Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes d’ici et d’ailleurs,

L’approvisionnement et les risques de pénurie d’énergie en Suisse étaient à l’ordre du jour des assemblées des partis qui se sont tenues ce week-end. À droite, on fustige la gauche; à gauche, on fustige la droite; tandis que le gouvernement, lui aussi accusé d’inaction, appelle à ne pas céder à la panique.

Le monde politique donne en tout cas l’impression de se mettre d’accord sur au moins un sujet, l’importance de faciliter la participation de la Cinquième Suisse à la démocratie. Les grands partis seraient même résolus à soutenir le vote électronique, comme ils l’ont assuré au Congrès des Suisses de l’étranger.

Dans cette sélection du jour, je vous parle aussi de la toujours plus difficile accession à la propriété en Suisse, et d’un nouveau design pour le passeport rouge à croix blanche.

Excellente lecture,

L’assemblée des délégués de l’UDC. © Keystone / Philipp Schmidli

Lors de l’assemblée des délégués de l’UDC (droite conservatrice), qui s’est tenue ce week-end, le président du parti Marco Chiesa a accusé la gauche de vouloir profiter de la crise énergétique pour instaurer une «dictature écologiste».

Le scénario catastrophe de la pénurie énergétique serait «l’objectif secret de la gauche rose-verte», car il lui permettrait d’imposer ses «interdictions», a déclaré le sénateur tessinois, évoquant les chauffages à mazout ou les voyages en avion. L’impact pour les familles, la classe moyenne et les travailleurs «n’intéresse pas» «l’élite privilégiée de la gauche», a-t-il encore ajouté.

Pour Marco Chiesa, la gauche, pourtant minoritaire aux Chambres fédérales, serait responsable du «désastre énergétique». De son côté, Balthasar Glättli, le président du parti écologiste, également réuni en assemblée ce week-end, a dénoncé les «idéologues du marché libre» et le comportement de la majorité bourgeoise au Parlement, qui n’a cessé de bloquer les propositions allant dans le sens de la transition écologique ces dernières années.

Appelé à agir par les partis, mais aussi par les organisations patronales, le conseiller fédéral en charge de l’Économie Guy Parmelin appelle à ne pas «dramatiser». Invité ce matin dans la Matinale de la RTS, il a assuré que le gouvernement communiquerait bientôt ses directives.

• Le président de l’UDC dénonce la «dictature écologiste» face à la crise – le sujet de la RTSLien externe
• Balthasar Glättli dénonce le rôle du marché dans la crise énergétique – le sujet de la RTSLien externe
• L’interview de Guy Parmelin dans la MatinaleLien externe de la RTS

Table ronde avec, de gauche à droite, les parlementaires Carlo Sommaruga (PS/GE), Laurent Wehrli (PLR/VD), Nicolas Walder (Verts/GE), Elisabeth Schneider-Schneiter (centre/BL), Roland Fischer (PVL/LU) et Roland Büchel (UDC/SG). Adrian Moser / ASO

Les partis suisses font à nouveau preuve d’ouverture en matière de vote électronique. C’est en tout cas ce qui est ressorti d’une discussion ce week-end au 98e Congrès des Suisses de l’étranger, à laquelle ont participé des membres des six grandes formations politiques du pays.

Ces six hommes et femmes politiques ont unanimement souligné l’importance de la Cinquième Suisse pour la démocratie helvétique. Et ont déclaré à l’unisson qu’il fallait faire tout ce qui était techniquement et financièrement possible pour qu’elle puisse participer régulièrement aux votations sans rencontrer d’obstacles. Leur promesse: ne plus s’opposer au vote électronique.

A un an des élections fédérales, ce positionnement est aussi stratégique. Un peu plus de 200’000 Suisses de l’étranger y participeront, ce qui correspond à la force électorale d’un canton de taille moyenne.

• Vote électronique: les partis politiques montrent un regain d’ouverture – l’article de Balz Rigendinger
• «Les Suisses de l’étranger portent nos valeurs dans le monde»
• Ignazio Cassis: «Les démocraties sont aujourd’hui menacées de l’extérieur et de l’intérieur»
• Quand les postes privent une partie de la 5e Suisse du droit de vote – l’enquête de SWI (avril 2021)

De nombreux Suisses rêvent d’être propriétaires de leur maison individuelle avec un jardin. Keystone / Martin Ruetschi

De nombreux Suisses s’accrochent encore au rêve de devenir propriétaire de leur maison individuelle avec un bout de jardin à la campagne. Mais en Suisse, de moins en moins de personnes peuvent se le permettre.

«L’habitat individuel est en train de devenir un produit de luxe», note un expert en immobilier dans l’article de mon collègue Samuel Jaberg. En cause, la rareté de l’offre et, surtout, des tarifs prohibitifs. Depuis 2000, les prix de l’immobilier ont en moyenne plus que doublé, alors que le salaire moyen n’a augmenté que de 25% sur la même période.

Dans la plupart des régions du pays, il faut débourser au minimum un million de francs pour s’offrir une maison individuelle avec jardin. Les prix moyens au mètre carré en Suisse sont parmi les plus hauts en comparaison internationale. Seuls 30% environ des ménages helvétiques disposent du capital nécessaire.

Avec un taux qui n’atteint même pas 40%, la Suisse est l’un des pays d’Europe comptant le moins de propriétaires de leur logement. Cette situation accroît encore les inégalités, car être propriétaire permet en général de réduire ses dépenses de logement par rapport au fait d’être locataire.

• Pourquoi l’accès à la propriété tient presque du mirage en Suisse – l’article de Samuel Jaberg
• Marché immobilier: perspectives sombres malgré les valorisations records – l’article de Jonas Glatthard (avril)
• Propriétaire un jour, propriétaire toujours? – l’article du TempsLien externe (mai)

Le passeport suisse se renouvelle. © Keystone / Christian Beutler

Un nouveau passeport suisse sera introduit à partir du 31 octobre. Son design a été entièrement remanié afin de s’adapter aux normes de sécurité actuelles, a communiqué aujourd’hui l’Office fédéral de la police (Fedpol).

Le nouveau design du passeport helvétique fait un clin d’œil aux Suisses de l’étranger. Le document d’identité contiendra dorénavant une représentation de la Cinquième Suisse sur l’une des pages consacrées aux visas, aux côtés des 26 cantons. Extérieurement, il continuera à voyager sous sa couverture rouge mondialement connue.

Tous les passeports délivrés à ce jour restent valables jusqu’à leur date d’expiration. Mais il sera possible d’obtenir le nouveau passeport dès le 31 octobre en prenant rendez-vous auprès d’un bureau des passeports ou d’une représentation compétente de la Suisse à l’étranger, pour la saisie des données biométriques.

La procédure d’établissement du passeport reste la même.

• Le passeport suisse fait peau neuve dès le 31 octobre – la dépêche de l’ATS
• Le communiqué de FedpolLien externe