
Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
En Suisse, ce sont bel et bien les élections américaines de mi-mandat qui tiennent le haut de l’affiche. La presse helvétique suit avec attention les résultats qui tombent petit à petit. L’enjeu est énorme pour la politique américaine et a fortiori mondiale.
Côté politique intérieure, le gouvernement a décidé de maintenir le statut de protection S pour les Ukrainien-es. Je vous parle aussi de la rencontre officielle entre Ignazio Cassis et Emmanuel Macron et de la désertion russe.
Bonne lecture,

Les États-Unis votaient mardi pour renouveler toute la Chambre des représentants (435 sièges) et un tiers du Sénat (35 sièges). Le scrutin est serré au Sénat et les républicains devraient finir légèrement devant les démocrates à la Chambre des représentants.
La vague républicaine annoncée à la Chambre de représentants n’a pas eu lieu et les démocrates espèrent désormais pouvoir limiter la casse. Le contrôle du Sénat est lui suspendu à quatre sièges: l’Arizona, la Géorgie, le Nevada et le Wisconsin. Le comptage de ces voix pourrait nécessiter plusieurs jours.
Le camp républicain a remporté le siège convoité de sénateur dans l’Ohio, avec l’élection de J.D.Vance et le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, a été largement réélu. De son côté, le camp démocrate a arraché un siège potentiellement déterminant pour le contrôle du Sénat avec la victoire de John Fetterman en Pennsylvanie. Il est également parvenu à conserver le siège, menacé, de la gouverneure de l’État de New York.
En Suisse, les démocrates se disent contents des résultats provisoires. «Le parti démocrate a fait mieux que les prédictions et sondages un peu partout dans le pays», a indiqué mercredi Peter Butterfield, coprésident des démocrates de l’étranger en Suisse romande. Il estime que «la décision cet été de la Cour Suprême de révoquer le droit fédéral à l’avortement a inspiré du monde à aller voter démocrate».
- Le suiviLien externe en continu par la RTS
- Trois gagnants et une perdante – l’analyseLien externe de la correspondante du Temps aux États-Unis (sur abonnement)

Mercredi, le Conseil fédéral a décidé de maintenir au moins jusqu’en mars 2024 le statut de protection S pour les réfugié-es ukrainien-es. La situation sur place est trop instable, selon le gouvernement.
Depuis que le statut de protection S a été activé, plus de 67 000 personnes en provenance d’Ukraine, en majorité des femmes et des enfants, en ont bénéficié. Le statut de protection S est valable jusqu’à sa levée par le Conseil fédéral.
En maintenant le statut de protection, le Conseil fédéral veut offrir une certaine clarté aux personnes en quête de protection, aux cantons, aux communes et aux employeurs. L’UE a fait savoir dès la mi-octobre qu’elle prévoyait également de prolonger sa protection provisoire jusqu’au printemps 2024. La ministre de la Justice Karin Keller-Sutter avait déjà exclu de faire cavalier seul sur cette question.
Le gouvernement a également décidé de prolonger jusqu’au 4 mars 2024 les mesures de soutien en faveur des bénéficiaires du statut de protection S. La Confédération participe à ces mesures à hauteur de 3000 francs par personne et par an, la somme étant versée aux cantons de manière échelonnée.
- Plus de détails dans l’articleLien externe de la RTS
- Notre décryptage sur le statut de protection S

Le président de la Confédération Ignazio Cassis rencontrera son homologue français Emmanuel Macron lors du Forum de Paris sur la Paix les 11 et 12 novembre. Les discussions porteront sur les relations bilatérales et la guerre en Ukraine.
La dernière rencontre officielle entre un président de la Confédération et son homologue français remonte à 2018. Lors de cette visite officielle à Paris, les deux présidents auront l’occasion d’approfondir la discussion entamée lors de la première réunion de la Communauté politique européenne le 6 octobre dernier à Prague.
Les relations bilatérales entre la Suisse et la France seront au cœur des discussions. Ils s’entretiendront également sur la guerre en Ukraine et sur les derniers développements des relations entre la Suisse et l’Union européenne.
Ignazio Cassis participera ensuite à un dîner organisé en l’honneur des chefs d’État et de gouvernement participant à la 5e édition du Forum de Paris sur la Paix, qui a pour thématique «Surmonter la multicrise». Il y sera notamment question des solutions pour la protection du climat et le développement d’un environnement numérique plus sûr.
- L’articleLien externe de la RTS
- Notre dossier sur les relations Suisse-UE
- Suisse-UE: la diaspora exige une stratégie claire du gouvernement

La mobilisation «partielle» décrétée par Moscou le 21 septembre a été un tournant pour beaucoup de Russes. Rentrer chez soi le soir après le travail et se retrouver deux jours plus tard sur le front est devenu un scénario plausible.
Une conscription en Russie équivaut à une condamnation à mort quasi certaine, car des citoyens enrôlés de force, sans véritable formation militaire, ont peu de chances de survivre aux combats. Il n’est donc pas étonnant qu’environ 700’000 hommes aient déjà fui le pays depuis l’annonce de la mobilisation.
Parmi eux, Vladislav Dontchenko, arrivé en Suisse le 29 septembre. swissinfo.ch s’est entretenu avec lui à Berne, où il attend une décision sur sa demande d’asile. «Lorsque la guerre a commencé le 24 février, je n’arrivais pas à croire ce qui se passait», raconte-t-il. Vladislav dit avoir manifesté contre la guerre, avant de réaliser que sa mobilisation ne pouvait que le conduire en prison.
Ceux qui ont été arrêtés lors de telles protestations ont ensuite reçu des convocations de la part des bureaux de recrutement de l’armée. «Une fois que vous avez reçu un tel document, vous n’avez plus le droit de quitter légalement le pays», explique-t-il. Cette éventualité l’a finalement décidé à partir. Le lendemain, un guichet de mobilisation a été installé au poste-frontière d’où il a quitté le pays.
- Le portrait de Vladislav
- Déserteurs russes: la porte de la Suisse reste ouverte – l’article de 20 MinutesLien externe
- Un déserteur russe donne sa version de la guerre en Ukraine – le sujet de la RTSLien externe (août)

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