Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes de partout,
«Maître du cinéma», «iconoclaste», «moderne», «libre», «génial»… Les qualificatifs inondent la presse pour rendre hommage à Jean-Luc Godard. Deux jours après Alain Tanner, c’est un autre monument suisse du 7e Art qui s’en est allé aujourd’hui.
Je vous parle aussi d’une fake news sur la Suisse qui fait le tour du monde, et d’un ex-fleuron helvétique échoué sur une plage en Inde.
Excellente lecture,
Jean-Luc Godard s’est éteint à l’âge de 91 ans. Le cinéaste franco-suisse est décédé «paisiblement» et «entouré de ses proches» chez lui à Rolle, dans le canton de Vaud, ont annoncé son épouse et ses producteurs.
Deux de ses proches ont précisé au journal français LibérationLien externe qu’il avait eu recours au suicide assisté. «C’était sa décision et c’était important pour lui que ça se sache», a indiqué l’un d’entre eux. Né à Paris en 1930 avant d’immigrer en Suisse avec sa famille à trois ans, le cinéaste a vécu une grande partie de sa vie sur les bords du Léman.
En soixante ans de carrière, Jean-Luc Godard a laissé une empreinte profonde sur le cinéma. Co-fondateur de la Nouvelle Vague, il a rompu avec les canons cinématographiques pour créer son propre langage filmique, expérimental.
Il laisse derrière lui une filmographieriche d’environ 150 films, singulière, provocatrice, aussi admirée que décriée. Sorti en 1960, son premier long-métrage A bout de souffle, avec Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg, est l’un de ses films les plus connus et l’œuvre phare de la Nouvelle Vague. Suivent Le Mépris avec Brigitte Bardot, Pierrot le Fou, La Chinoise, Sauve qui peut (la vie), Prénom Carmen ou encore les 8 épisodes des Histoire(s) du cinéma. Il travaillait encore sur deux nouveaux longs métrages.
Depuis l’annonce de sa mort, les hommages se multiplient. «Nous perdons un trésor national, un regard de génie», a notamment tweeté le président français Emmanuel Macron, tandis que le conseiller fédéral Alain Berset, qui connaissait personnellement Jean-Luc Godard, a estimé que «la Suisse perd l’un de ses plus grands cinéastes».
- Godard, icône intimidante du cinéma – le long format multimédia de la RTSLien externe
- Jean-Luc Godard, sauve qui peut (la mort) – l’hommage du TempsLien externe
- Les réactions dans la commune de Rolle, au 12h45 de la RTSLien externe
- «Godard ne s’oppose pas aux autres, mais à lui-même» – l’interview d’un de ses proches collaborateurs par SWI en 2015
- Hommage au maître de la Nouvelle Vague – notre galerie photo
Une récente annonce du Conseil fédéral sur les mesures qui pourraient être prises en cas de grave pénurie d’énergie a donné lieu à une étrange rumeur. Elle prétend que les personnes qui chaufferont à plus de 19°C s’exposeront à une amende voire à une peine de prison en Suisse.
De nombreux médias étrangers ont consacré des articles à ce sujet. La plupart ont puisé l’information dans un article du Blick, qui écrit: «Les infractions à l’ordonnance sur le gaz peuvent entraîner des peines de prison et des amendes».
Mais tout cela est hypothétique. Comme l’explique un porte-parole du gouvernement, cette ordonnance sur le gaz est encore en consultation. Et le plafonnement du chauffage pour les ménages ne serait qu’une des dernières étapes de ce plan d’urgence, envisagé uniquement en cas de situation extrême. Si c’était le cas, des sanctions seraient effectivement possibles.
Il semblerait que la thématique soit propice aux «fake news». Comme le rapporte Le Temps, les autorités mènent l’enquête sur une fausse affiche qui circule actuellement sur les réseaux. Elle laisse croire que la Confédération inciterait les citoyens et citoyennes à dénoncer des voisins qui chauffent trop leur logement, en offrant une récompense de 200 francs.
- Va-t-on jeter en prison les Suisses qui se chauffent à plus de 19°C? – l’article de ma collègue Geraldine Wong Sak Hoi
- Ceux qui chaufferont trop leur maison pourraient risquer la prison – l’article du BlickLien externe
- Non, la Suisse ne paie pas 200 francs si vous dénoncez votre voisin qui chauffe trop son logement – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- Comment la Suisse entend faire face à la crise énergétique cet hiver – l’article de mon collègue Luigi Jorio
Plus
Le don d’ovocytes devrait être autorisé en Suisse au même titre que le don de sperme. Au deuxième jour de la session parlementaire d’automne, le Conseil des États (la Chambre haute) a suivi la décision du Conseil national (la Chambre basse). Une motion en ce sens a été acceptée par 22 voix contre 20.
La réglementation actuelle contraint les femmes infertiles qui vivent en Suisse à se rendre à l’étranger si elles veulent recevoir un don d’ovules. Les couples dont l’homme est infertile peuvent, quant à eux, recourir au don de sperme dans leur pays. La Suisse est l’un des deux seuls pays d’Europe à ne pas autoriser les dons d’ovules avec l’Allemagne.
Pour les parlementaires qui soutiennent le texte, c’est une question d’égalité. Il s’agit aussi de lutter contre le «tourisme reproductif», qui concerne quelques centaines de personnes chaque année. Mais les opposant-es, qui se trouvent principalement dans les rangs de l’UDC (droite conservatrice) et du Centre, soulignent que de nombreuses questions éthiques restent en suspens.
Le texte est ciblé. Seuls les couples dont les femmes sont infertiles pourront avoir accès aux dons d’ovules. La gestation pour autrui est exclue.
- Le Conseil des États ouvre la voie au don d’ovules – la dépêche ATS
- Sacha, 7 mois, né grâce à un don d’ovocytes – l’article de L’IllustréLien externe (2019)
- Plan de secours de l’électricité adopté avec retouches – une autre décision prise au National ce mardi
En 2012, Planet Solar était devenu le premier bateau à boucler un tour du monde à l’énergie solaire. Aujourd’hui, le catamaran solaire suisse, renommé Porrima, est échoué sur une plage indienne depuis trois semaines.
Racheté en 2021, le bateau est engagé dans un nouveau tour du monde pour promouvoir les énergies renouvelables. Il est même l’un des ambassadeurs de la future exposition universelle d’Osaka en 2025.
Ces dernières semaines, il a été très chahuté par des avaries et une mutinerie. Au moment du naufrage, un tout nouveau capitaine était aux commandes, ce qui laisse aussi planer l’hypothèse d’une erreur humaine. Une enquête de l’assurance déterminera les responsabilités.
Le bateau est en tout cas devenu une attraction locale. Sur une vidéo YouTube vue plus de 1,3 million de fois, on voit la population visiter l’intérieur du catamaran. Selon l’armateur, le bateau devrait être remorqué dans les jours à venir et reprendre l’eau début 2023. Mais chaque heure de plus passée sur cette plage augmente son usure et le risque de pillage.
- Dix ans après son tour du monde, le bateau PlanetSolar est échoué sur une plage indienne – le sujet de la RTSLien externe
- Naufrage de l’ex-PlanetSolar, chronique d’un fiasco surréaliste – l’article de TamediaLien externe (sur abonnement)
- De nos archives: la galerie photo du tour du monde de PlanetSolar
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