Aujourd’hui en Suisse
Chers et chères Suisses du monde,
Transformer des montagnes d’immondices en carburant pour la cuisinière, cela s’appelle fabriquer du biogaz. C’est simple, efficace et bon marché, et on peut se demander pourquoi cela ne se fait pas partout. Nous sommes allés voir au Bénin comment cette technologie verte peut être mise en application et comment elle peut buter sur un obstacle inattendu.
Je vous parle aussi d’agriculture verte, de la Coupe du Monde au Qatar et d’un nouveau grand espoir de la littérature suisse, couronné exactement dix ans après un certain Joël Dicker – mais dans un tout autre registre.
Excellente lecture,
Au Bénin, on voit généralement les déchets organiques comme une nuisance. Et pourtant, ils peuvent valoir de l’or, quand on en tire du biogaz. Cette solution idéale pour l’environnement comme pour la population, des ONG tentent de l’exploiter, parfois avec des soutiens suisses. Ma collègue Céline Stegmüller est allée voir sur place.
Villageois et agriculteurs peuvent échanger leurs déchets contre des sacs de gaz directement utilisables en cuisine, voire contre de l’eau potable. La technologie utilisée est à la fois simple et écologique et tout le monde a quelque chose à y gagner. Mais hélas, tout n’est pas aussi simple, et un petit grain de sable peut suffire à enrayer la machine.
Des deux installations soutenues par la Suisse, l’une fonctionne parfaitement alors que l’autre est à l’arrêt depuis quelques mois. En cause: les sacs qui servent de «bonbonnes» de gaz. Ils présentent des fissures, et comme ils ne sont pas de fabrication locale, personne ne sait les réparer. La technologie n’en est pas moins promise à un bel avenir, et pas seulement au Bénin.
- Le reportage au Bénin de Céline Stegmüller, réalisé dans le cadre de l’opération En Quête d’Ailleurs (EQDA), projet d’échanges entre journalistes suisses et de pays en développement
- EQDA 2022Lien externe – les déchets, une responsabilité collective
L’agriculture suisse doit réduire ses émissions polluantes, mais les nouvelles technologies n’y suffiront pas. Un rapport de la Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain prône la diminution du nombre d’animaux de rente et de la consommation de viande.
Il serait juste que l’agriculture apporte sa contribution au même titre que les autres secteurs afin de combattre efficacement le changement climatique, soulignent les experts. Même si elle a aussi pour mission de garantir la sécurité alimentaire du pays, il est pour eux «extrêmement urgent» qu’elle s’adapte.
Il s’agit notamment de développer des méthodes de production qui puissent faire face à la «volatilité climatique», soit l’alternance imprévisible entre une sécheresse extrême et des précipitations exceptionnelles.
- L’articleLien externe de RTS Info
- L’agriculture bio, une transition pas forcément simple – Anand Chandrasekhar, avril 2022
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À moins d’un mois du coup d’envoi de la très controversée Coupe du Monde de football au Qatar, voici le deuxième article de notre série sur la manière dont les Suisses installés dans le petit émirat vivent l’approche de l’événement. Aujourd’hui, l’enseignante qui nous livre son témoignage a tenu à rester anonyme, pour des raisons que vous comprendrez aisément.
«Le Qatar est une bulle. La culture locale est sans doute aussi le plus grand défi de notre vie ici», nous dit celle que nous nommerons Brigitte. «Les autochtones sont très réservés. Et ils n’ont absolument aucun problème à vous dire ce que vous devez faire ou ne pas faire. Par exemple, le contact physique en public n’est pas bien vu».
«J’espère que la Coupe du monde de football apportera du changement dans le pays», poursuit-elle. «Doha sera sous les feux des projecteurs pendant les prochaines semaines. Je me demande ce qu’ils feront si les touristes ne se couvrent pas les épaules ou si les supporters de football s’embrassent en public».
- «Le Qatar est-il prêt à accueillir le monde entier? Je ne pense pas» – le témoignage d’une enseignante suisse sur place
- «Des vaches ont été amenées par avion au Qatar» – le premier article de notre série
Dix ans pile après Joël Dicker, Giuliano da Empoli reçoit le Grand Prix du roman de l’Académie française et se retrouve finaliste pour le Goncourt. Le Genevois, on s’en souvient, n’avait pas gagné le Prix. L’italo-suisse aura-t-il plus de chance? En attendant, il s’est confié en exclusivité à notre collègue Ghania Adamo.
Déjà vendu à 120’000 exemplaires rien qu’en France, «Le Mage du Kremlin», première œuvre de fiction de ce journaliste et essayiste, est évidemment d’une actualité brûlante. Il donne accès aux coulisses du pouvoir russe, via le personnage de Vadim Baranov, ancien homme de théâtre et de télévision devenu conseiller de Poutine. Écrit avant le début de la guerre en Ukraine, le roman rappelle que la politique est aussi affaire de mise en scène.
Pour le Goncourt, l’auteur ne se risque à aucun pronostic. Il se dit déjà très heureux de se voir récompensé par «la vénérable Académie française». Si l’actualité politique et la guerre ont largement contribué au succès de l’ouvrage – qui sera traduit en 26 langues -, elles ont un peu éclipsé sa qualité littéraire, pourtant très élevée, dans la veine des grands écrivains qui ont fait le renom des lettres russes.
- L’interview de Giuliano da Empoli, par Ghania Adamo
- Le théâtre d’avant-garde au service de Poutine, chronique du «Mage du Kremlin» – Ghania Adamo
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