Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
À peine Simonetta Sommaruga avait-elle annoncé son départ du Conseil fédéral mardi que les spéculations quant à sa succession commençaient. Une petite dizaine de noms circulent déjà. Ils sont en majorité féminins et plusieurs sont originaires de la Romandie.
Je vous parle aussi d’un possible kérosène durable pour l’aviation, de l’agacement de l’Allemagne face à la neutralité suisse et de fonds afghans bloqués par les États-Unis qui se retrouvent à Genève.
Bonne lecture,
Pour succéder à Simonetta Sommaruga, le parti socialiste devrait présenter un duo de candidates. Il ne se focalise pour l’instant sur aucune région linguistique.
A priori, si les instances dirigeantes du parti ne semblent pas vouloir réserver la place à une Alémanique, il est clair que les candidatures seront féminines. Le groupe parlementaire désignera son ticket d’ici le 26 novembre.
Parmi les noms qui circulent, celui d’Eva Herzog est sorti très rapidement. Mais la conseillère aux États du canton de Bâle-Ville a déjà 60 ans. Elle dit cependant «réfléchir à une candidature». Chez les plus jeunes, la conseillère nationale alémanique Flavia Wasserfallen figure parmi les lauréates potentielles, de même que Nadine Masshardt ou Evi Allemann.
Selon les observateurs et observatrices, les candidates romandes ont toutefois une carte à jouer. On évoque les noms de la conseillère d’État vaudoise Rebecca Ruiz ou de sa collègue de parti et de gouvernement Nurria Gorrite. Si un ou une Romande était élue le 7 décembre, le Conseil fédéral serait alors composé d’une majorité de latins – une première.
- Les candidatesLien externe possibles à la succession vues par le Blick
- L’analyseLien externe du Temps sur le même sujet (sur abonnement)
- L’interview de Roger NordmannLien externe sur la succession de Simonetta Sommaruga par la RTS
- Notre rappel des faits
Fabriquer du kérosène durable à partir d’énergie solaire peut sembler futuriste. Et pourtant, l’entreprise suisse Synhelion se lance dans une fabrication bien réelle.
Synhelion, une spin-off de l’EPFL, développe la première installation industrielle au monde destinée à produire des carburants synthétiques à partir de CO2, de méthane, d’eau et de rayonnement solaire. Elle a commencé à construire une usine de production de carburants dans le nord-ouest de l’Allemagne, dans le but d’y présenter sa technologie «sun-to-liquid».
L’entreprise a de grandes ambitions. Elle prévoit de produire 875 millions de litres par an pour 2030 – soit la moitié des besoins annuels de la Suisse en carburant d’aviation – et de 50 milliards de litres par an en 2040. La compagnie aérienne Swiss sera l’une des premières à utiliser le produit, dès 2023.
Les expert-es du climat sont toutefois plus réservés sur le projet. S’ils saluent le développement de la technologie, ils considèrent que l’aviation devrait avoir des plans plus ambitieux pour réduire les émissions de CO2 et plutôt se concentrer sur une «forte diminution» du trafic aérien.
- Voir la vidéo et l’article de mes collègues Céline Stegmüller et Simon Bradley
- La production de biogaz n’est pas toujours une sinécure
- Le pari d’une entreprise suisse de capter et stocker le CO2
La décision de la Suisse d’interdire les réexportations de matériel militaire suisse vers l’Ukraine irrite de plus en plus l’Allemagne. Une nouvelle requête du grand voisin germain est en attente de réponse.
Après un premier refus au mois d’avril, l’Allemagne a à nouveau demandé, par la voix de sa ministre de la Défense Christine Lambrecht, de pouvoir réexporter vers l’Ukraine plus de 12’000 obus suisses de 35 millimètres pour les chars antiaériens Guepard.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le concept de neutralité suisse a déjà fait couler beaucoup d’encre. En Suisse, certains plaident pour un assouplissement des règles alors que d’autres y verraient une violation manifeste de la neutralité helvétique. Côté allemand, en revanche, on semble avoir de moins en moins de compréhension pour la position suisse.
Plusieurs politiciens n’ont pas mâché leurs mots à l’encontre de la Suisse, à l’instar de Roderich Kiesewetter, membre de la commission des Affaires étrangères: «Quiconque se dérobe dans cette situation doit accepter l’accusation de ne pas avoir fourni d’assistance», a-t-il assené. Marcus Faber, chef de la Commission de défense du Parlement, estime que «quiconque ne livre pas de munitions pour la défense nationale d’un État attaqué ne peut plus non plus être un fournisseur fiable de munitions pour nous».
- L’informationLien externe détaillée de la RTS
- Tous nos articles de fond sur la guerre en Ukraine
Quelque 3,5 milliards de dollars afghans de réserves de change, gelés par les États-Unis, se trouvent dans une fondation créée à Genève. Comment est-ce possible?
Lorsqu’un régime se rebelle contre la communauté internationale, celle-ci peut répondre par des sanctions économiques, par exemple le gel des réserves de devises étrangères. L’Afghanistan a subi ce sort peu après la prise du pouvoir par les talibans en août 2021. Quelque 7 milliards de dollars d’actifs afghans ont été gelés aux États-Unis.
Aujourd’hui, les États-Unis font l’objet de pressions pour que l’argent soit restitué à la banque centrale afghane (DAB) afin d’aider une économie afghane anéantie. Ils sont ainsi confrontés à un problème complexe en matière de politique étrangère. Comment aider le peuple afghan en lui donnant accès à ces réserves de change, sans qu’un seul dollar ne revienne aux talibans?
C’est pourquoi ils se sont tournés vers une tierce partie indépendante: la Suisse. La moitié des réserves de change a été transférée à une fondation basée à Genève, baptisée Fund for the Afghan People (Fonds pour le Peuple Afghan). Cet organisme utilisera une partie de cet argent pour promouvoir la stabilité macroéconomique en Afghanistan.
- L’article de ma collègue Géraldine Wong Sak Hoi
- Notre dossier spécial sur la diplomatie suisseLien externe
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