La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse
Elisabeth II, Sydney

Aujourd’hui en Suisse

Amies et amis lectrices et lecteurs, bonjour,

On ne chantera plus «God save the Queen», mais «God save the King». Et seuls les plus anciens se souviendront de l’avoir déjà entendu. Comme Louis XIV ou la reine Victoria, Elisabeth II disparaît au terme d’un règne si long que la plupart de ses sujets n’ont jamais connu d’autre souverain.

Qu’ajouter à la déferlante d’hommages, analyses, souvenirs, anecdotes, qui submergent nos médias depuis hier? Un souvenir personnel peut-être, si vous me permettez d’être un peu plus long qu’à l’accoutumée…

Automne 1981. Je suis à Londres avec ma compagne de l’époque, lorsqu’elle se trouve soudain prise d’une crise d’asthme sur le pont de Westminster. D’aimables passants nous orientent vers l’Hôpital St Thomas tout proche, un des plus renommés de la capitale. Accueil chaleureux, soins rapides, une nuit en observation au terme de laquelle je viens rechercher une jeune femme parfaitement requinquée – et en prime, on nous offre le breakfast. Tout cela sans débourser un penny. Oui Madame, oui Monsieur: le National Health Service du Royaume-Uni dispense à l’époque des soins entièrement gratuits, y compris pour les Européens (ma compagne est française). Mais le gouvernement Thatcher ne va pas tarder à mettre fin à cette «anomalie».

Dès notre retour en Suisse, nous écrivons à Sa Majesté pour la remercier. La démarche est sincère, même pour les semi-anarchistes que nous sommes alors, bercés par l’irrévérencieux «God save the Queen» des Sex Pistols, qui est encore sur toutes les platines. Mais tant de majesté force le respect. Quelques jours plus tard, une lettre - dactylographiée avec signature manuscrite - nous parvient du Château de Balmoral. La Reine y présente ses meilleurs vœux de prompt rétablissement et se félicite que nous ayons apprécié notre séjour dans son pays.

Autre temps, autres mœurs.

Et dire que cette femme est morte quelques heures après avoir dû charger Liz Truss, présentée comme une «Thatcher au rabais», de former un nouveau gouvernement pour un pays en plein marasme. Un peu comme il l’était au début de son règne.

Excellente lecture et bon week-end,

Elisabeth II
Copyright 2022 The Associated Press. All Rights Reserved

«Elle était donc mortelle». Glané dans la presse régionale romande, ce titre en dit long sur la stupeur qu’a causée la mort d’Elisabeth II dans des rédactions qui pourtant s’y étaient préparées depuis un moment. Et cette stupeur semble largement partagée dans un Royaume-Uni déprimé, qui perd en quelque sorte son socle. «Sa promesse était: ensemble, nous y arriverons. C’est ce qui a fait d’elle le roc des personnes déstabilisées et sans espoir», pointe un quotidien alémanique.


La reine est morte, vive le roi! Après 70 ans de cette moderne période élisabéthaine, le nouveau souverain se nomme Charles III, et rien ne sera plus comme avant. «Elizabeth II ayant symbolisé la monarchie pour des générations de Britanniques, beaucoup d’entre eux ne peuvent et ne veulent pas imaginer un monde sans la reine», écrit la NZZ. Et pourtant, elles et ils devront s’y faire. Que doit-on attendre de Charles, écologiste pratiquant, par exemple face aux défis climatiques? L’avenir le dira.

En attendant, les hommages pleuvent, y compris de Suisse, ce pays profondément républicain, mais toujours fasciné par les fastes monarchiques. La dernière visite d’État de la Reine y remonte à 1980, mais depuis, quatre présidents de la Confédération ont eu l’occasion de la rencontrer. Et la famille royale a ses habitudes hivernales à Klosters, dans les Grisons, où en 1988, une avalanche a d’ailleurs failli emporter le futur Charles III, en même temps qu’elle tuait son garde du corps et ami Hugh Lindsay.

Soldat russe en Ukraine
Keystone / Russian Defence Ministry Press S

Il est le seul diplomate russe à avoir démissionné après l’invasion de l’Ukraine. Boris Bondarev vit aujourd’hui sous protection en Suisse. S’il estime porter une part de responsabilité dans les événements actuels, il refuse de blâmer toute une population pour l’action de son dirigeant. Il s’est confié à swissinfo.ch.


Pour lui, le ministère russe des Affaires étrangères s’est transformé en «ministère des mensonges et de la haine», depuis que son pays a opté pour la confrontation avec l’Occident, au tournant des années 2000-2010. «La plupart des leaders du Kremlin sont d’anciens agents du KGB […] Ils sont toujours à la chasse au complot. Et les gens dont la tâche est de trouver des complots finissent par en voir partout», ajoute l’ancien diplomate, qui fut en poste à Genève depuis 2019. «Selon leur vision du monde, il existe quelques sphères d’influence: le monde occidental, gouverné par les États-Unis, l’Asie gouvernée par la Chine et une sorte d’Eurasie qui devrait l’être par la Russie».

S’il dit n’avoir «aucune idée» de ce que sera l’issue de cette guerre, Boris Bondarev espère une victoire de l’Ukraine, «qui lui permettra de restaurer sa souveraineté, alors que l’armée russe se retirera du pays dans la honte, ébranlant par là le régime de Poutine».

Plus

Discussion
Modéré par: Balz Rigendinger

De quoi a-t-on besoin pour reconstruire l’Ukraine?

La Conférence de Lugano sur la reconstruction a adopté le 5 juillet sept principes qui doivent s’appliquer à la reconstruction du pays.

109 Commentaires
Voir la discussion
Brésil
Jamil Chade

À l’approche des élections présidentielles au Brésil, les peuples autochtones craignent de voir Jair Bolsonaro rempiler. Une de leurs représentantes est venue récemment s’exprimer à l’ONU à Genève. Nous l’avons rencontrée.


Erileide Domingues est leader de la communauté Guyra Roka, dans l’État du Mato Grosso do Sol, proche de la frontière avec le Paraguay. But de son engagement: la survie de son peuple et de son mode de vie fondé sur une relation ancestrale à la terre.

Elle pointe le gouvernement d’extrême-droite de Jair Bolsonaro comme la principale menace pesant aujourd’hui sur sa communauté. L’actuel président est appuyé par un tiers environ de l’électorat brésilien. Mais il pense pouvoir surclasser la popularité de Luiz Inácio Lula da Silva, actuel favori de la présidentielle d’octobre.

Erileide Domingues a fait le voyage de la Suisse à la fin du mois d’août pour tirer la sonnette d’alarme. «Si Bolsonaro reste en poste, ce sera l’extermination», assure-t-elle. Son témoignage intégrera l’évaluation de la situation des droits humains au Brésil que le Conseil des droits de l’homme conduira durant la deuxième quinzaine de novembre.

Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision