Aujourd’hui en Suisse
Amies et amis lectrices et lecteurs, bonjour,
«Oui, mais non», c’est un peu la position du Qatar sur la vente d’alcool - interdit par l’islam – aux supporters étrangers de sa Coupe du monde. À deux jours du match d’ouverture, on apprend qu’il n’y aura pas de débits de bière autour des stades - juste de la sans alcool. Les Anglais, attendus par milliers pour le premier match de leur équipe contre l’Iran lundi, ont déjà protesté.
Je vous parle aussi de la COP27 qui s’enlise, du virage des organisations humanitaires face au réchauffement et des droits civiques des personnes handicapées mentales.
Bonne lecture et excellent week-end,
Pas d’accord à la COP27, qui se voit prolongée jusqu’à samedi. Les négociations patinent notamment sur les questions de financement pour les pays pauvres. «Je suis déterminé à terminer cette conférence demain», a déclaré son président Sameh Choukri, incitant les parties à «passer la vitesse supérieure» dans les négociations, initialement prévues pour s’achever aujourd’hui.
«Je suis toujours préoccupé par le nombre de questions non résolues, notamment sur les finances, l’atténuation [réduction des émissions de gaz à effet de serre] et les dégâts déjà causés par le changement climatique», a poursuivi Sameh Choukri, qui est également ministre égyptien des Affaires étrangères.
L’Union européenne a fait une ouverture, en acceptant le principe de la création d’un «fonds de réponse aux pertes et dommages», assorti de conditions et de la réaffirmation d’objectifs forts en matière de réduction des émissions et d’objectifs de limitation du réchauffement.
- Le suivi de la COP27Lien externe, par RTS Info
- La famine s’invite à la COP27 – Paula Dupraz-Dobias à Charm el-Cheikh pour SWI
- Les ONG doutent de la générosité des aides climatiques de la Suisse – Luigi Jorio, SWI, 15 novembre 2022
- Point Fort SWI – La Suisse, petit pays, grosse empreinte carbone
Le changement climatique incite les organisations humanitaires à repenser leur mode de fonctionnement. Face aux catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, elles doivent apprendre à agir en amont. D’autant que les moyens scientifiques actuels permettent de presque tout prévoir des jours à l’avance – sauf les tremblements de terre.
Selon l’ONU, agir tôt permet de réduire de moitié le coût par personne assistée. En 2020, lors d’une intervention anticipée à des inondations au Bangladesh, l’organisation a déboursé 13 dollars par personne. Lors d’une opération traditionnelle – c’est-à-dire, après la catastrophe – pour des inondations similaires, ce coût s’était élevé à 26 dollars.
32 plans d’action anticipée de 22 sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge: c’est ce que l’IFRC, la Fédération mondiale qui regroupe les sociétés de 192 pays a approuvé en novembre. Chacun de ces plans couvre entre 1000 et 20’000 personnes.
- L’article de Dorian Burkhalter
La Suisse est à la traîne dans l’application du volet démocratie de la Convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées. Elle prive des milliers de personnes en situation de handicap mental de leurs droits civiques. Mais la lutte s’organise – notamment avec des actions comme Bla-Bla Vote à Lausanne.
L’article 136 de la Constitution helvétique stipule pourtant que toutes et tous ont «les mêmes droits et les mêmes devoirs». Mais la phrase précédente limite ce droit: les Suisses «mis en incapacité pour cause de maladie mentale ou de faiblesse d’esprit» ne peuvent ni voter, ni élire.
Mais les choses bougent: le gouvernement est en train de rédiger un rapport, demandé par le Parlement, qui doit ouvrir la voie vers la participation politique. Fin 2020, le canton de Genève a voté sur le sujet et a approuvé à 75% l’autodétermination politique des personnes handicapées. Et une initiative populaire nationale doit être lancée au printemps 2023.
De nombreuses initiatives partent aussi de la société civile. Comme Bla-Bla Vote à Lausanne: une table ronde régulière et des podcasts, où deux personnalités politiques d’avis opposés discutent d’un sujet de votation. L’objectif est de permettre à tous et toutes de comprendre les enjeux. Ces tables rondes sont également très appréciées des personnes non handicapées. Et jamais une personnalité politique n’a décliné l’invitation de Bla-Bla Vote.
- L’article de Benjamin von Wyl
Pas moyen de s’en jeter une juste avant le match. À deux jours du coup d’envoi de la Coupe du monde, les autorités du Qatar et la FIFA font marche arrière. «À la suite de discussions entre les autorités du pays hôte et la FIFA», il a été décidé de «supprimer les points de vente de bière des périmètres des stades». Aucune raison n’a été donnée pour expliquer cette décision.
Le communiqué ajoute que les autorités veulent concentrer la vente de boissons alcoolisées dans les fans zones et les établissements autorisés. Ce revirement jette une ombre sur les précédents engagements de l’émirat musulman conservateur pour accueillir cette compétition.
L’association des supporters anglais (FSA) a déjà protesté. Pour elle, «la vraie question, c’est que cette volte-face de dernière minute illustre un problème plus large: l’absence totale de communication et de transparence du comité d’organisation envers les supporters».
Il s’agit aussi d’un sujet sensible, car le fabricant de bière Budweiser est un sponsor majeur du tournoi depuis trois décennies. Dans leur communiqué, les organisateurs de la Coupe du monde remercient le groupe AB InBev, dont Budweiser fait partie, pour sa «compréhension» et précisent que la marque conserve la possibilité de vendre des bières sans alcool autour de et dans l’enceinte des stades.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Comment le Qatar a tenté de blanchir sa réputation depuis Genève – la grande enquête de Paula Dupraz-Dobias – SWI 10 novembre 2022
- Le suivi de la Coupe du monde au QatarLien externe, par RTS Info
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