Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Depuis quelques semaines, plusieurs objets volants chinois (plus ou moins) non identifiés ont survolé les États-Unis, le Canada et dernièrement le Japon, avant d’être abattus. Ces puissances accusent la Chine d’espionnage. Mais saviez-vous que, dans les années 1960, la Suisse était une plaque tournante pour les services secrets de l’Empire du Milieu?
Au menu également: l’illicéité de confisquer les avoirs russes en Suisse, les résultats record de Glencore, numéro 1 suisse des matières premières, et des sodas à l’avenir moins sucrés.
Bonne lecture,
La confiscation d’avoirs russes en Suisse est illicite. C’est le résultat d’une analyse menée par l’Office fédéral de la justice (OFJ) sur demande du Conseil fédéral et présenté mercredi.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie, des discussions sont en cours au niveau international sur la possibilité d’utiliser les avoirs russes gelés pour reconstruire l’Ukraine. Dans ce contexte, le Conseil fédéral a mandaté l’OFJ d’examiner la faisabilité de cette démarche.
Les conclusions du groupe de travail réunissant des spécialistes de plusieurs offices fédéraux sont claires: le droit suisse n’autorise pas l’expropriation d’avoirs privés sans indemnisation, du moment que leur origine n’est pas illégale. Cette confiscation serait contraire au droit fondamental de garantie de la propriété.
Outre les avoirs privés, la possibilité de confisquer les réserves monétaires de la Banque nationale russe est aussi débattue. De même, la communauté internationale discute de l’éventualité de renforcer les normes pénales applicables aux personnes frappées de sanctions qui violeraient ces dernières.
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Le géant suisse des matières premières Glencore annonce un bénéfice record pour 2022. Dopé par l’explosion du prix des matières premières, il a plus que triplé.
La guerre en Ukraine a fait bondir les prix des matières premières et notamment celui du charbon, qui a été multiplié par trois. La situation profite à Glencore, comme le confirmait son directeur général Gary Nagle mercredi: «les développements inédits sur les marchés mondiaux de l’énergie ont été des facteurs déterminants pour nos activités commerciales et industrielles».
Selon les chiffres publiés, la firme zougoise a vu ses recettes gonfler de 26% pour atteindre près de 209 milliards de francs suisses. Le groupe actif dans le cuivre, le pétrole et le charbon va reverser 7,1 milliards à ses actionnaires, à la fois sous la forme rachat d’actions et de dividende.
Ces résultats n’ont, semble-t-il, pas été grevés par les fortes amendes infligées par plusieurs pays pour fait de corruption et manipulation des marchés pétroliers. Glencore a payé les amendes d’un montant total de 1,576 milliard de dollars grâce à ses 1,5 milliard de dollars de provisions pour litige.
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Neuf producteurs de boissons se sont engagés à réduire le sucre contenu dans leurs sodas. Ils ont signé mardi une déclaration en ce sens en présence du ministre de la Santé Alain Berset.
Rivella, Coca-Cola Suisse, Ramseier ou encore le détaillant Volg figurent parmi les entreprises signataires. Elles ont fait la promesse de réduire de 10% la teneur en sucre dans les boissons rafraîchissantes, les boissons lactées et les sérés d’ici la fin 2024.
Les boissons sont un levier de taille pour atteindre les objectifs d’une alimentation moins sucrée, souligne le Département fédéral de l’intérieur. L’enjeu est de taille, car les Suisses sont de véritables becs à sucre: ils et elles en consomment en moyenne 100 grammes par jour, soit deux fois plus que les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.
En revanche, la Confédération n’est pas parvenue à un accord similaire pour faire baisser la teneur en sel des aliments. Ses propositions n’ont pas trouvé de soutien chez les producteurs. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) s’apprête à examiner des mesures réglementaires visant à obtenir cette réduction dans certains produits.
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Dans les années 1960, des agents secrets chinois ont mis en place des réseaux d’espionnage internationaux depuis la Suisse. Une situation impensable aujourd’hui, alors que les relations entre la Chine et les puissances occidentales ont rarement été aussi tendues.
Plusieurs paramètres ont rendu la Suisse attrayante pour les services secrets chinois. Géographiquement parlant, le pays est situé au cœur de l’Europe. De plus, en tant que pays neutre, il accueillait chaque année des milliers de diplomates à l’ONU. Enfin, le Ministère public de la Confédération et la Police fédérale ne pouvaient agir que contre les personnes et les organisations menaçant la sécurité intérieure et extérieure du pays. En bref, il n’était pas interdit d’espionner l’étranger depuis la Suisse.
Dans les années 1950 et 1960, l’ambassade de Chine et le consulat général à Genève employaient ensemble jusqu’à 100 personnes. En 1967, sur une centaine de fonctionnaires chinois en Suisse, trente étaient soupçonnés d’appartenir aux services secrets. Trente autres étaient soupçonnés d’avoir des missions de renseignement.
Ils avaient notamment les diplomates taïwanais et les technologies occidentales dans le collimateur. Mais, malgré les soupçons, la Suisse s’est refusée à prendre des mesures contre l’ambassade de Chine, «dans l’intérêt du maintien de relations normales avec Pékin».
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