Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Depuis samedi, les «Corona Leaks» livrent presque chaque jour leur lot de surprises. La dernière en date: la nomination potentielle d’un troisième procureur extraordinaire pour enquêter sur cette affaire qui met sous pression le ministre de l’Intérieur Alain Beret.
Pendant ce temps, à Davos, le même Alain Berset a rencontré le président colombien, qui a salué les efforts de la Suisse pour ramener la paix dans son pays. Mes collègues Kamel et May ont pu interviewer l’un des négociateurs.
Bonne lecture,
Le Ministère public de la Confédération (MPC) souhaite nommer un nouveau procureur extraordinaire pour enquêter sur les fuites dans l’affaire des «Corona Leaks». Il serait le troisième à enquêter sur cette affaire qui secoue depuis dimanche le monde politique suisse.
Pour rappel, la Schweiz am Wochenende a eu accès à des procès-verbaux d’interrogatoire et à des courriels qui prouveraient que Peter Lauener, ancien chef de la communication d’Alain Berset, a transmis à plusieurs reprises des dossiers confidentiels concernant la pandémie de Covid-19 au patron du groupe de presse Ringier, Marc Walder.
De son côté, Alain Berset, qui refuse de se prononcer sur son implication éventuelle dans ces fuites, devrait prochainement être auditionné par les commissions de gestion du Parlement. Celles-ci décideront la semaine prochaine de la procédure exacte, mais, en raison de l’enquête en cours, leur marge de manœuvre est réduite.
«Lorsqu’une question se pose, il faut la régler dans le cadre des institutions», a affirmé mardi soir Alain Berset en marge du Forum économique mondial (WEF). «J’ai tout donné pour aider le pays à sortir d’une situation terrible avec la pandémie. On a vraiment tout fait. (…) Et dans ce cadre-là, je ne compte plus les fois où on a demandé ma démission sur des informations qui étaient sorties ici ou là», a-t-il déclaré.
- L’articleLien externe du Temps
- Notre interview du président de la Confédération lors de son entrée en fonction en janvier 2023
Jean-Pierre Gontard a été négociateur pour la Suisse en Colombie. Il revient sur l’art de la médiation et sur ce qui s’est passé en coulisses, spécialement à partir de 1999.
Jean-Pierre Gontard a parfois été accusé de partialité, même par des hommes et femmes politiques suisses. Car au cours de sa longue carrière, le médiateur suisse s’est rendu 35 fois en dix ans en Colombie. Ce qui l’a le plus touché, ce ne sont pas ces accusations, mais les remarques qui ont pu être faites à sa famille.
Selon lui, l’art de la médiation est d’abord une question de patience et de modestie, «sinon on vous prend pour un bluffeur et cela n’aide pas beaucoup.» Mais l’élément le plus important reste «le respect à accorder aux combattants, quels qu’ils soient. C’est la condition sine qua non de toute négociation naissante.»
Alors que le gouvernement colombien vient d’engager une négociation avec divers mouvements armés en vue d’un cessez-le-feu de longue durée, cette dimension est plus que jamais fondamentale aux yeux de Jean-Pierre Gontard. «L’enjeu est de comprendre leurs messages et d’en déduire ce que l’on peut faire pour qu’ils acceptent de déposer les armes.»
- L’interview de Jean-Pierre Gontard par mes collègues May Elmahdi Lichtsteiner et Kamel Dhif
- La deuxième interview sur la possible fin du conflit en Colombie
- L’expertiseLien externe en matière de paix de la Suisse saluée par le président colombien (RTS)
Davos attire chaque année des médecins du monde entier venant d’instituts très pointus. Ils y viennent pour parfaire leurs recherches sur des médicaments ou pour débattre de grandes questions scientifiques.
En 1860 déjà, le premier sanatorium a ouvert dans la ville la plus haut perchée d’Europe (1560 m d’altitude). Puis Davos est devenue une station de ski et, en 1971 seulement, le siège du WEF. «Beaucoup de gens – certains même ici à Davos – ne savent pas que des recherches de haut niveau sont menées ici», concède le maire Philipp Wilhelm.
Les champs d’activité vont de l’intelligence artificielle au rayonnement solaire, en passant par le traitement des allergies ou la prise en charge des avalanches. Depuis des décennies, des chirurgiens orthopédiques du monde entier suivent par exemple des formations données par la Fondation AO.
«Même si c’est une petite localité, les connexions internationales sont importantes par ici», déclare son directeur Geoff Richards. À terme, son objectif est notamment d’utiliser les données de nouveaux capteurs implantés sur des fractures pour développer des traitements personnalisés plus efficaces et moins onéreux.
- L’article de mes collègues Sara Ibrahim et Michele Andina
- Leur vidéo sur un congrès de formation pour les chirurgiennes et chirurgiens orthopédistes
La vente des produits bios est en recul et a retrouvé ses niveaux d’avant Covid. La filière souffre de l’inflation, mais pas seulement.
Selon l’association faîtière Bio Suisse, les ventes de produits bios ont progressé de 19,1% en 2020, portant la part de marché du bio à 10,8% dans la Confédération. Le chiffre d’affaires du bio a continué de progresser en Suisse en 2021 pour passer la barre des 4 milliards de francs, un doublement en dix ans.
Mais depuis début 2022, l’inflation fait perdre du terrain à des produits qui sont entre 30 et 50% plus chers que leurs homologues issus de l’agriculture dite conventionnelle. La Suisse est toutefois moins touchée que ses voisins européens par l’inflation, ce qui devrait permettre à la filière de se maintenir à un niveau supérieur.
Outre leur cherté, des acteurs se posent la question de savoir si les produits bio répondent (encore) aux enjeux actuels de la saisonnalité et des circuits courts. Pour la Fédération romande des consommateurs (FRC), si les surmarges pratiquées dans la filière continuent, le bio ne pourra pas se démocratiser.
- L’articleLien externe du Temps (sur abonnement)
- L’agriculture bio, une transition pas forcément simple
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