Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Faut-il taxer les bénéfices records des multinationales du pétrole et du gaz engendrés par la crise énergétique? Le secrétaire général des Nations unies y est favorable, et l’idée semble progresser en Suisse aussi – à droite comme à gauche.
Bonne lecture,
Du chef de l’ONU aux élus politiques suisses, les bénéfices records des géants du pétrole et du gaz fâchent. Le sujet pourrait marquer la prochaine session parlementaire à Berne, selon le Blick.
António Guterres, secrétaire général de l’ONU, appelait mercredi les gouvernements à taxer les recettes records des industries des énergies fossiles. Ces profits «scandaleux», attribuables à la hausse des prix du pétrole et du gaz engendrée par la guerre en Ukraine, se sont faits sur le «dos des plus pauvres», estime-t-il.
Les sociétés pétrolières et gazières ExxonMobil, Chevron et BP ont vu leurs bénéfices tripler au deuxième semestre 2022 par rapport à 2021. Une excellente nouvelle pour leurs actionnaires, mais qui ne fait pas le bonheur de tout le monde. Selon António Guterres, taxer ces montants permettrait de «soutenir les plus vulnérables en ces temps difficiles».
L’idée fait aussi son chemin en Suisse dans le parti écologiste de gauche des Vert-e-s. Florian Irminger, secrétaire général du parti déclare au Blick souhaiter porter le thème d’un impôt sur les bénéfices lors des crises durant la session d’automne du Parlement.
Un sujet pour lequel une partie de la droite manifeste elle aussi un intérêt. La conseillère nationale du Parti libéral-radical (PLR) Anna Giacometti explique au Blick: «Ce qui me dérange, c’est que les entreprises s’enrichissent grâce aux crises, alors que c’est à la population d’en supporter les coûts, comme c’est le cas actuellement pour l’essence. Ce n’est tout simplement pas correct.»
Les sentiers escarpés du massif de l’Alpstein (Appenzell) continuent de faire parler d’eux alors que cinq personnes y ont perdu la vie cet été. La RTS y consacre un reportage.
L’Alpstein, sur lequel se trouve la célèbre auberge Äscher, attire chaque année des milliers de randonneuses et randonneurs. C’est aussi une des régions montagneuses du pays où le nombre de décès est le plus élevé. Après un premier décès en juin, deux personnes perdaient la vie en juillet dans la région en l’espace d’une heure. Lundi, deux autres personnes sont mortes.
En Suisse, le nombre d’accidents mortels en montagne est passé de 32 en 2012 à 68 l’an dernier. La faute à une trop faible conscience des risques, qui nécessite plus de prévention, estime le chef de la sécurité du Club alpin suisse (CAS). «C’est surtout au Bureau de prévention des accidents, à Suisse Rando, aux cantons, à la Confédération, d’informer au mieux les randonneurs», déclare-t-il.
Des voix appellent désormais à une sécurisation accrue des sentiers de l’Alpstein. Mais pour le responsable du secteur, les chemins sont bien entretenus tels qu’ils sont. «Si nous adoucissons le chemin et le rendons plus facilement praticable, les prochains à venir seront les vélos», avertit Bruno Huber, chef du district de Schwende-Rüte (AI).
Des enquêtes sont en cours sur les cinq accidents survenus cet été. Elles permettront de déterminer si de nouvelles mesures de sécurité sont nécessaires.
De la fondue à base de noix de cajou? C’est ce que propose une startup dans l’Emmental qui, comme «un groupe d’activistes véganes», semble défier «délibérément l’industrie du fromage», écrit notre journaliste Sara Ibrahim.
La jeune entreprise, New Roots, vise à rendre la chaîne d’approvisionnement en fromage plus durable. Les vaches laitières – responsable de 56% des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture suisse – contribuent au changement climatique et à la pollution de l’eau.
Un demi-litre d’eau suffit à produire un kilo de fromage de cajou, contre 16 litres de lait pour produire la même quantité de fromage conventionnel. Si l’entreprise se tourne vers l’étranger pour s’approvisionner en noix de cajou, leur transport ne représente toutefois que 5% de son empreinte carbone, affirme Alice Fauconnet, cofondatrice de New Roots.
En Suisse, les substituts végétaux ne représentent que 3,3% des ventes totales de produits laitiers. Sara Ibrahim avoue que la plupart des fromages à base de plantes ont un goût nettement différent, mais souligne que de nombreuses bonnes surprises existent, sauf pour un certain pecorino, «infect», selon elle.
- 3. «Le fromage suisse du futur à base de noix» (Sara Ibrahim, swissinfo.ch)
- 2. «Poulet à base de pois à midi, porc au tournesol le soir» (Sara Ibrahim, swissinfo.ch)
- 1. «Pourquoi je mets plus d’aliments «technologiques» dans mon assiette» (Sara Ibrahim, swissinfo.ch)
Un quart des réfugiés ukrainiens employés en Suisse travaillent dans la gastronomie, indique le Secrétariat d’État aux migrations (SEM).
Au total, 3’130 bénéficiaires du statut de protection S exercent un emploi en Suisse, soit 9,4% des 33’379 en âge de travailler. Le SEM précise que les autorisations de travail délivrées sont en réalité plus nombreuses, car elles sont enregistrées avec du retard.
23% des réfugiés ukrainiens employés en Suisse sont actifs dans la gastronomie, 17% travaillent dans le secteur «planification, conseil, informatique». 8% travaillent dans le secteur de l’agriculture et de l’enseignement.
Cela ne devrait toutefois pas être suffisant pour combler le manque de main-d’œuvre dans le secteur hôtellerie-restauration, estime Casimir Platzer, président de GastroSuisse. Malgré le manque de personnel, l’hôtellerie suisse a enregistré 16,9 millions de nuitées sur les six premiers mois de 2022, en progression de 47,3% par rapport à l’an dernier, indique vendredi l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Les votations fédérales du 25 septembre approchent à grands pas. La SSR vous invite à participer à son grand sondage à leur sujet.
Les Suisses sont appelés à se prononcer sur quatre objets. Sont au menu: une réforme de l’assurance-vieillesse (relèvement de la TVA et modification de la Loi fédérale sur l’AVS), un référendum contre l’abrogation de deux impôts touchant les grandes entreprises et une initiative populaire visant à interdire l’élevage intensif en Suisse.
Votre avis nous intéresse: que pensez-vous de ces propositions? Avez-vous déjà décidé de mettre un oui ou un non dans l’urne?
- Participez iciLien externe à l’enquête de la SSR
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