Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes du monde,

«Nous ne pouvons pas nous permettre qu’une entreprise aussi grande qu’Axpo soit insolvable»: ces mots sont ceux de la ministre Simonetta Sommaruga ce matin pour expliquer le crédit de 4 milliards accordé par la Confédération au géant suisse de l’énergie. Un sauvetage préventif, largement relayé par la presse aujourd’hui.

Nous nous penchons aussi sur le stoïcisme des milieux économiques face au fort renchérissement du franc, et sur des hôtels tunisiens transformés en maisons de retraite de luxe pour seniors helvétiques.

Excellente lecture,

Le groupe Axpo exploite notamment la centrale nucléaire de Beznau. © Keystone / Gaetan Bally

Le gouvernement suisse vole au secours d’un producteur d’énergie «too big to fail». En raison des fortes hausses de prix sur les marchés de l’énergie, la Confédération a décidé de mettre à la disposition d’Axpo un crédit-cadre de 4 milliards de francs.

Le groupe électrique avait formulé une demande de soutien temporaire à la fin de la semaine dernière. Le Conseil fédéral a accepté afin d’éviter qu’Axpo, entreprise d’électricité «d’importance systémique», ne connaisse des problèmes de liquidités «qui pourraient mettre en péril l’approvisionnement énergétique de la Suisse», selon le communiqué de l’Office fédéral de l’énergie.

Cette décision intervient au lendemain d’une séance de la délégation des finances des Chambres fédérales. Celle-ci a approuvé un crédit d’engagement de 10 milliards de francs pour des aides financières subsidiaires destinées au sauvetage d’entreprises du secteur de l’électricité présentant un risque systémique, ainsi qu’un supplément au budget 2022 de 4 milliards de francs.

Axpo se présente comme le premier fournisseur d’énergie renouvelable en Suisse. Détenu par les cantons et villes de Suisse du nord-ouest, il possède 100 sites de production dans le pays. Le groupe exploite notamment la centrale nucléaire de Beznau et possède des parts dans celles de Gösgen et de Leibstadt.

• La Confédération vient au secours d’Axpo avec un crédit-cadre de 4 milliards – l’article de RTSinfoLien externe
• Les explications du 12h45 de la RTSLien externe
• Pourquoi Berne débloque en urgence 4 milliards pour Axpo – l’article de TamediaLien externe (sur abonnement)
• Comment la Suisse entend faire face à la crise énergétique cet hiver – l’article de mon collègue Luigi Jorio
• Ceux qui chaufferont trop leur maison pourraient risquer la prison – l’article du BlickLien externe

© Keystone / Christian Beutler

La lutte contre un franc trop fort a longtemps constitué l’un des principaux chevaux de bataille de l’industrie d’exportation suisse. Mais aujourd’hui, alors que la devise helvétique ne cesse de grimper face à l’euro, plus personne ou presque ne dénonce la cherté du franc.

En janvier 2015, la Banque nationale suisse (BNS) avait annoncé par surprise l’abolition du taux plancher de 1,20 franc pour un euro, entraînant l’envol du cours du franc. Les milieux économiques s’étaient alors affolés d’une décision qui risquait selon eux de pénaliser les exportations en rendant les produits suisses plus chers.

Avec le recul, on voit que l’industrie suisse s’est montrée résiliente et se porte très bien aujourd’hui. La situation actuelle n’est pas comparable à celle de 2015: depuis, les entreprises ont pris des mesures pour intégrer le risque monétaire.

Par ailleurs, l’inflation qui sévit partout a transformé les politiques monétaires. Aujourd’hui, la politique de la BNS est plutôt de maintenir un franc suisse fort, qui permet de contenir les prix des biens importés, notamment ceux du pétrole et du gaz, et les prix à la consommation.

• Pourquoi le franc fort ne fait plus peur aux entreprises suisses – les explications de mon collègue Samuel Jaberg
• Cette perte de confiance dans l’euro qui secoue la France – l’article du BlickLien externe
• Le franc devrait rester sous la parité avec l’euro ces prochains mois – le sujet de la RTSLien externe
• Le franc fort effraie moins les exportateurs que la possible pénurie d’électricité – l’article de l’Agefi Lien externe(sur abonnement)

Photo de l’intérieur de la camionnette fournie par la police cantonale de Nidwald. Police cantonale de Nidwald

La police d’Hergiswil (canton de Nidwald) a trouvé 23 migrants en provenance d’Afghanistan, d’Inde, de Syrie et du Bangladesh dans une camionnette immatriculée en Italie. Cette découverte a eu lieu lors d’un contrôle du trafic des poids lourds sur l’autoroute.

Les réfugiés, indemnes, étaient transportés debout, sans sécurité et dans un espace très restreint. Selon le rapport de police, ces personnes sont restées plusieurs heures sans aucune pause dans le véhicule dépourvu de fenêtre.

Le convoi était parti d’Italie du Nord et prévoyait de se rendre en France, selon le chef de la police criminelle nidwaldienne. Les réfugiés ont été interrogés avant d’être placés dans le centre de requérants d’asile de Stansstad. Les autorités nidwaldiennes doivent décider de la suite de la procédure.

Le passeur présumé des réfugiés a été arrêté. Une enquête pénale a été ouverte contre lui pour trafic d’êtres humains. Il nie les faits. Le mois dernier déjà, des douaniers avaient découvert dans le canton de Schaffhouse deux réfugiés afghans déshydratés à l’arrière d’un camion en provenance d’Allemagne.

• Vingt-trois réfugiés découverts entassés dans une camionnette – l’article du matin.chLien externe
• A Nidwald, découverte d’une camionnette avec 23 réfugiés – la dépêche sur le site du TempsLien externe

Des séniors dans un hôtel tunisien transformé en EMS RTS

Faute de touristes, de plus en plus d’hôtels en Tunisie se transforment en maison de retraite. Et ces établissements ont récemment commencé à cibler particulièrement les retraité-e-s helvétiques, d’après l’émission Mise au Point de la RTS.

Il faut dire qu’en Suisse, les établissements médicaux-sociaux (EMS) sont particulièrement onéreux. En Tunisie, les résidents et résidentes paient en général deux à trois fois moins cher. «Ici, une place [en résidence] avec les soins et la restauration correspond à un quart du prix de ce que l’on paierait en Suisse», témoigne même un pensionnaire zougois d’une résidence de Sousse.

La plupart de ces établissements proposent des prestations haut de gamme et personnalisées. Chaque pensionnaire est accompagné-e par un ou une aide-soignante attitrée. Les chambres sont aménagées en fonction des besoins médicaux.

Une dizaine de familles suisses ont déjà placé leurs parents dans ces EMS tunisiens, selon la RTS. Un accord a récemment été trouvé pour que les ressortissants helvétiques puissent souscrire à la Caisse des Français de l’étranger (CFE) et ainsi être assurés en Tunisie, notamment en cas d’hospitalisation.

• En Tunisie, des EMS spécialisés séduisent les retraités suisses – l’article de la RTS
• Mon EMS en Tunisie – le sujet intégral de Mise au PointLien externe
• Les seniors suisses expatriés ont peu souffert de la pandémie de Covid-19 – l’article de ma collègue Emilie Ridard
• La Suisse veut mieux gérer ses retraités à l’étranger – l’article de mes collègues Melanie Eichenberger et Balz Rigendinger