Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses de l’étranger,
Dans la riche Suisse, de plus en plus de femmes et d’hommes n’arrivent plus à joindre les deux bouts à la retraite. Le pays compte près de 300’000 personnes retraitées au seuil de la pauvreté et 46’000 dans une pauvreté absolue. Ces chiffres dévoilés ce week-end par Pro Senectute choquent. Pour leur donner un visage, les médias livrent des témoignages poignants. Vous en découvrirez quelques bribes dans cette sélection.
Nous parlerons aussi des relations franco-suisses, qui jouent toujours aux montagnes russes, et évoquerons le dernier épisode de notre série sur Viktoriia et Polina Bilychenko, deux réfugiées ukrainiennes à Berne.
Bonne lecture,
En Suisse, une personne sur huit à l’âge de la retraite vit au seuil de la pauvreté, voire dans la pauvreté absolue. Ces chiffres ont été révélés ce week-end par l’association qui œuvre en faveur des personnes âgées Pro Senectute, qui tire la sonnette d’alarme.
«Je n’ai pas assez d’argent pour acheter certaines choses. Je n’achète presque jamais de viande fraîche. Parfois, je m’achète un cervelas», explique le Grison Emil Padrun, au journal dominical alémanique SonntagsZeitung. Il doit vivre avec 2300 francs par mois et a dû vendre la maison familiale pour s’établir dans un minuscule studio au-dessus d’une station essence, à Maloja. Ironie du sort, cela se passe à quelques kilomètres de la luxueuse station de St-Moritz, où les touristes fortunés déboursent 2000 francs pour une nuit d’hôtel.
«Ce mois-ci, il me reste zéro franc après avoir payé mes factures», explique Alexis Tohidi à la Radio Télévision Suisse. Le seul luxe que peut se permettre ce retraité est de s’offrir un café dans un établissement qu’il affectionne. Cela est toutefois rare, et il faut savourer l’instant. Après la publication de l’étude de Pro Senectute, les témoignages de seniors qui peinent à joindre les deux bouts se succèdent dans les médias suisses.
Face au renchérissement et à la hausse des prix de l’énergie, leur situation pourrait encore s’aggraver. «Si nous constatons que des personnes âgées particulièrement vulnérables subissent d’importantes restrictions dans leur vie quotidienne, nous agirons», souligne Alain Huber, le directeur de Pro Senectute.
- Le témoignageLien externe d’Alexis Tohidi sur RTS
- L’histoireLien externe d’Emil Padrun dans la SonntagsZeitung
- L’étudeLien externe de Pro Senectute
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Les relations entre la France et la Suisse pourraient se réchauffer, après une période de crispation. Le député des Français-es de Suisse Marc Ferracci vient en tout cas d’annoncer la visite en Suisse de la ministre française de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau, dans une interview au journal Le Temps. Un signe?Qui va succéder à Ueli Maurer au gouvernement? La question a agité les médias ce week-end, après l’annonce vendredi de la démission du ministre des Finances de l’Union démocratique du centre.
«C’est le bon moment pour donner une nouvelle impulsion à la coopération franco-suisse», estime Marc Ferracci. La fin des négociations sur l’accord-cadre et le choix d’un avion de combat américain au lieu d’un appareil français ont certes pesé sur les relations franco-suisses, mais le député des Français-es de Suisse «ne perçoit pas de crispation durable et irréversible au niveau politique».
D’autres ministres français devraient venir en Suisse au cours de l’année 2023, précise également Marc Ferracci. «Une visite de ministre témoigne d’une certaine confiance. Une confiance qui n’avait d’ailleurs jamais totalement disparu», souligne ce dernier.
La prise de position de la Suisse sur le conflit ukrainien aurait été perçue positivement par l’Hexagone et aurait favorisé le resserrement des liens entre les deux pays, reconnaît le député. «On sait l’attachement de la Suisse à sa neutralité, et qu’une évolution sur ce sujet n’est jamais neutre, sans mauvais jeu de mots», commente Marc Ferracci.
- Lire l’interviewLien externe de Marc Ferracci dans Le Temps
- Mon interview de Marc Ferracci, après son élection en juin
Au sein du parti de la droite conservatrice, plusieurs papables ont déjà renoncé à se porter candidats. C’est notamment le cas de la conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher, fille du tribun zurichois de l’UDC Chrisoph Blocher. L’ancien président du plus grand parti de Suisse Toni Brunner ne se présentera pas non plus.
Le conseiller national Albert Rösti, également ancien président de l’UDC, est la figure le plus souvent citée pour succéder à Ueli Maurer. Le Bernois de 55 ans réfléchit à une candidature, mais veut d’abord discuter avec sa famille et son parti. Autre potentielle candidate, la conseillère nationale Esther Friedli. Mais pour la Saint-Galloise, «il est encore beaucoup trop tôt pour dire oui ou non à une éventuelle candidature». Souvent citée également, la ministre zurichoise de la Santé et ex-conseillère nationale Natalie Rickli.
«Je pense qu’il y aura probablement un choix et non un ticket unique», a indiqué l’actuel président du parti Marco Chiesa. La nomination du ou des candidats UDC au Conseil fédéral aura vraisemblablement lieu lors de sa séance du 18 novembre. Une semaine plus tôt, la commission de sélection soumettra une proposition à la direction du groupe.
- Lire le sujet de la RTSLien externe sur la succession du ministre
- L’article sur la démission de Ueli Maurer
- Démission d’Ueli Maurer : la revue de presseLien externe de 24 heures
Dernier épisode de notre série sur les deux réfugiées ukrainiennes à Berne, Viktoriia et Polina Bilychenko. La série s’achève parce que les deux réfugiées ont trouvé un nouveau logement, après avoir séjourné pendant six mois chez l’autrice des articles, Gaby Ochsenbein.
La voiture est chargée, Viktoriia et sa fille Polina, sont prêtes à partir. «Je n’oublierai jamais cette période», lance Viktoriia à son hôte avant de la quitter. Entre les trois femmes, une amitié s’est tissée au fil des mois.
Viktoriia et son mari Andreï ne se sont pas vus depuis six mois. Tous deux souffrent de cette séparation. C’est de plus en plus difficile. Toutefois, Viktoriia gère au mieux cette situation. Elle continue à travailler comme coach informatique, apprend l’allemand, aide sa fille à faire ses devoirs.
Pour Polina aussi, la situation est difficile, mais elle s’en sort bien. Elle s’est plutôt bien intégrée dans sa nouvelle classe, elle s’est déjà fait des amis, a marqué quelques buts au football et apprend – en plus de l’allemand – le français.
- Lire le dernier article de la série
- Notre série sur les opposants russes à Vladimir Poutine
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