Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Ce lundi marque le début de plusieurs discussions importantes en Suisse. À Berne, le Parlement débute sa session de printemps. Son programme chargé reflète l’actualité du moment: approvisionnement énergétique, retraites, guerre en Ukraine ou encore Iran. À Genève, c’est le Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui se réunit. Son agenda est également bien rempli – avec au premier plan l’invasion russe de l’Ukraine.
Aussi dans cette sélection du jour: la lutte contre l’addiction au sucre et celle contre les cyberattaques visant le secteur humanitaire.
Bonne lecture,
Le Parlement suisse se réunit lundi pour le début de sa session de printemps. Deux thèmes majeurs se détachent: l’énergie et les retraites.
Durant les trois prochaines semaines, les parlementaires tenteront notamment de trouver un compromis sur la réforme du deuxième pilier. Ils débattront en profondeur de l’approvisionnement en électricité du pays par les énergies renouvelables. Le parti écologiste (les Verts) espère saisir l’occasion pour inscrire dans la loi des dates fixes pour l’arrêt des centrales nucléaires.
La guerre en Ukraine sera aussi au programme, notamment avec la délicate question de la réexportation du matériel de guerre. Autre actualité internationale chaude: l’Iran. Le Parlement devrait discuter de la reprise des sanctions européennes à l’encontre de Téhéran.
Lundi après-midi, une déclaration du Conseil national en faveur des droits humains en Iran a été adoptée. La semaine dernière, Berne avait été critiqué, aussi à l’international, après la visite en tchador d’une mosquée par l’ambassadrice suisse à Téhéran. Ignazio Cassis, ministre des Affaires étrangères, a dit lundi assumer le «symbole fort» de l’envoi d’une femme diplomate dans le pays.
- ConsulterLien externe le suivi de la RTS
- «Énergie, LPP, AVS et primes au menu du Parlement»Lien externe (20 minutes)
- «Cassis assume après la polémique de l’ambassadrice suisse à Téhéran» (Keystone)
- «Le National vote une déclaration en faveur du peuple iranien»Lien externe (Lematin.ch)
Ne parle-t-on pas assez de l’addiction au sucre? Le Parlement débat du sujet ce lundi, 24 Heures interroge une experte.
Des études sur les animaux montrent que l’addiction au sucre est plus forte que celle à la cocaïne. Mais chez les humains, l’utilisation du terme est controversée, même si des symptômes de sevrage existent aussi, explique Nathalie Farpour-Lambert, spécialiste de l’obésité et consultante pour l’OMS.
Selon elle, le problème est sous-estimé en Suisse. Car en plus du caractère addictif du sucre, celui-ci est particulièrement mauvais pour la santé (obésité, maladies du foie et cardiovasculaires, caries). Pour l’experte, la lutte contre les ajouts de sucre devrait être tout aussi intense que celle contre l’alcool ou le tabac.
Faut-il légiférer? Oui, affirme l’experte. Elle indique que «l’OMS prône de faire baisser les quantités de sucre ajouté, par le biais de taxes, et d’améliorer l’information sur les produits». Elle soutient également les deux projets actuellement en discussion au Parlement cherchant à limiter légalement les teneurs en sucre.
- «On sous-estime totalement l’addiction au sucre»Lien externe (24 Heures, abonnement)
À Genève, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU se réunit à partir de lundi pour une session record de presque six semaines. Son agenda déborde.
La guerre en Ukraine devrait toutefois être au cœur des discussions ces prochains jours. Une centaine de diplomates de haut niveau – dont des ministres – sont attendus à Genève d’ici à vendredi pour y prononcer des discours. Ceux-ci sont généralement adressés aux publics restés à domicile et mettent en évidence les priorités nationales souvent très différentes des pays en matière de droits humains.
Durant cette session, une commission d’experts enquêtant sur les violations des droits humains en Ukraine présentera son rapport final très attendu. Son président avait déclaré en septembre disposer de preuves que des «crimes de guerre ont été commis» durant l’invasion russe de l’Ukraine. Celles-ci pourraient être utilisées lors de futurs jugements.
Cette session sera aussi la première du nouveau chef des droits humains de l’ONU, Volker Türk. Alors que la Déclaration universelle des droits de l’homme fête ses 75 ans, son caractère universel est de plus en plus remis en question. L’Autrichien aura la difficile tâche de rassembler la communauté internationale autour des principes de ce texte historique, tout en s’assurant qu’aucun pays n’échappe à la critique.
Un nouveau centre de cybersécurité humanitaire voit le jour à Genève. Lancé lundi, celui-ci doit permettre au secteur d’affronter les défis du monde numérique.
Ses objectifs concrets: évaluer la menace, comprendre l’impact des attaques, et plaider auprès des États et des ONG pour une meilleure prise en compte de la cybersécurité. L’attaque de l’an dernier contre le CICR a été «une immense piqûre de rappel», déclare le directeur du CyberPeace Institute, l’organisation qui porte le projet.
En effet, le risque est particulièrement marqué. Les organisations humanitaires traitent des informations très sensibles sur des personnes vulnérables, mais sont souvent mal équipées pour faire face aux cyberattaques. Et ce d’autant plus qu’elles se retrouvent non seulement dans le viseur des groupes criminels, mais aussi des États.
«Il faut investir dans le suivi des règles internationales au fur et à mesure que les technologies avancent», indique le directeur de l’initiative. Il affirme être en contact avec Berne dans l’espoir que la Suisse porte cette question au Conseil de sécurité de l’ONU pendant ses deux ans en tant que membre non permanent.
- «Un centre de cybersécurité humanitaire lancé à Genève» (Keystone-ATS)
- Lire mon article pour comprendre comment une cyberattaque peut constituer un crime de guerre
- Écouter le podcast (en anglais) de ma collègue Imogen Foulkes sur la cyberguerre
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