Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes du monde,
L’actualité du jour est dominée par le plan de restructuration drastique annoncé par Credit Suisse. Fragilisé par des scandales et plusieurs condamnations à de lourdes amendes, le géant bancaire annonce dans le même temps la suppression de milliers de postes, le départ du patron de sa banque d’affaires et l’entrée au capital d’actionnaires saoudiens. De quoi alimenter les commentaires dans la presse.
Il est aussi question de la neutralité helvétique - à nouveau discutée par un pays voisin -, du casse-tête de vos compatriotes de l’étranger pour étudier en Suisse et d’une année démocratique plutôt tranquille.
Excellente lecture,
9000 postes vont être supprimés au niveau mondial chez Credit Suisse d’ici la fin 2025. En Suisse, environ 2000 emplois pourraient être touchés. Le numéro deux bancaire helvétique, empêtré dans de nombreux déboires, a annoncé ce jeudi un vaste plan de réorganisation.
Credit Suisse veut réduire ses coûts de 15% d’ici trois ans, soit 2,5 milliards de francs, afin de ramener ses frais de fonctionnement à environ 14,5 milliards de francs. La banque ambitionne d’économiser 1,2 milliard dès l’an prochain. Ces économies passeront par la réduction du nombre de postes, qui a déjà commencé, et une baisse franche des dépenses pour des prestations sous-traitées.
Sa banque d’affaires va subir une «restructuration radicale». Arrivé en 2020, son patron Christian Meissner quitte d’ailleurs l’établissement avec effet immédiat. Credit Suisse compte aussi lever environ 4 milliards de francs par l’émission de nouvelles actions, notamment auprès de la Banque nationale saoudienne, qui s’est engagée à hauteur de 9,9% du capital-actions.
Au 3e trimestre, Credit Suisse a essuyé une perte nette de 4 milliards de francs. C’est la quatrième perte trimestrielle d’affilée pour la banque, et elle est largement supérieure aux prévisions des analystes, qui tablaient plutôt sur une perte d’environ 600 millions.
- Credit Suisse lance une vaste réorganisation, 9000 postes supprimés – l’article et les interviews de RTSinfo.chLien externe
- Le travail ne fait que commencer pour Credit Suisse – le commentaire du TempsLien externe
- Comment Credit Suisse a perdu le contrôle – le grand format multimédia du TempsLien externe
- Le Moyen-Orient de nouveau à la rescousse de Credit Suisse – l’analyse du TempsLien externe (sur abonnement)
- 2000 employés de Credit Suisse touchés par la restructuration en Suisse – l’article du BlickLien externe
L’Allemagne fait à nouveau pression sur la Suisse pour l’inciter à revoir son veto sur la réexportation de munitions vers l’Ukraine.
La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a écrit le 21 octobre à son homologue suisse Viola Amherd pour lui demander d’autoriser la réexportation de munitions de chars anti-aériens fabriquées en Suisse, révèle ce jeudi le journal alémanique Tages-Anzeiger.
Berlin veut envoyer en Ukraine ce matériel, acquis il y a des décennies, pour protéger les exportations de céréales. L’Ukraine aurait également entrepris des démarches diplomatiques auprès de la Confédération, rapporte le journal.
La Suisse est ainsi appelée à revenir sur une décision qu’elle avait déjà dû justifier au printemps. Le Conseil fédéral avait alors essuyé des critiques pour avoir refusé à plusieurs pays la réexportation de munitions vers l’Ukraine.
La Confédération exige que les pays qui importent des armes de fabrication helvétique demandent l’autorisation de les réexporter. Or, la loi prévoit que les exportations de matériel de guerre soient refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international.
- La Suisse sous pression: l’Ukraine demande des munitions – l’article des journaux de TamediaLien externe (sur abonnement)
- Munitions contre céréales ukrainiennes? L’Allemagne met la Suisse sous pression – l’article de watson.chLien externe
- Dans un nouveau rapportLien externe, le Conseil fédéral a réaffirmé la pratique de neutralité suisse
- La Suisse refuse d’exporter des munitions vers l’Ukraine via l’Allemagne – l’article du BlickLien externe (avril 2022)
- Nombreuses demandes de pays pour des armes suisses en raison de la guerre en Ukraine – le sujet de la RTSLien externe (juin 2022)
Forte d’une solide réputation en matière d’enseignement supérieur, la Suisse attire beaucoup d’étudiantes et étudiants de l’étranger. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), le pays en comptait plus de 74’000 en 2022, dont environ 7500 Suisses.
Toutefois, être Suisse de l’étranger n’offre aucune garantie quant au fait de pouvoir étudier en Suisse. Qu’elles émanent de jeunes de nationalité étrangère ou suisse, les candidatures sont traitées de la même manière. Certes, être de nationalité suisse permet généralement de payer moins de frais de scolarité et d’avoir accès aux bourses d’étude délivrées par les cantons.
Mais dans tous les cas, faire ses études en Suisse lorsque l’on vient de l’étranger relève du défi à plusieurs titres: difficulté de trouver un hébergement, coût élevé de l’assurance-maladie, procédures administratives complexes et multiples – il en existe autant que de cantons -, absence d’uniformité dans les critères d’admission…
Pour ne pas se retrouver dans une telle situation, le maître mot est anticipation – sous réserve que le ou la future étudiante sache vers quelle filière il ou elle souhaite s’orienter.
- Jeunes Suisses de l’étranger: le casse-tête des études en Suisse – l’article de ma collègue Émilie Ridard
- La Cinquième Suisse et ses forts liens helvétiques
- Les écoles suisses à l’étranger se remettent lentement du Covid – l’article de ma collègue Isobel Leybold-Johnson
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La Suisse est l’un des pays où l’on vote le plus, mais c’est un peu moins vrai cette année.
On savait déjà qu’aucune votation ne serait organisée en novembre prochain; et bien le scrutin de mars 2023 n’aura pas lieu non plus. «Aucun acte de la Confédération n’est en effet prêt à être soumis au vote ce jour-là», a indiqué la Chancellerie fédérale dans sa communication.
Le peuple suisse ne sera donc pas appelé aux urnes pour des objets fédéraux avant le mois de juin 2023 au plus tôt soit, fait rarissime, presque neuf mois après la dernière votation du 25 septembre dernier. Les dates des votations et élections fédérales sont agendées 20 ans à l’avance. La Chancellerie établit quels objets seront soumis au peuple quelques mois avant chaque scrutin.
Si un scrutin a bien lieu en juin comme prévu, le rendez-vous suivant aura lieu le 22 octobre 2023, non pas pour des votations, mais pour les élections législatives fédérales.
- Le communiquéLien externe du Conseil fédéral
- Après celui de novembre, le scrutin de mars 2023 passe aussi à la trappe – l’article du matin.chLien externe
- Dans un monde en crise, la stabilité politique suisse ne vacille pas – le baromètre électoral décrypté par ma collègue Katy Romy
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