Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Les talibans ont décidé que les Afghanes ne pourraient plus travailler dans les ONG actives dans le pays. La situation est tragique pour ces femmes qui perdent encore plus de leurs libertés, mais aussi pour tout le système de santé afghan, qui dépend en grande partie de l’aide humanitaire fournie par les ONG, qui elles-mêmes emploient de nombreuses femmes.
Le pessimisme financier des ménages suisses, la forte baisse des importations de gaz du pays, et les innovations helvétiques marquantes, mais peu remarquées complètent cette sélection de l’actu du jour.
Bonne lecture,
Les femmes afghanes ne peuvent désormais plus travailler au sein d’organisations non gouvernementales (ONG). Les talibans l’ont annoncé samedi.
Sur la scène internationale, la décision a été fortement critiquée, notamment par l’ONU. Et ses effets se font sentir jusqu’en Suisse, où est basée l’ONG Terre des Hommes. L’organisation emploie en Afghanistan 167 femmes, dont une centaine de sages-femmes.
Le domaine médical, quasi exclusivement féminin, est fortement menacé. «Les risques de décès, les risques de grossesse difficile, de maladies vont augmenter», a déclaré au téléjournal de la RTS Claudio Rini, chef des opérations de Terre des Hommes.
Plus de la moitié de la population afghane (24 millions de personnes) dépend de l’aide humanitaire. Le CICR, qui emploie aussi des centaines de femmes sur place et paie les salaires de 10’483 professionnels de la santé dans le pays (dont un tiers de femmes) s’est dit «particulièrement inquiet».
Des négociations sont en cours entre les talibans, l’ONU et les ONG sur place. Des dérogations pourraient être accordées pour les organisations actives dans le milieu de la santé.
- «Des ONG suisses prises à la gorge, privées de collaboratrices en Afghanistan»Lien externe (RTS)
- «Inside Geneva: Aid agencies reflect on 2022» (podcast en anglais, swissinfo.ch)
- Communiqué du CICRLien externe (en anglais)
À l’aube de 2023, une bonne partie de la Suisse craint pour son porte-monnaie. Un sondage de Comparis publié mardi le révèle.
Plus d’une personne sur quatre s’attend ainsi à une détérioration de sa situation financière. Les Suisses n’ont pas été aussi pessimistes depuis six ans. Une inquiétude particulièrement marquée chez les ménages les plus pauvres (41.8% des revenus bruts inférieurs à 4000 francs, contre 21% pour les ménages touchant plus de 8000 francs).
Les principales raisons de ce pessimisme: la hausse des primes de l’assurance maladie et les prix élevés de l’énergie. Presque une personne sur deux estime qu’elle devra faire une croix sur certaines envies, alors qu’une sur cinq s’attend à devoir se serrer la ceinture.
Aux extrêmes: 5% des personnes s’attendent soit à ne pas réussir à joindre les deux bouts, soit à pouvoir tout s’offrir. Au total – pessimistes et optimistes ensemble – 71,2% des 1047 personnes interrogées dans toute la Suisse ont indiqué ressentir la hausse des prix.
La Suisse baisse sa consommation de gaz mais les coûts énergétiques, eux, continuent d’augmenter. Les chiffres de l’Office fédéral de l’énergie (Ofen) le démontrent.
En novembre, le pays a importé 29% de moins de gaz que la moyenne du même mois ces cinq dernières années. En octobre, la consommation avait reculé de 40% en comparaison annuelle. Comme la Suisse ne produit pas de gaz naturel et ne dispose pas de capacités de stockage importantes, les importations sont un bon indicateur de sa consommation.
La Suisse se place ainsi sur les rails de l’objectif fixé par le Conseil fédéral. À savoir, une économie d’au moins 15% de gaz sur les mois d’hiver, entre octobre 2022 et mars 2023, par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
La facture de gaz a en revanche triplé au mois de novembre, en comparaison à la même période l’année dernière. Elle s’est élevée à 430 millions de francs pour l’ensemble du pays. Sur les 12 mois de 2022, les dépenses pour l’importation de gaz ont presque quintuplé par rapport à 2021.
La Suisse figure au haut du classement en matière d’innovation, mais pas toutes les inventions helvétiques font l’actu. Rattrapage.
Innovation particulièrement utile alors que la grippe et le Covid se propagent: le détecteur de virus dans l’air. Ces capteurs, capables de «voir» et de «sentir» les virus en suspension dans l’air, sont développés par des scientifiques de l’EPFZ et de l’EMPA qui espèrent pouvoir les déployer notamment dans des lieux fréquentés, comme les gares.
Dans la santé toujours, un gel pourrait un jour traiter le cancer de la peau. Élaboré par des chercheuses et chercheurs de l’Université de Berne, il permet d’activer le système de défense de l’organisme contre les mélanomes. Des essais sur des souris ont montré des résultats positifs, des essais cliniques sur des humains malades sont prévus.
Ce ne sont que deux des huit innovations mises en avant. Pour découvrir la pile en papier, le micro intelligent permettant de détecter le loup, ou l’avion électrique conçu par un groupe d’étudiants: lisez l’article de mon collègue Simon Bradley.
- «Les meilleures inventions suisses de l’année 2022» (Simon Bradley, swissinfo.ch)
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