Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,
Avec sa tignasse en bataille, son franc-parler et ses ambiguïtés, le journaliste Alexei Venediktov est un personnage haut en couleur. Qui est cet opposant déclaré à la guerre en Ukraine qui continue à diffuser sur Youtube depuis Moscou, mais que ses détracteurs accusent d’être proche de Vladimir Poutine? Pour essayer de le savoir, nous l’avons rencontré. Et il est aussi passionnant que passionné.
Je vous parle aussi d’un voyage suisse à Taïwan qui n’a rien à voir avec la diplomatie, d’une transparence toute neuve dans le financement des campagnes politiques suisses et d’un nouveau bateau hybride qui va sillonner les eaux du lac Léman.
Bonne lecture,
Alexei Venediktov, ancien rédacteur en chef d’«Écho de Moscou», était de passage en Suisse. Nous l’avons rencontré. Sa radio a été interdite pour avoir dénoncé la guerre en Ukraine, mais il continue à travailler depuis Moscou via une chaîne Youtube.
Donner la parole à tout le monde, mais aussi parler avec tout le monde. C’est la devise du journaliste russe, récemment taxé d’«ennemi» par Evgueni Prigojine, chef de l’armée privée Wagner. Il affirme toutefois vouloir rester en Russie aussi longtemps que cela sera possible.
Le Kremlin lui reproche d’être un agent de l’étranger, alors qu’une partie de l’opposition l’accuse d’être trop proche du pouvoir. «Ces accusations provenant des deux camps opposés sont la preuve que je fais bien mon travail. Le journaliste ne doit pas être ami avec telle ou telle force politique et il peut avoir des amis dans tous les partis», répond-il.
Alexei Venediktov juge les sanctions contre son pays contre-productives. Selon lui, elles obéissent à «une logique de responsabilité collective, qui correspond à la logique des terroristes islamistes», et «Vladimir Poutine utilise cela pour dire que l’Occident est contre tous les Russes».
- L’interview d’Alexei Venediktov, par Katy Romy
- Les opposants à Vladimir Poutine critiquent la Suisse – cinq interviews d’opposants russes de premier plan, par Elena Servettaz
- Un tribunal pour les crimes de guerre russes en Ukraine – mais comment? – l’avis de cinq expert-e-s en droit international, Elena Servettaz
Plus
Cinq parlementaires fédéraux suisses sont en visite pour une semaine à Taïwan – ce qui déplaît fortement à Pékin. Il ne s’agit toutefois pas d’une délégation officielle, mais d’un voyage privé organisé par l’intergroupe parlementaire Suisse-Taïwan, qui est un groupe d’amitié entre élus. Les participants prennent eux-mêmes en charge tous les frais.
Ce voyage était prévu de longue date, mais avait été repoussé en raison de la pandémie de Covid-19. Cette fois, le groupe a maintenu sa visite malgré la mise en garde de l’ambassade de Chine à Berne. «Les parlementaires devraient éviter toute forme de contact officiel avec les autorités de Taïwan» et «ne pas envoyer de signal aux séparatistes», a-t-elle averti il y a trois semaines.
Les élus vont néanmoins rencontrer la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen, qui les reçoit lundi. Ils seront également reçus par le président du Parlement et les ministres des Affaires culturelles, de la Défense, de la Technologie et de la Santé. Une rencontre avec la commission des droits humains et la visite d’un institut de recherche technologique sont aussi au programme.
- L’articleLien externe de RTS Info
En cette année d’élections fédérales, le financement des campagnes sera soumis pour la première fois à des règles de transparence. C’est bien, mais pas encore suffisant, estime Martin Hilti, directeur de Transparency International Suisse, qui pointe des lacunes au niveau des contrôles.
Les dons de plus de 15’000 francs et les budgets de campagnes qui dépassent 50’000 francs devront être communiqués. Le Contrôle fédéral des finances sera chargé de recevoir, contrôler et publier les informations. Mais s’il découvre des irrégularités, il pourra difficilement les rendre publiques.
«Si quelqu’un veut contourner les règles, il le pourra», avertit Martin Hilti. Selon lui, le législateur n’a pas vraiment cherché à mettre sur pied une réglementation plus difficile à contourner. Il sera toujours possible de faire plusieurs petits dons au lieu d’un gros, de se cacher derrière une structure intermédiaire ou de se servir d’hommes de paille.
- L’interview de Martin Hilti, par Dorian Burkhalter
- Le secteur public suisse toujours vulnérable à la corruption et au lobbying – Dominique Soguel, janvier 2023
- Financement de la politique: la Suisse cède la lanterne rouge de la transparence à la Biélorussie – Bruno Kaufmann, février 2022
Loin de ses bateaux Belle Époque à roues à aubes, la Compagnie générale de navigation sur le Léman va inaugurer deux unités futuristes, à propulsion hybride. Baptisés Naviexpress et fabriqués en Suisse, ces deux bateaux assureront les navettes Lausanne-Evian et Lausanne-Thonon, avec une consommation de diesel réduite de 40%.
Le carburant électrique est produit par de grands panneaux solaires, puis stocké dans des batteries rechargeables. Même la climatisation et le chauffage fonctionnent via un système de récupération de la chaleur. Le premier de ces bateaux sera mis en service à la fin de l’été, le second en 2024.
L’ambition de la compagnie est de séduire toujours plus de frontaliers. Actuellement, seul un pendulaire sur quatre se rend au travail en bateau depuis Evian. Ils pourront en outre profiter de cadences plus régulières. Dès la mise en service du premier bateau, la fréquence passera à 45 minutes entre chaque départ aux heures de pointe, contre 1h20 aujourd’hui.
- L’article et la vidéoLien externe de RTS Info
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative