Aujourd’hui en Suisse
Suisses de monde, bonjour,
La presse helvétique raconte aujourd’hui l’histoire de Malalai H. Cette Afghane a une longue expérience de travail humanitaire pour des ONG suisses. Depuis que les talibans ont repris le pouvoir à Kaboul, cet engagement met sa vie en danger, mais la Confédération refuse de l’accueillir. Une décision qui suscite des critiques.
Dans cette sélection, nous parlerons aussi de la nouvelle page Instagram du Conseil fédéral et nous irons visiter l’unique université bilingue de Suisse.
Bonne lecture,
La Suisse a refusé un visa humanitaire à une Afghane qui a travaillé pendant des années pour plusieurs ONG suisses. Cette dernière est pourtant menacée par les talibans, depuis leur retour au pouvoir l’année dernière, rapporte ce lundi les quotidiens romands et alémaniques de Tamedia.
L’espoir de Malalai H.: se réfugier avec sa famille en Suisse, où se trouvent ses ex-employeurs. Cette femme d’une quarantaine d’année et mère de plusieurs enfants est désormais considérée comme une «criminelle» par les talibans. Elle et sa famille ont sont sous mandat d’arrêt.
Pour obtenir un visa humanitaire, Malalai H. doit non seulement démontrer que sa vie est en danger, mais aussi qu’elle a «un lien étroit et actuel» avec la Suisse. Travailler pour une ONG suisse ne suffit pas, il faut aussi que cette organisation soit financée par la Confédération pour que le lien soit considéré comme étroit. L’une des organisations pour laquelle a travaillé l’Afghane est financée par le canton de Genève, mais pas par la Confédération. Son visa a donc été refusé.
«Cette femme est en danger de mort parce qu’elle a défendu les intérêts d’ONG suisses. Elle mérite que la Suisse la mette en sécurité», estime l’ancien procureur tessinois Paolo Bernasconi, qui a créé une fondation pour soutenir juridiquement les requérants d’asile. Ce dernier a ainsi recouru au Tribunal fédéral contre le rejet de la demande de visa humanitaire de Malalai H.
- Lire l’articleLien externe de 24heures (payant)
- Notre article sur l’accueil des personnes fuyant l’Afghanistan
- Notre article sur des footballeuses afghanes qui ont trouvé refuge en Suisse
Plus
Une «aggravation impitoyable» de la pénurie de personnel menace la Suisse, alerte une étude relayée ce week-end par la presse dominicale. L’enquête analyse les raisons de cette situation.
En 2040, il manquera en Suisse près de 40’000 infirmières et infirmiers, ainsi que 5500 médecins, a calculé le cabinet de conseil PwC, dans un rapport dévoilé par le journal NZZ am Sonntag. Le personnel bien formé pour les fonctions de support comme les finances, l’informatique ou les ressources humaines fera également défaut.
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer ces pénuries: l’évolution démographique, le nombre croissant de patients souffrant de nombreuses comorbidités, des conditions de travail précaires et la stagnation du nombre de professionnels étrangers de la santé qui viennent en Suisse.
Les hôpitaux doivent garantir leur attractivité en augmentant les salaires, mais ils doivent aussi faire face à l’inflation qui entraîne une hausse des coûts du matériel et du personnel. Ils se retrouvent ainsi pris entre deux feux, indique l’étude.
- Le sujetLien externe de RTS sur la pénurie
- L’articleLien externe de la NZZ am Sonntag (en allemand)
- Notre enquête sur les conditions de travail des infirmières
Dès aujourd’hui, vous pouvez trouver le gouvernement suisse sur le réseau social Instagram. Le Conseil fédéral a lancé son compte. Une nouveauté qui va poser quelques défis.
«Le compte vise à informer sur les dossiers, les décisions et les évènements principaux du Conseil fédéral, tout en respectant les intérêts du public cible», rapporte l’administration. Pour l’expert en diplomatie numérique Matthias Lüfkens, interviewé par la RTS, il s’agira de trouver le bon équilibre entre informations et les coulisses du travail du gouvernement, avec peut-être une touche d’humour.
Pour alimenter la plateforme, le Conseil fédéral mise sur la photographe valaisanne Béatrice Devènes, qui sera chargé d’illustrer ses activités. Mais attention, il faudra essayer d’éviter les images trop institutionnelles ou ennuyeuses, met en garde Matthias Lüfkens.
Le Conseil fédéral n’arrive-t-il pas un peu tard sur Instagram? La Chancellerie fédérale le concède, en rappelant que 80% des gouvernements des pays de l’ONU avaient déjà un compte sur la plateforme en 2018. Elle estime toutefois que ce n’est pas trop tard: «Parmi les jeunes, Instagram est de loin la plateforme la plus appréciée pour s’informer actuellement.»
- La page InstagramLien externe du Conseil fédéral
- Le communiquéLien externe de la Chancellerie fédérale
- Le sujetLien externe de la RTS
L’Université de Fribourg est la seule Université bilingue français/allemand en Suisse et l’une des rares au monde. Mes collègues Jie Guo Zehnder et Céline Stegmüller vous y proposent un reportage.
«C’est un avantage professionnel comme personnel, je ne suis pas liée à une région linguistique», estime Katia Dubey, étudiante qui vient de terminer son Master en histoire à l’Université de Fribourg avec mention bilingue. Pour l’obtention de cette dernière, il faut avoir acquis au moins 40% des crédits dans chacune des deux langues.
«Au début, je ne me sentais pas très à l’aise à parler devant une classe de natifs, mais c’est une question d’habitude», relève Luca Panarese, étudiant d’origine italienne et qui fait son Master en histoire contemporaine option bilingue.
Ces efforts en valent toutefois la peine. «Sur le plan national, les gens bilingues reçoivent en moyenne un salaire plus élevé», explique Carmen Delgado Luchner, directrice du centre de langue à l’Université.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative