Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Les Suisses consomment beaucoup de chocolat, mais peu savent de quelle manière les profits sont distribués le long de la chaîne de production. La réponse: de façon plutôt inégale. Les acteurs qui déploient le plus d’efforts ne sont pas forcément ceux qui reçoivent le plus d’argent.
La neige transportée par hélicoptère, les tests Covid pour les personnes voyageant de Chine, et les 90 ans d’un célèbre Suisse complètent cette sélection du jour.
Bonne lecture,
Le marché du chocolat, dont les Suisses raffolent (11,3 kg par an et par tête), n’est pas le plus juste. Il penche en faveur des chocolatiers. Le Ghana et la Côte d’Ivoire veulent un changement.
Le marché mondial du cacao, produit de base du chocolat, pèse annuellement quelque 128 milliards de dollars. Mais les principaux pays producteurs, le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui produisent ensemble 60% des fèves de haute qualité, n’empochent que 5% environ de cette somme.
Depuis plusieurs années, les deux pays d’Afrique de l’Ouest cherchent à instaurer une surtaxe sur leurs exportations. Elle permettrait d’augmenter les revenus, souvent précaires, des cultivateurs de cacao. Mais la pandémie a mis un coup de frein à ces efforts, en engendrant une baisse de la demande qui a rendu les prix pratiqués par ces pays prohibitifs face à la concurrence.
Le Ghana et la Côte d’Ivoire sont désormais prêts pour une deuxième offensive. Ensemble, ils ont décidé d’augmenter leurs prix à partir d’août. En Suisse, la branche chocolatière ne bronche pour l’instant pas. Le défi pour les deux pays africains sera désormais de convaincre d’autres producteurs de les rejoindre dans leur combat pour plus d’équité.
- Lire l’article de mon collègue Anand Chandrasekhar avec Delali Adogla-Bessa à Accra
- En vidéo: «Comment l’humble fève de cacao se transforme en chocolat et en argent» (Céline Stegmüller, Anand Chandrasekhar, Kai Reusser, swissinfo.ch)
Jusqu’où faut-il aller pour ouvrir une piste de ski? À Gstaad, la réponse est jusqu’aux livraisons de neige par hélicoptère. Coup de projecteur du Blick.
La neige se fait rare en Suisse en ce début d’année. Et pour maintenir ouverte une piste de liaison entre deux domaines, les responsables de celui de Gstaad ont fait appel à l’hélicoptère. Interrogé par le média bernois Hauptstadt, le CEO des remontées mécaniques justifie cette décision par le fait que la couche de neige était trop fine pour qu’une dameuse intervienne.
Mais ça n’a pas fonctionné, avoue la station bernoise. Les quantités ainsi transportées étaient trop faibles et la logistique trop lourde. Le domaine, qui prône la durabilité sur son site, utilise depuis plutôt une dameuse, à laquelle une pelle de tracteur est fixée.
Il y a deux ans, la même technique avait été utilisée à Wengen, pour assurer la tenue d’une course. Environ 100 vols avaient été nécessaires (deux mètres cubes de neige par vol). «Bien sûr, transporter de la neige par hélicoptère semble incroyablement stupide. Mais c’était le seul moyen de sauver la course», avait déclaré à Watson le président du comité d’organisation.
- «Gstaad a fait venir de la neige par hélicoptère!»Lien externe (Blick)
- L’articleLien externe de Hauptsadt (en allemand)
- En images: des pistes blanches serpentant au cœur de montagnes vertes (Simon Bradley, Thomas Kern, swissinfo.ch)
- «Adelboden, sauve ski peut»Lien externe (Le Temps, abonnement)
Depuis que Pékin a abandonné sa politique «zéro-Covid», les cas explosent dans le pays. En Europe, savoir s’il faut imposer le test aux personnes arrivant de Chine fait débat.
L’UE encourage vivement ses pays membres à le faire. La France et l’Allemagne ont sauté le pas, mais le Conseil fédéral n’a pour l’instant pas instauré de mesures sanitaires aux frontières. Selon Le Temps, la Suisse pourrait toutefois céder à la pression de ses voisins, mais aussi à celle de l’intérieur.
Trois ministres cantonaux de la Santé sont favorables à ces tests. Pour l’instant, Berne estime que la forte immunité de la population helvétique, la solidité du système hospitalier et l’absence de nouveau variant préoccupant en Chine justifient le statu quo.
L’OMS a exhorté la Chine à partager davantage d’informations sur ses cas de Covid. Elle accuse également Pékin d’utiliser une définition trop stricte des décès causés par la maladie. «Il est vraiment essentiel que nous continuions la surveillance afin que nous puissions comprendre et suivre ces sous-variants qui sont en circulation», a souligné une experte de l’OMS.
- «Covid et voyageurs chinois: les autorités suisses ne sont pas (encore?) sur la ligne de l’UE»Lien externe (Le Temps, abonnement)
- «L’OMS fait pression sur la Chine pour plus de transparence sur le Covid»Lien externe (Geneva Solutions, en anglais)
L’humoriste culte suisse Emil fête aujourd’hui ses 90 ans. L’occasion pour la RTS de lui rendre hommage. Je vous propose aussi de plonger dans les archives de swissinfo.ch.
Principalement connu pour son rôle dans le film les Faiseurs de Suisses, le Lucernois continue d’arpenter les scènes du pays. C’est peut-être une clé de sa longévité: «Je vais bien. Il est important pour moi de continuer à exprimer ma fibre créatrice et à réaliser de nouvelles idées malgré mes 90 ans», a-t-il confié à l’approche de son anniversaire.
Humoriste, acteur et auteur, il a aussi été employé de poste, graphiste, patron de cinéma et de théâtre. En 2022, l’humoriste a cosigné avec une centaine de membres du monde de la culture suisse une lettre ouverte au Conseil fédéral demandant une «action résolue contre le financement de la guerre [russe contre l’Ukraine] par la Suisse». Un engagement politique qu’il a choisi de ne pas répliquer sur scène.
- «À 90 ans et en pleine santé, Emil continue à faire des blagues»Lien externe (RTS)
- Lire son interview par mon collègue Marc-André Miserez (swissinfo.ch, 2008)
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