Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes du monde,

L’égalité des genres passera-t-elle aussi en Suisse par l’obligation pour les femmes de faire leur service militaire? C’est en tout cas une piste sérieusement envisagée par le Conseil fédéral pour pallier la baisse constante du nombre de recrues.

La presse se fait aussi l’écho des mésaventures de Suisses échoué-es en France, faute de carburant. Une bonne partie de la Suisse est actuellement en vacances d’automne, avec une reprise lundi pour plusieurs cantons. Mais quand le jour du départ, c’est la panne sèche, c’est le début d’une «galère inimaginable» qu’ils et elles nous racontent.

Excellente lecture,

Le gouvernement suisse envisage d’étendre l’obligation de servir aux femmes. Keystone / Yoshiko Kusano

Les femmes pourraient à l’avenir compenser la baisse d’effectifs de l’armée suisse. Dans un rapport intermédiaire publié ce jeudi, le gouvernement dit envisager d’étendre le service militaire obligatoire à la gent féminine.

Il pense aussi à rendre obligatoire la participation des femmes à la journée d’information qui précède le recrutement. Outre cette extension aux femmes, le Conseil fédéral réfléchit à la fusion du service civil et de la protection civile. La mise en œuvre de ces modèles va étudiée jusqu’en 2024.

Ce rapport fait partie d’une réflexion pour assurer les effectifs de l’armée. A l’horizon 2030, on s’attend à ce que les effectifs militaires descendent sous la barre des 140’000 hommes et femmes nécessaires, notamment à cause des départs prématurés – tous les ans, entre 10’000 et 11’000 personnes astreintes au service quittent l’armée avant la fin.

Dans son rapport, le Conseil fédéral se félicite par ailleurs de la hausse du nombre de femmes incorporées dans l’armée. En un an, 278 femmes supplémentaires ont été recrutées, portant leur nombre à 1778 (+18,5%). Elles représentent ainsi 1,4% des effectifs de l’armée.

• Le communiquéLien externe du Département fédéral de la défense et le lien vers le rapport
• Les femmes pourraient compenser la baisse d’effectifs de l’armée – la dépêche ATS
• Enrôler des femmes dans l’armée suisse à la mode norvégienne – l’article de ma collègue Geraldine Wong Sak Hoi

Beaucoup de stations-service sont à l’arrêt en France, faute de carburant. Copyright 2022 The Associated Press. All Rights Reserved

La pénurie de carburant en France, causée par la grève du personnel des raffineries, a des répercussions sur les voisins helvétiques. La presse relaie aujourd’hui les témoignages de plusieurs Suisses bloqués dans l’Hexagone où ils étaient en vacances.

Le Blick relate ainsi les mésaventures d’Anna P., Bernoise trentenaire coincée avec sa famille en région parisienne, particulièrement touchée. Anna lutte depuis plusieurs jours pour obtenir de l’essence, sans succès jusqu’à présent. Après avoir tenté environ cinq stations-service par jour, «notre niveau d’essence est descendu tellement bas que nous ne pouvons plus nous [le] permettre», se désole-t-elle.

Au point d’envisager de prendre l’avion et de laisser la voiture en France pour ne pas rater la reprise de l’école lundi. Désormais, le couple de trentenaires tente de remplir des bidons en utilisant la voiture électrique de ses hôtes.

De son côté, le Temps se consacre aux péripéties de la famille neuchâteloise Lenggenhager. Ses membres ont fini par rentrer en Suisse mercredi soir, après avoir connu la panne sèche et parcouru 6 kilomètres en Uber, munis de jerricanes vides, pour atteindre la première station-service annoncée comme ravitaillée.

• «Nous faisons le tour des stations-service, mais sans trouver d’essence» – l’article du BlickLien externe sur les Suisses bloqués en France
• Les péripéties d’une famille suisse en panne d’essence à Paris – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
• Avec la pénurie d’essence, les Français refont le plein en Suisse – le sujet de Léman BleuLien externe
• Un Suisse agressé au couteau dans une station-service de Saint-Julien-en-Genevois – l’article de 20 MinutesLien externe

Les primes maladies ont augmenté ces dernières années mais les subsides pour les foyers modestes n’ont pas suivi le même rythme. Keystone / Martin Ruetschi

27%: c’est, dans le pire des cas, la part du budget que certains ménages romands consacrent à l’assurance maladie obligatoire (LAMal). L’émission conso «On en parle» de la RTS a relevé ce chiffre ce matin après avoir épluché la dernière étude de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), qui porte sur les chiffres de 2020.

Les foyers de Suisse romande consacrent en moyenne 14% de leurs revenus à leur prime d’assurance maladie (l’étude tient compte des subsides pour les ménages modestes qui y sont éligibles). Mais il existe de grandes disparités cantonales. Neuchâtel dépasse la moyenne, avec un «taux d’effort» de 19%. Et, au sein du canton, les couples sans enfant, avec un revenu de 60’000 francs par an, détiennent le record: 27%, malgré les subsides.

Suivent les cantons du Jura et de Berne avec un taux qui s’élève à 18%, puis Fribourg avec un taux de 15%. Enfin, les cantons de Genève et du Valais sont dans la moyenne helvétique avec un taux d’effort de 14%, tandis que le canton de Vaud se situe à 12%.

La RTS rappelle qu’à l’entrée en vigueur de la LAMal en 1996, l’assurance maladie obligatoire ne devait pas excéder 8% du budget des ménages, quitte à ce que les cantons augmentent les subsides en cas de hausse. Or, si les primes n’ont pas cessé d’augmenter, l’étude montre que les subsides n’ont pas suivi. La moyenne actuelle, 14%, n’a pas évolué depuis trois ans.

• Les primes maladie amputent jusqu’à 27% du revenu des ménages – le sujet de l’émission On en parleLien externe
• L’augmentation moyenne des primes maladie atteindra 6,6% l’an prochain – l’article de RTSinfo.chLien externe
• L’aveu dépité de Gerhard Pfister sur les coûts de la santé sur lematin.chLien externe
• Tous nos articles santé

Swissgrid

Serait-ce la fin des modes d’emploi de 100 pages en petits caractères? Dans l’incubateur de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), la start-up Rimon Technologies développe le futur des manuels d’utilisation.

Ses fondateurs ont eu l’idée d’utiliser des lunettes de réalité augmentée (AR). Cette technologie permet de superposer des éléments virtuels à notre vision de la réalité. Appliquée au manuel d’utilisation d’une machine complexe, c’est un peu comme si l’entreprise fabricante donnait ses instructions directement aux utilisateur-ices.

Rimon Technologies travaille sur un projet pilote pour Swissgrid, la société qui gère le réseau de transport d’électricité en Suisse. L’entreprise mise sur les lunettes AR pour améliorer ses systèmes d’inspection internes, en facilitant la transmission des instructions au personnel technique.

Swissgrid a fourni à Rimon Technologies toutes les informations contenues dans ses manuels d’utilisation courants (instructions, images, vidéos, etc.). La start-up a ensuite conçu l’interface que l’on visualise quand on porte les lunettes AR. Mon collègue Alexander Thoele a testé l’outil, allez lire son article pour en savoir plus.

• Quand le manuel d’utilisation commence à parler – l’article de mon collègue Alexander Thoele