Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes du monde,
Le nombre d’emplois bat des records en Suisse et, pourtant, près de 100'000 places de travail attendent encore d’être pourvues. Reprise post-pandémie, départs à la retraite… De nombreuses entreprises peinent à recruter la main-d’œuvre dont elles ont besoin. Dans beaucoup de secteurs, travailleuses et travailleurs ont désormais le luxe du choix.
Pour cette dernière sélection de la semaine, je vous parle aussi des victimes suisses de l’attentat de Nice – le procès s’ouvre lundi – et d’un nouveau centre dédié à la recherche de la vie extraterrestre.
Excellente lecture et bon week-end,
Le baromètre de l’emploi a battu un record historique en Suisse au 2e trimestre. Le nombre d’emplois a augmenté de plus de 3% sur un an, pour atteindre un total de 5,316 millions (+ 164’000 postes), a indiqué l’Office fédéral de la statistique (OFSLien externe). C’est la hausse la plus marquée depuis 1991.
La tendance vaut aussi bien pour le secteur secondaire que tertiaire. L’emploi a connu une évolution particulièrement dynamique dans l’hébergement et la restauration, avec un bond de plus de 17%, soit 37’000 postes de plus. Le secteur affiche cependant encore un déficit de 11’000 postes par rapport à la même période en 2019.
Le nombre de places vacantes a pour sa part augmenté de près de 40’000 en un an (+45,5%). Le taux de places vacantes est de 2,7% pour le secteur secondaire et 2,3% pour le tertiaire. La proportion d’entreprises ayant l’intention d’accroître leurs effectifs a augmenté en un an, et l’OFS note des difficultés croissantes à recruter du personnel qualifié, en particulier dans l’industrie manufacturière.
Dans ce contexte, l’Union syndicale suisse (USS) réclame une augmentation des salaires de 4 à 5% pour l’année prochaine, estimant qu’il est temps de compenser le renchérissement et de rattraper la stagnation de ces dernières années. Pour le président de l’USS, c’est aussi une question de «décence», compte tenu de la hausse du PIB, de la croissance des exportations et de ce niveau historiquement bas du chômage.
- Le baromètre de l’emploi atteint un record historique – le sujet de la RTSLien externe
- L’USS réclame une hausse des salaires entre 4 et 5% pour 2023 – le sujet de la RTSLien externe
- Pourquoi la Suisse ne connaît pas de «grande démission» – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- Les entreprises suisses manquent cruellement de bras et de cerveaux
Lundi 5 septembre, le procès très attendu de l’attentat de Nice (sud de la France), qui avait fait 86 morts le 14 juillet 2016, s’ouvrira à Paris. Parmi les victimes, trois venaient de Suisse: une mère de 31 ans et sa fille de 7 ans, habitant Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud, ainsi qu’une Tessinoise de 54 ans.
La RTS a rencontré la mère des deux victimes d’Yverdon, quelques jours avant le procès. Partie civile, elle se rendra à Paris pour témoigner. Si elle attend encore la date de sa convocation, elle se dit «prête depuis le 14 juillet 2016».
Par flashes, elle se souvient de la soirée de l’horreur. A l’heure de l’attentat, elle terminait sa tournée d’aide-soignante chez une patiente. C’est là qu’elle découvre les images en direct sur la TV allumée. «J’ai vu une poussette, qui ressemblait à celle de ma fille.»
«Je n’ai qu’une question: pourquoi?», confie-t-elle. «Ces personnes, ces enfants, n’ont rien fait. Ils étaient là pour faire la fête, en famille. Ils ne vont pas revenir, mais on voudrait une réponse. Peut-être qu’avec cela, les proches vont pouvoir faire leur deuil.» Ce procès fleuve devrait durer jusqu’au 16 décembre.
