Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le magazine Ktipp révèle que les CFF veulent équiper leurs gares de caméras à reconnaissance faciale. Il estime que le but est la maximisation du profit. L’entreprise ferroviaire parle d’un meilleur service client et de sécurité accrue. Les experts estiment qu’il est surtout temps qu’un débat public se tienne concernant les nouvelles technologies.
Aussi dans cette sélection du jour: une entreprise a «effacé» des articles de médias suisses pour le compte de clients douteux, le renseignement suisse s’inquiète des tentatives d’espionnage dans les universités, et la quête d’une Australienne aux parents biologiques suisses pour obtenir un passeport rouge à croix blanche.
Bonne lecture,
Les CFF veulent équiper leurs gares de caméras à reconnaissance faciale. Le magazine Ktipp le révèle après s’être procuré l’appel d’offres des Chemins de fer fédéraux.
Le but du dispositif serait de tracer les voyageuses et voyageurs, de même que leurs achats, de façon à augmenter leurs dépenses. Car plus le chiffre d’affaires des commerces augmente, plus les CFF perçoivent des loyers élevés. L’entreprise ferroviaire défend un meilleur service pour sa clientèle et une sécurité accrue.
En plus des déplacements et des dépenses, des données telles que l’âge, les bagages ou la taille des personnes voyageant devraient aussi être récoltées. Les CFF indiquent que celles-ci ne devraient pas – en conformité avec la loi suisse – permettre d’identifier des individus. Mais cela ne suffit pas à rassurer.
Pour le préposé fédéral à la protection des données, il s’agit d’un «projet à haut risque». Il attend que les CFF lui présentent leur analyse des risques. Une experte en cybersécurité a souligné au téléjournal de la RTS qu’il est important qu’un débat public ait lieu en Suisse concernant les avancées technologiques et leur impact sur la société.
- Lire le dossierLien externe de la RTS
- Lire l’articleLien externe de Ktipp (en allemand)
Des articles de médias suisses «effacés» pour le compte de clients douteux? La RTS avec le consortium Forbidden Stories enquête sur la mystérieuse entreprise Eliminalia.
L’entreprise, qui dispose de bureaux en Suisse, est spécialiste de la réputation en ligne. Son service: supprimer à la demande de ses clients des photos ou commentaires négatifs pouvant être consultés sur internet à leur sujet.
Problème: certains de ces clients ont fait l’objet de condamnations, selon les informations de la RTS. Un avocat spécialisé dans le numérique, avec qui la RTS a partagé ses documents, estime que l’entreprise va plus loin que le droit à l’oubli. «Elle efface le travail d’enquête de journalistes, elle efface la vérité», dit-il.
Des articles de médias suisses seraient concernés. L’entreprise aurait utilisé plus de 600 faux médias en ligne pour noyer les contenus peu flatteurs sous des articles traitant de façon positive de ses clients. D’autres articles auraient été tout simplement désindexés des moteurs de recherche en contournant des mesures protégeant les droits d’auteur.
Les étudiantes et étudiants suisses sont-ils dans le viseur de services secrets étrangers? Il semblerait que oui, rapporte le Blick.
Le Service de renseignement de la Confédération tire la sonnette d’alarme dans une nouvelle brochure destinée aux hautes écoles du pays. Si les infrastructures des universités helvétiques sont de mieux en mieux protégées contre les attaques, le personnel et le corps estudiantin restent vulnérables, surtout au vu de la culture d’ouverture du monde académique.
Les techniques employées peuvent être très banales. Un doctorant de l’Université de Saint-Gall a par exemple reçu de nombreuses requêtes d’étudiants étrangers sur les réseaux sociaux cherchant à connaître les détails d’un projet. Une étudiante, de retour d’un échange à l’étranger, a quant à elle reçu une offre d’un institut de recherche étranger qui en réalité faisait partie des services secrets.
La recherche dans les domaines techniques et scientifiques est particulièrement à risque. Pékin et Moscou sont pointés du doigt comme menaces. Le renseignement suisse estime toutefois qu’il revient aux universités de rester prudentes et souligne l’importance de la collaboration et du partage de connaissance dans le monde de la recherche.
- Lire l’articleLien externe de Watson
- «Quand la Suisse était une plaque tournante des espions chinois» (Ariane Knüsel, swissinfo.ch)
Une enfant de parents biologiques suisses, adoptée en Australie, cherche à obtenir son passeport suisse, une quête difficile. Mes collègues l’ont rencontrée à l’occasion de sa visite dans le pays.
«Le fait que je sois suisse était totalement inattendu», se rappelle Cate Riley. De parents biologiques suisses, elle a été adoptée quelques semaines après sa naissance à Sydney en 1970.
Un fait qu’elle ignorait jusqu’en 1991, lorsque la loi australienne a changé, lui permettant enfin de consulter son dossier. «À l’époque, je ne savais même pas où se trouvait la Suisse», avoue-t-elle.
Trouver sa mère biologique a été une odyssée qui a duré cinq ans. Aujourd’hui, Cate Riley cherche à obtenir la nationalité suisse, ce qui s’avère être compliqué aussi. Car un enfant né à l’étranger d’un parent suisse qui a une autre nationalité perd automatiquement son passeport à 25 ans.
- Lire l’article de mes collègues Melanie Eichenberger et Julie Hunt.
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