses ont été mobilisés alors que des canons antiaériens scrutent le ciel et des bateaux de l’armée bloquent le lac, rapporte le quotidien Le Temps.

Plusieurs de mes collègues se sont rendus à Lugano pour l’occasion, leurs reportages suivront dans les prochains jours, mais vous pouvez déjà suivre leurs premières impressions sur Twitter: Carlo PisaniLien externe, Giannis MavrisLien externe, Renat KünziLien externe, Bruno KaufmannLien externe.

Yves Rossier
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L’ancien ambassadeur de Suisse à Moscou Yves Rossier s’est rendu en juin à Moscou, il partage ses impressions dans un entretien avec CH-media.


Selon lui, les Russes restent en mesure de s’informer de manière autonome, malgré la propagande du Kremlin. Il note que l’ambiance dans la capitale russe est «pesante» et «sombre», mais dit ne pas avoir ressenti un patriotisme de guerre et n’avoir vu aucune lettre «Z», symbole d’adhésion à l’action de la Russie en Ukraine.

S’il insiste sur le fait que «la responsabilité de la guerre incombe uniquement à la Russie», il regrette toutefois une lecture erronée de l’Occident sur certains événements, comme les manifestations de la place Maïdan en Ukraine en 2014. Ces manifestations s’inscrivent dans la révolution ukrainienne qui a conduit à un changement de pouvoir dans le pays.

Selon lui, il ne s’agissait pas d’un soulèvement contre un autocrate, mais d’une quasi-guerre civile qui a forcé l’Ukraine à choisir entre l’Occident et la Russie. «De tels événements détruisent un pays», souligne-t-il.

Les verts
Keystone / Christian Merz

Les Vert-e-s gagnent du terrain en Suisse et ce n’est pas du goût de tout le monde, à droite comme à gauche.


Le parti écologiste pourrait en 2023 devenir le deuxième parti politique du pays derrière le parti de droite conservatrice UDC, selon une projection (et non un sondage) de l’institut gfs.bern publiée dans la NZZ am Sonntag. La projection se base sur une extrapolation au niveau fédéral des résultats des partis aux élections cantonales de ces trois dernières années.

Les Vert-e-s récolteraient 16% (contre 13,2% aujourd’hui) des suffrages aux élections fédérales de l’automne 2023, indique l’étude. Les grands perdants seraient le Parti socialiste (PS) et le Centre, alors que les Vert’libéraux devraient également progresser. Les deuxièmes sièges au Conseil fédéral du PLR (droite libérale) et du PS pourraient dans ce scénario être menacés.

Et c’est là que le bât blesse. Interrogé par la RTS, le président du PLR Philippe Nantermod estime qu’il est déjà «compliqué de trouver une collégialité à quatre partis» et qu’étendre la formule magique à six partis serait «complexe pour la stabilité du pays».

Erich Fehr, maire de Bienne et président de la Plateforme réformiste du PS, s’est aussi dit inquiet pour le deuxième siège au Conseil fédéral du PS, lors d’un entretien avec NZZ magazin. Il critique la direction du parti et dénonce notamment son «dénigrement constant de l’économie».

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