Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le télétravail occupe cette sélection du jour. Après deux ans de négociations, Berne et Paris ont trouvé un accord sur le régime d’imposition du télétravail des frontalières et frontaliers. On apprend aussi que l’exode des villes vers les campagnes envisagé – et rendu possible par le télétravail – ne s’est finalement pas matérialisé.
Aussi dans cette sélection du jour: un éclairage sur la guerre en Ukraine et le futur des régimes autoritaires de Moscou et Pékin, et une plongée effrayante dans les statistiques météo de 2022.
Bonne lecture, et bon week-end de fêtes!
Bonne nouvelle pour les frontalières et frontaliers français adeptes de télétravail. Après deux ans de négociations, Berne et Paris ont conclu un accord fiscal permettant de pérenniser la situation.
Les personnes résidant sur sol français employées en Suisse pourront continuer le télétravail à 40% sans que les modalités d’imposition actuelles ne changent. En 2020, la Suisse et la France avaient signé un accord pour garantir que les mesures anti-Covid ne modifieraient pas le régime d’imposition des personnes au statut de frontalier. Il arrivait à échéance fin 2022.
Le canton de Genève, qui compte le plus grand nombre de travailleuses et travailleurs frontaliers, salue ce résultat, de même que la Fédération des entreprises romandes. Les modalités de la compensation financière pour Genève seront dévoilées le 1er janvier, mais Berne et Paris indiquent que les intérêts financiers du canton seront «préservés grâce à une participation de la Confédération».
L’accord entre la Suisse et l’Italie sur le télétravail des personnes au statut de frontalier ne sera lui pas prolongé. Cet accord à l’amiable conclu en juin 2020 arrive à échéance le 31 janvier. Selon l’Administration fédérale des contributions, il ne sera pas prolongé en raison de «la fin des restrictions à la libre circulation des personnes liées à la crise sanitaire Covid-19» dans les deux pays.
Concernant le télétravail encore: le grand exode post-Covid imaginé – des villes vers les campagnes – n’a finalement pas eu lieu. Un rapport de l’Office fédéral du logement (OFL) le confirme.
L’impact de la pandémie sur les habitudes de logement a été «moindre qu’imaginé», selon l’OFL. Au final, ce ne sont que quelque 4’000 personnes de plus que lors des années précédentes qui, en 2020, ont fait le choix de déménager à la campagne. Elles ne représentent que 0,52% des 769’000 personnes ayant changé de domicile en Suisse cette année-là.
Mais ce n’est pas une surprise, estime au micro de la RTS Philippe Thalmann, économiste à l’EPFL. «Sur l’ensemble de la Suisse, un logement sur 60 était vacant en 2019. Ce n’était pas possible pour la population urbaine d’aller en masse à la campagne», explique-t-il.
Le rapport note toutefois qu’il est possible que les résidences secondaires aient été davantage occupées pendant la pandémie. Leur nombre a en effet diminué entre 2019 et 2021 (-0.85%) ce qui suggère, sans que cela puisse être confirmé, qu’elles ont été plus souvent utilisées comme résidence principale.
Qui pour succéder un jour à Vladimir Poutine? Pourquoi la Chine a-t-elle les yeux fixés sur l’Ukraine? Brian Carlson, expert de la Russie et de la Chine à l’EPFZ, répond aux questions de mon collègue Marc Leutenegger.
Une défaite en Ukraine remettrait en question le pouvoir du président russe Vladimir Poutine, estime l’expert. Mais «s’il peut revendiquer un quelconque succès en Ukraine, il tiendra fermement son pouvoir», ajoute-t-il. Selon lui, le scénario idéal serait que les forces de Kiev repoussent les troupes de Moscou là où elles se trouvaient avant l’invasion, car tout autre résultat constituerait un dangereux précédent pour la sécurité du monde.
Car le président chinois Xi Jinping suivra de près l’issue de la guerre. Une victoire russe pourrait encourager Pékin à lancer une attaque contre Taïwan. Si pour l’instant la Chine et la Russie sont alliées contre les USA, cela pourrait à long terme changer, car leurs intérêts divergent, estime Brian Carlson. «La Chine tente de devenir le pays le plus puissant du monde, ce qui représente potentiellement une menace pour la Russie», dit-il.
En revanche, peu de chances que les régimes autoritaires des deux pays se démocratisent. «Les deux pays sont des États autoritaires avec une élite qui tient fermement les rênes de la politique», explique l’expert. Selon lui, au vu des systèmes de surveillance étatique mis en place, particulièrement en Chine, il semble improbable que la population se retourne contre le pouvoir.
- «Les systèmes d’oppression survivront à Vladimir Poutine et Xi Jinping» (Marc Leutenegger, swissinfo.ch)
2022 devrait être l’année la plus chaude que la Suisse ait jamais connue. Heidi.news s’est plongé dans les données de MétéoSuisse.
Les températures ont été supérieures de 1,5 degré Celsius à la normale enregistrée entre 1991 et 2020. En cause, les vagues de chaleur sans précédent qui ont frappé cet été l’Europe. La France a d’ailleurs aussi connu en 2022 son année la plus chaude depuis le début des mesures, selon Météo-France.
Seuls les mois d’avril et de septembre ont été en dessous des normales de référence. Le mois d’octobre 2022, durant lequel il a fait 3,75 degrés de plus que d’habitude, s’est particulièrement détaché de la normale.
La comparaison avec l’ère préindustrielle est encore plus frappante. En 2022, il a ainsi fait 3,5 degrés de plus par rapport à la période de référence pour la Suisse (1871-1900).
- «En 2022, la Suisse a explosé son record de température (de très loin)»Lien externe (Heidi.news, abonnement)
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