Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses d’ici et du monde,
On parle souvent du sida, du paludisme ou de l’ebola, en oubliant le cancer au nombre des fléaux qui frappent l’Afrique. Les multinationales de la pharma, elles, en sont parfaitement conscientes, et investissent de gros moyens pour vendre leurs médicaments à un continent qui n’a souvent pas les moyens de se les offrir. Enquête au Kenya et quatrième volet de notre série.
Je vous parle aussi du discret voyage de migrants en transit dans les trains suisses, du plan d’urgence énergie du Conseil fédéral qui fâche à peu près tout le monde et des «thérapies de conversion», que le parlement veut interdire en Suisse.
Bonne lecture,
L’ Afrique est le nouvel eldorado pour les multinationales de la pharma qui vendent des traitements innovants contre le cancer. C’est là en effet que sont recensés la plupart des nouveaux cas de cancer et donc là que les possibilités de profits sont les plus intéressantes.
Mais les traitements les plus récents, et les plus efficaces, sont généralement hors de portée des patients africains. Les pharmas consentent à des baisses de prix, mais elles sont encore loin d’être suffisantes. Du coup, un pays comme le Kenya s’est vu contraint d’interdire certains médicaments, de crainte que celles et ceux qui en auraient besoin ne se ruinent pour les acheter.
Au Kenya, où swissinfo.ch est allé enquêter, on compte un spécialiste en oncologie pour 6000 personnes atteintes de cancer, contre un pour 140 en Suisse. Confronté à nombre d’autres défis en matière de santé, le pays donne la priorité aux 23 médicaments anticancéreux les plus couramment utilisés, qui restent à peu près abordables.
- Les entreprises pharmaceutiques à l’assaut du marché africain du cancer – Jessica Davis Plüss, Pauline Turuban et Céline Stegmüller
En plus des réfugiés ukrainiens, un autre exode atteint les frontières de la Suisse. Des milliers de migrants illégaux empruntent la route des Balkans et transitent discrètement par le territoire helvétique. La RTS a suivi trois jeunes Afghans dans un train.
Chaque jour, quelque 70 personnes débarquent à la gare de Buchs, dans le canton de Saint-Gall, qui marque la frontière avec l’Autriche. Plus de 20’000 clandestins y sont passés depuis le début de l’année. Les CFF les transportent, même sans billet, jusqu’aux frontières de la France ou de l’Allemagne, d’où ils poursuivront leur voyage.
Cette situation kafkaïenne montre les limites du système de Dublin. La Suisse, condamnée à regarder passer ce flot de migrants sans pouvoir intervenir, ne peut ni les obliger à rester, ni les renvoyer en Autriche. Mais pour eux, cette partie du voyage est un havre de paix après les épreuves de l’exode. «L’âme s’apaise et l’homme se sent mieux, une fois la frontière traversée», confirme un des trois jeunes hommes.
- Le reportage de l’émission Mise au Point (RTS) – repris par SWI
- Des footballeuses afghanes en exil s’accrochent à leurs rêves – Geraldine Wong Sak Hoi et Julie Hunt, mai 2022
Le plan d’urgence du Conseil fédéral en cas de pénurie d’électricité ne satisfait pas grand monde, comme le montrent les résultats de la procédure de consultation. Les partis et les cantons critiquent l’abondance des interdictions et des restrictions et le fait que leur application ne pourrait pas être contrôlée.
La liste semble arbitraire et les critères sont inégaux, estime la majorité des partis. Il est par exemple difficilement compréhensible que les zones de bien-être et les saunas commerciaux puissent continuer à fonctionner, quand les particuliers devraient limiter le chauffage et les gros consommateurs contingenter leur consommation.
Pour les cantons, les mesures devraient se limiter à quelques prescriptions claires, ayant un fort impact. Ils se prononcent contre les interdictions pour les particuliers, vu que les ressources manquent pour des contrôles, même ponctuels. Les cantons critiquent également le manque de clarté des critères de déclenchement des différentes étapes du plan.
Plus
Le Conseil national veut interdire les thérapies de conversion. Il a adopté lundi soir, par 143 voix contre 37, une motion à cet effet. Ces mesures, qui visent à modifier ou à refouler l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre, se fondent sur l’idée que l’homosexualité et la transidentité sont des maladies.
Pour la commission parlementaire qui a examiné la motion, il n’y a «rien à soigner». Et ce type de mesures peuvent engendrer «une grande détresse, des séquelles psychologiques, voire des tendances suicidaires».
Le Conseil fédéral rejette également toute thérapie ayant pour but de modifier une orientation homosexuelle, a appuyé la ministre de Justice et Police, Karin Keller-Sutter. Mais un rapport est en cours d’élaboration, notamment pour examiner la question de la compétence de la Confédération pour légiférer en la matière. Il convient dès lors d’attendre les conclusions de ce document, selon la ministre.
- L’articleLien externe de blick.ch
- En Suisse, les thérapies de conversion continuent à faire des ravages – Katy Romy, mai 2022
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