- Avant le procès de l’attentat de Nice, une Vaudoise témoigne – l’interview de la RTSLien externe
- Procès de l’attentat de Nice: des victimes suisses seront représentées – l’article de watson.chLien externe
- L’interview de la spécialiste Marie-Anne Gury dans la Matinale de la RTSLien externe
- La menace islamiste reste élevée dans les cantons de Vaud et Genève – l’article de TamediaLien externe (sur abonnement)
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga livre des précisions sur les risques de pénuries d’énergie cet hiver en Suisse, deux jours après le lancement de la campagne d’économies du gouvernement.
Interrogée par le Blick, la ministre en charge de l’énergie se dit «très confiante» pour cet hiver. Selon elle, les petits gestes de la population peuvent faire une vraie différence. «Si l’on chauffe nos maisons avec un petit degré de moins, on peut déjà économiser 5 à 6% d’énergie», assure-t-elle. «Et si tout le monde éteint la lumière lorsqu’il n’est pas dans une pièce (…), cela aidera aussi», déclare la conseillère fédérale.
Simonetta Sommaruga a conscience que la hausse des prix de l’énergie fait «des gagnants et des perdants». «Certaines entreprises vont peut-être soudainement faire des milliards de bénéfices. Il faut se demander alors ce que l’on fera de ces bénéfices excédentaires, dit-elle. On ne peut pas se contenter de profiter de la situation.»
Pour la ministre, la Suisse a par ailleurs «besoin de plus d’électricité indigène». «Nous sommes très concentrés sur l’hiver qui vient, mais la crise ne se terminera pas juste après pour autant, souligne-t-elle. C’est pourquoi nous voulons nous éloigner de cette dépendance massive aux importations de pétrole et de gaz.»
- L’interview de Simonetta Sommaruga dans le BlickLien externe
- Comment la Suisse entend faire face à la crise énergétique cet hiver – l’article de mon collègue Luigi Jorio
- Campagne d’économies d’énergie: «Il faut employer un langage clair, ce n’est pas une thèse de doctorat» – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- Les États devraient-ils taxer les entreprises qui tirent profit de la guerre? – l’article de ma collègue Jessica Davis Plüss
Plus
Un nouveau centre sur l’origine de la vie sur Terre et dans l’univers a été inauguré ce vendredi à l’Ecole polytechnique fédérale (EPF) de Zurich. Il s’agit du premier centre interdisciplinaire et interuniversitaire de recherche sur la vie en Europe.
Le Centre for the Origin and Prevalence of Life sera dirigé par l’astrophysicien et lauréat du prix Nobel Didier Queloz. Le Suisse a découvert en 1995, avec son compatriote Michel Mayor, la première exoplanète, c’est-à-dire une planète tournant autour d’une étoile autre que le soleil.
Le centre regroupera 41 professeurs et groupes de recherche d’horizons très divers (astrophysique, chimie, biologie, géologie…) autour d’un objectif, et pas des moindres: trouver de la vie hors de notre système solaire.
Ambitieux? Pour le moins, mais les progrès fulgurants réalisés ces dernières décennies autorisent un certain optimisme. Et dans le domaine, la Suisse occupe une place de choix.
- 25 ans pour trouver la vie hors du système solaire – l’article de mon collègue Marc-André Miserez
- Un centre sur l’origine de la vie sur Terre et dans l’univers – interview de Didier Queloz en octobre 2021
- Un travail de détective dans les entrailles des Alpes – reportage avec Cara Magnabosco, membre de l’équipe de direction du centre
Plus
Comment allez-vous voter le 25 septembre? Les Suisses se prononceront lors du prochain dimanche de votations fédérales sur une nouvelle réforme de l’assurance-vieillesse. Celle-ci prévoit un relèvement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et un relèvement de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. Un double «oui» est nécessaire pour que le projet puisse entrer en vigueur.
Le peuple est également appelé à voter sur un référendum déposé par la gauche contre l’abrogation de deux impôts touchant les grandes entreprises, et sur l’interdiction de l’élevage intensif demandée par des associations de défense du bien-être animal.
Votre avis nous intéresse: que pensez-vous de ces propositions? Avez-vous déjà décidé de mettre un oui ou un non dans l’urne?
Participez iciLien externe à l’enquête de la SSR.
Plus
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative