Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes du monde,

La Suisse a rendez-vous à partir d’aujourd’hui avec le reste du monde à Charm el-Cheikh, pour discuter des moyens de répondre à l’urgence climatique. La délégation helvétique se dit bien décidée à obtenir des engagements concrets pendant cette COP27, mais la Confédération se débat avec ses propres contradictions, comme les ONG environnementales ne se privent pas de le rappeler.

Ce lundi est aussi le jour d’une mobilisation rare et massive des maçons de Suisse romande, et de la distinction d’une personnalité féminine de l’Église protestante.

Excellente lecture,

La Conférence de l’ONU sur le climat (COP27) a vu converger ce lundi à Charm el-Cheik (Egypte) des dirigeants et dirigeantes du monde entier. Keystone / Khaled Elfiqi

La Conférence de l’ONU sur le climat (COP27) a vu converger ce lundi à Charm el-Cheik (Egypte) des dirigeants et dirigeantes du monde entier. Une centaine de discours de chef-fes d’État étaient prévus pour la cérémonie d’ouverture, y compris celui du président de la Confédération Ignazio Cassis.

La Suisse s’engagera pour que les États prennent des décisions concrètes en matière de protection du climat. Elle signera par ailleurs des accords climatiques avec plusieurs pays pour compenser une partie de ses émissions de CO2 à l’étranger. Ignazio Cassis a signé un premier accord avec le Maroc cet après-midi, a-t-il indiqué dans un tweet.

En marge de l’ouverture de la COP, les ONG environnementales critiquent toutefois la politique climatique helvétique. Greenpeace estime notamment que la stratégie de la Confédération est «largement insuffisante» et déplore qu’elle «ne dispose toujours pas de directives contraignantes pour réduire les dommages climatiques dont la place financière et la Banque nationale suisse sont responsables».

L’ONG Public Eye souligne quant à elle le rôle de la Suisse comme plaque tournante du négoce de charbon. Près de 250 sociétés y seraient actives dans le négoce de charbon – environ 40% du commerce mondial de cette matière première serait négocié depuis le sol helvétique. L’ONG dénonce notamment le rôle des banques suisses, au 10e rang mondial des bailleurs de fonds de cette énergie fossile.

• La COP27 et l’argent pour le climat que les pays riches rechignent à donner – l’article de mon collègue Luigi Jorio
• Le rapport de Public EyeLien externe
• Le suivi en direct de RTSinfo.chLien externe

Les maçons de Suisse romande protestent contre une détérioration de leurs conditions de travail. © Keystone / Peter Klaunzer

Les maçons de Suisse romande ont entamé lundi la première de leurs deux journées de manifestation et de grève. Les syndicats ont fait état d’environ 7000 protestataires en Suisse romande, principalement à Lausanne et Genève, mais aussi à Fribourg ou encore à La Chaux-de-Fonds (Neuchâtel).

Cette mobilisation du secteur de la construction a pour toile de fond le renouvellement de la convention collective nationale de travail, qui arrive à échéance en fin d’année. Malgré six rondes de négociations, les partenaires sociaux n’ont toujours pas réussi à s’entendre.

Les travailleurs du bâtiment protestent contre une détérioration de leurs conditions de travail. Ils dénoncent la volonté du patronat de flexibiliser à outrance les horaires, avec des semaines de plus de 50 heures durant l’été et un ralentissement marqué de l’activité lors des mois d’hiver. Les syndicats rejettent également l’idée de diminuer les salaires des ouvriers les plus âgés.

Ce lundi, le mouvement de grève était décentralisé et touchait toute la Suisse romande. Mardi, les protestataires doivent se concentrer à Lausanne, avec un grand défilé.

• La dépêche ATS
• Les maçons vaudois se mettent eux aussi en grève – l’article de 24 HeuresLien externe (sur abonnement)
• L’article de mon collègue Samuel Jaberg sur le contexte des négociations salariales actuelles

En 2020, le Valais est devenu le canton comptant le plus de personnes au bénéfice d’un forfait fiscal. © Keystone / Christian Beutler

En 2020, le Valais est devenu le canton comptant le plus de personnes au bénéfice d’un forfait fiscal, selon une enquête de la RTS. Longtemps deuxième derrière son voisin vaudois, il est désormais en tête avec 946 personnes étrangères très fortunées imposées d’après la dépense, devant les cantons du Tessin (896), de Vaud (892) et de Genève (523).

Les personnes au bénéfice d’un forfait fiscal ne doivent pas posséder le passeport suisse ni exercer une activité lucrative dans le pays. Elles ne sont alors pas imposées sur leur revenu, mais sur le montant total des frais liés à leur train de vie. Le patron de BFM TV Patrick Drahi, notamment, bénéficie d’un forfait fiscal à Zermatt.

Pour ce qui est du montant moyen des impôts payés, il ressort de l’enquête que le canton du Valais affiche systématiquement la moyenne la plus basse. En 2020, par exemple, une personne au forfait fiscal payait en moyenne 266’000 francs d’impôts à Genève, 176’000 francs au Tessin et 118’000 francs en Valais (les chiffres vaudois n’ont pas pu être obtenus).

Le canton du Valais se défend toutefois de pratiquer le dumping fiscal. Interrogé par la RTS, le chef du Service cantonal des contributions invoque d’autres critères pour expliquer le choix des riches contribuables de s’établir dans le canton, et le montant moins élevé des impôts.

• Le canton du Valais est le champion suisse des forfaits fiscaux – l’enquête de la RTSLien externe
• Le patron de BFM TV Patrick Drahi est rattrapé par le fisc genevois – l’article de RTSinfoLien externe
• L’enquête de heidi.newsLien externe sur les stratégies fiscales du milliardaire franco-israélien Patrick Drahi en Suisse (sur abonnement)
• Les forfaits fiscaux suisses en perte de vitesse – l’article de SWI sur les forfaits fiscaux (2020)

L’édition 2022 du Prix Sylvia Michel récompense Rebecca Mutumosi Mfutila, première femme théologienne et pasteure de la Communauté évangélique du Kwango, au Congo. swissinfo.ch

Les Églises protestantes font figure de pionnières en matière de promotion des femmes. Neuf des 25 Églises membres de l’Église évangélique réformée de Suisse sont dirigées par des femmes et, dans les paroisses, elles représentent environ 40% des pasteurs.

Ce n’est pas encore l’égalité totale, mais, ailleurs dans le monde, on en est encore plus loin. Environ 60% des Églises réformées ont introduit l’ordination des femmes, mais celles qui vivent dans les sociétés plus patriarcales rencontrent encore des difficultés. C’est justement pour les promouvoir que le Prix international Sylvia Michel a été lancé en 2007.

L’édition 2022 a été remise ce lundi à la théologienne et pasteure congolaise Rebecca Mutumosi Mfutila. Elle est la première femme à ces fonctions dans la Communauté évangélique du Kwango, région limitrophe de l’Angola et l’une des plus pauvres du monde.

Le prix récompense une personnalité qui «franchit les barrières culturelles posées aux femmes et représente un modèle pour les jeunes filles». «Au Congo, il y a des barrières dans toute la société, témoigne la lauréate. Les hommes estimaient qu’une femme ne pouvait pas prêcher», mais «mon parcours a fait changer les choses».

• Les protestants à l’avant-garde de la promotion des femmes dans les Églises – l’article de mon collègue Olivier Pauchard
• Les femmes pasteures sont entrées dans les mœurs
• À la découverte de la plus petite des Églises suisses