Aujourd’hui en Suisse

Chers Suisses de Suisse et du monde,

Un kilo de bœuf «coûterait» 15'000 litres d’eau, contre 600 litres pour un kilo de blé. Parfois contestés, ces chiffres tiennent presque de l’abstraction. Surtout pour nous les Suisses, habitants d’un pays béni où l’eau coule à flots. Oui, sauf qu’au début de cette quatrième vague de chaleur de l’été, on voit soudain des éleveurs contraints de faire abattre une partie de leur troupeau à cause de la sécheresse. En Suisse, pas au Sahel.

Alors, il est peut-être temps de s’intéresser vraiment aux protéines végétales. Et cela tombe bien, puisque la Suisse est très avancée dans la production de «faux» poissons et fruits de mer à base de champignons. Déjà goûté?

Bonne lecture,

© Keystone / Jean-christophe Bott

Pas assez d’herbe à l’alpage, plus de fourrage en plaine: la sécheresse force des éleveurs suisses à envoyer leur bétail à l’abattoir. Même s’il fait un peu plus frais à la montagne, les vagues de chaleur qui ont touché la Suisse ces dernières semaines ont totalement chamboulé la filière bovine.

Comme les humains, les bêtes souffrent de la chaleur. Elle les fatigue et leur coûte beaucoup d’énergie. Résultat: les vaches donnent moins de lait. Et comme les alpages sont à sec, de nombreux propriétaires ont dû faire redescendre leurs troupeaux en plaine plus tôt que d’habitude.

Et une fois de retour en plaine, c’est le fourrage qui manque. Les éleveurs et éleveuses doivent piocher dans les stocks d’hiver et acheter à l’étranger, où les prix montent. Certains en sont même réduits à vendre une partie de leur troupeau. Sur les cantons de Vaud et de Genève, le nombre de bêtes envoyées à l’abattoir a ainsi doublé la semaine dernière.

• L’articleLien externe de RTS Info
• Le bétail souffre des fortes chaleurs et produit moins de laitLien externe – RTS Info

Aqua Cultured Foods

On connaissait déjà la viande végétale, voici le poisson et les fruits de mer sans poisson ni fruits de mer. Un domaine en pleine expansion, qui profite de la prise de conscience environnementale et climatique et dans lequel les entreprises suisses sont très actives, de la multinationale à la petite start-up.

En matière d’alimentation, la Suisse aime s’aventurer hors des sentiers battus. Le pays du fromage et du chocolat a été le premier en Europe à approuver les produits dérivés d’insectes. Les Helvètes aiment aussi beaucoup les substituts de viande à base de plantes. Le grand distributeur Migros et le géant Nestlé comptent parmi les nombreuses entreprises suisses pariant sur des aliments végétaux pouvant imiter les fruits de mer et le poisson.

Et il y a de l’argent à faire. En 2020, les ventes de fruits de mer à base de plantes en Allemagne s’élevaient à quelque 1,9 million d’euros. Un bond de 190% par rapport à l’année précédente. À l’échelle mondiale, les 2,15 milliards de dollars de chiffre d’affaires des protéines végétales en 2020 représentent une hausse de 222% en une année.

• L’article de Dominique Soguel-dit-Picard et Pauline Turuban
• La Suisse se rêve en leader mondial de l’innovation alimentaire – Samuel Jaberg, SWI, février 2020

Keystone / Walter Bieri

Dans cinq ans, les Alpes seront trop petites pour le loup. C’est l’estimation du Groupe Loup Suisse, qui avertit de la nécessité de protéger les troupeaux, car même le fait de tirer plus vite le prédateur ne remplacera jamais de telles mesures.

En 2021, on comptait déjà plus de 250 meutes de loups dans l’espace alpin. Avec la nouvelle augmentation de cette année, la moitié de l’espace vital sera bientôt colonisée. Dans cinq ans, les Alpes devraient compter quelque 800 meutes et l’espèce régulera elle-même les naissances.

Cet été, les attaques de loups sur les bovins se sont multipliées dans le Jura et les Alpes suisses. La relative paix entre le grand carnivore et les humains semble menacée, car le prédateur s’est en partie adapté à son environnement, notamment en formant des meutes plus grandes, qui seraient même capables de tuer un bison, comme on l’observe déjà en Europe de l’Est.

• L’articleLien externe de RTS Info
• Les effectifs de loups augmentent de manière exponentielleLien externe – RTS Info
• Quand la politique crie au loup – Zeno Zoccatelli, SWI, juin 2018

Tobi Müller

NFT ou Non-Fungible Token. Kézako? C’est le sigle qui désigne le certificat d’authenticité des œuvres d’art virtuelles. Et c’est un énorme business. Toujours pas clair? Lisez notre article, qui s’intéresse aussi à la valeur artistique réelle de ces œuvres d’un genre pas si nouveau que ça.

Les tableaux sont stylisés à l’extrême, et rappellent le dépouillement des premières infographies. Pourtant, les grandes galeries qui influencent le marché de l’art et peuplent les foires comme Art Basel ou Art Cologne se mobilisent autour des NFT.

Mais après un boom en 2021, les NFT ont connu une chute vertigineuse: le nombre de transactions a baissé de près de 50% au premier trimestre 2022. Ceci dans le sillage de la dégringolade des cryptomonnaies. Vu que l’argent virtuel fait désormais partie de nombreux placements, les marchés ne sont plus clairement séparés, ils se contaminent et perdent ensemble de la valeur.

• L’article de Tobi Müller