Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,
Non, Pussy Riot, ce n’est pas qu’une bande d’excitées en cagoules qui blasphèment dans les églises. Outre des talents vocaux incontestables, les punks russes ont une bonne dose de courage et un message – simple et direct: «En commerçant avec Moscou, l’Occident finance la guerre en Ukraine». Elles sont venues l’asséner à Berne, où nous les avons rencontrées, après qu’elles ont elles-mêmes rencontré la police locale – on ne se refait pas!
Aujourd’hui, je vous parle aussi des engagements climatiques de la place financière suisse, d’un rapport introuvable sur l’oppression des Ouïghours en Chine et d’une invasion improbable de jeunes Asiatiques dans un petit village de l’Oberland bernois, à cause de… Netflix.
Bonne lecture,
Les Pussy Riot sont en Suisse. Le groupe punk féministe russe parcourt l’Europe pour dénoncer la guerre en Ukraine. Trois de ses membres ont été brièvement arrêtées la nuit dernière par la police bernoise pour un graffiti. Rencontre.
Partout où elles passent, les Pussy Riot peignent de faux panneaux routiers pour rappeler que la guerre est toute proche. Mais à Berne, elles n’ont même pas eu le temps de marquer la distance avant de se faire embarquer au poste. Elles risquent une amende.
Avant leur concert bernois, Maria Alyokhina et Olga Borisova nous ont expliqué leur démarche. Pour elles, «il est important de montrer au public européen la nécessité d’un embargo systématique sur les importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie, et de souligner l’hypocrisie européenne sur cette question».
- L’interview de Maria Alyokhina et Olga Borisova, par Elena Servettaz
À quel point la place financière suisse se soucie-t-elle du climat? Une étude montre un assez fort taux d’engagement en faveur de la neutralité carbone, plus fort même que la moyenne mondiale. Mais les engagements sont une chose et les actes en sont une autre, notent les voix critiques.
Selon le cabinet PwC, plus de 60% des solutions de financement que proposent les membres de l’Association suisse des banquiers correspondent aux objectifs de neutralité carbone de la Glasgow Financial Alliance, qui fait référence en la matière. Même si ces engagements ne sont guère contraignants, c’est nettement plus que la moyenne mondiale, qui est à 38%.
Mais pour l’ONG Reclaim Finance qui scrute les engagements du secteur en la matière, ce n’est pas assez contraignant, comme l’a expliqué son spécialiste, Paddy McCully, mardi sur les ondes de RTS La Première. Pour lui, les règles ne sont pas assez strictes et le mécanisme de contrôle bien trop lacunaire.
Marc Cheney, professeur de finance à l’Université de Zurich, plaide également pour un mécanisme plus contraignant. Selon lui, «ces accords ne suffisent pas. Les grandes banques doivent dès maintenant s’engager à ne plus octroyer de crédit aux entreprises pétrolières et à leurs équivalents dans le domaine gazier et du charbon».
- L’articleLien externe de RTS Info
- Point fort SWI – La Suisse – petit pays, grosse empreinte carbone
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À Genève, on l’attend depuis un an. Le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme sur les traitements infligés aux Ouïghours en Chine n’est toujours pas prêt. Alors que la Haut-Commissaire Michelle Bachelet va quitter son poste à fin août, les ONG restent dans l’expectative. Pourquoi ce retard?
Plus le délai pour publier ce rapport approche et plus Pékin inonde les réseaux sociaux de messages qui présentent sa politique sous un jour favorable, se dédouanant de toute violation des droits humains dans la province du Xinjiang. Le flou règne toujours sur le contenu du rapport. Des ONG craignent une version édulcorée et conforme au discours de Pékin.
Lors de son point de presse du 25 août à Genève, Michelle Bachelet a réitéré qu’elle n’entendait pas «freiner la publication, en dépit des pressions». À la mi-août, un expert indépendant nommé par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a de son côté publié une enquête indiquant qu’il était «raisonnable de conclure» que les Ouïghours étaient soumis au travail forcé, mais également d’autres minorités ethniques du Xinjiang.
- L’article de Dorian Burkhalter
- La visite de Michelle Bachelet en Chine entre engagement et risques – Julia Crawford, juin 2022
Iseltwald, village romantique sur le Lac de Brienz, semble soudain plus connu en Corée, en Chine et au Vietnam qu’en Suisse. Les touristes asiatiques affluent sur ce site de tournage d’une série Netflix. Mais elles et ils ne font que passer, et cette invasion ne plaît pas à tout le monde.
«Crash Landing On You» conte l’improbable romance entre une parapentiste sud-coréenne et un soldat nord-coréen. Des épisodes de la série ont été tournés à Zurich, Lucerne et Berne. La scène où l’un des principaux personnages joue du piano sur la jetée d’Iseltwald est particulièrement fameuse, ce qui fait de l’endroit un incontournable des fans de la série.
Cet afflux de touristes ne réjouit pas forcément les habitants et habitantes de ce village de 420 âmes. En général, les gens arrivent par le bus (bondé malgré des courses supplémentaires) et ne laissent rien au commerce local, si ce n’est des déchets. La question de savoir comment concilier les besoins des touristes et ceux des personnes résidentes sera au menu de la prochaine assemblée de village.
- L’article et les photos de Ruiko Ono et Helen James
- Quand la montagne crève l’écran, tous ces films tournés en Suisse – galerie photo, SWI, septembre 2017
- James Bond et la Suisse – galerie photo, SWI janvier 2009
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