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La salle accueillant le Conseil des droits de l homme

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Ce jeudi, j’aimerais vous parler de la difficulté que rencontrent les organisations non gouvernementales (ONG) à accéder à l’ONU. Le Conseil des droits de l’homme, qui a entamé sa session de printemps lundi, en est l’exemple type. Pour obtenir leur accréditation, les ONG – qui jouent pourtant un rôle crucial dans les débats - doivent passer par un mystérieux organe basé à New York qui leur met passablement les bâtons dans les roues.

Dans ma sélection, je vous parlerai également de Soliswiss, une coopérative au secours de la cinquième Suisse, du congé paternité en cas du décès de l’épouse, et de l’UDC qui ne veut pas renoncer au nucléaire.

Bonne lecture,

La salle accueillant le Conseil des droits de l homme, avec beacoup de monde
© Keystone / Laurent Gillieron

La session de printemps du Conseil des droits de l’homme a débuté lundi à Genève. L’occasion pour les Organisations non gouvernementales (ONG) de monter à la tribune. Le problème, c’est qu’elles doivent disposer d’une accréditation qu’un organe onusien basé à New York ne délivre pas si facilement.


Pour les Organisations non gouvernementales, les sessions du Conseil des droits de l’homme sont l’occasion rêvée de défendre, sur la scène internationale, les causes qu’elles soutiennent. Encore faut-il obtenir l’accréditation pour accéder aux travées de l’ONU.

C’est un organe onusien discret à New York qui se charge de délivrer ces accréditations. Ou qui fait tout pour ne pas les délivrer. En théorie, cet organe est censé ouvrir la porte à un large éventail d’ONG susceptibles d’apporter leur expertise aux travaux de l’ONU. Mais de nombreuses voix critiques affirment que les membres de cet organe font exactement le contraire.

Le problème c’est que les États membres de cet organe, ou le Comité des ONG, agissent parfois comme des sentinelles cherchant à bloquer certains groupes de la société civile plutôt que de faciliter leur participation aux Nations unies. La Chine est particulièrement forte dans ce domaine.

Pour bloquer les candidatures des ONG, le Comité use d’un stratagème mesquin. «La tactique consiste simplement à soulever une question. Si l’ONG n’est pas présente à New York pour y répondre, sa demande est automatiquement reportée à la session suivante », explique une responsable qui a dû attendre 15 ans pour obtenir son accréditation.

Plusieurs dossiers suspendus
Soliswiss

Voilà un article destiné tout particulièrement aux Suisses de l’étranger: Soliswiss, une coopérative qui vient en aide à la Cinquième Suisse. Chaque année 30’000 Helvètes quittent leur pays et se retrouvent aux prises avec des défis avant, pendant et après cette émigration. Soliswiss est là pour répondre à leurs besoins.


Peu de Suisses de l’étranger savent qu’il existe une coopérative qui s’occupe de leurs inquiétudes. En l’occurrence Soliswiss, créée en 1958 sous le nom de «Fonds de solidarité coopérative pour les Suisses de l’étranger».

L’idée de base était de répondre aux incertitudes financières. Une aide à l’entraide donc, sous forme d’argent. En ce sens, elle diffère complètement de l’Organisation des Suisses de l’étranger, qui s’engage avant tout pour les intérêts politiques de la Cinquième Suisse.

Mais à l’exception de la pandémie de coronavirus, cet aspect de solidarité a plutôt diminué au cours des 65 dernières années. L’accent a été mis sur les conseils aux candidats à l’émigration, aux rapatriés, aux globe-trotters ou aux retraités qui souhaitent passer leur retraite à l’étranger. La coopérative s’est spécialisée dans les questions liées au travail et aux rentes à l’étranger.

En 2022, 3200 demandes ont été traitées. Les personnes qui ne sont pas membres de la coopérative peuvent également profiter de ce soutien, moyennant une contribution financière. Aujourd’hui, la coopérative compte 4000 membres dans plus de 130 pays, avec une moyenne d’âge de 55 ans.

Un père portant son bébé
© Keystone / Gaetan Bally

Le père, dont l’épouse décède peu après la naissance de leur enfant, aura droit a un congé maternité. Ainsi en a décidé le Conseil des États lors de sa séance de jeudi. Le projet a été soutenu sans aucune opposition.


C’était une lacune dans le droit actuel. Ce jeudi, le Conseil des États l’a comblée en accordant au père, dont l’épouse décède après la naissance de leur bébé, un congé maternité.

Le père survivant bénéficiera ainsi d’un congé de 14 semaines. Si c’est le père qui décède dans un délai de six mois, la mère survivante bénéficiera du congé paternité de deux semaines. Au total, mère ou père auront ainsi droit à 16 semaines de congé.

Les cas sont rares: une naissance sur 16’400. Mais il est important de tenir compte de la situation tragique, a insisté Damian Müller (PLR/JU) de la commission. «Il n’y a pas lieu ici de faire de fausses économies». Les conséquences financières sont d’ailleurs négligeables. Les coûts pour les allocations pour pertes de gains sont estimés à 120’000 francs.

Ce jeudi, il a également été question sous la Coupole d’assouplir les conditions d’exercer pour les médecins étrangers, de protéger les maraîchers suisses, de refuser un calculateur du prix de l’essence. Comme le National, les sénateurs ont refusé à une voix près d’adapter les rentes au renchérissement.

Une centrale nucléaire
© Keystone / Gaetan Bally

Le nucléaire tente la droite. Selon le journal «Le Temps», l’UDC et une partie du PLR voudraient faire sauter le verrou légal qui interdit toute construction de réacteur. Le débat sur l’avenir électrique du pays sera chaud le lundi 13 mars.


Le Parlement s’attaquera, d’ici le 13 mars et sur trois jours, à l’avenir électrique du pays. Alors que le pays souhaite accélérer les investissements dans l’hydraulique, le solaire et l’éolien, l’UDC et une partie du PLR essaient d’ouvrir une petite porte pour relancer le nucléaire.

Pour rappel, à la suite du tsunami qui avait frappé le Japon en 2011 et à l’accident subséquent de Fukushima, la Suisse avait pris la décision de sortir progressivement du nucléaire. Les centrales devront s’arrêter dès qu’elles auront atteint l’âge de 50 ans. Et toute construction de centrale est prohibée.

C’est cette interdiction que l’UDC veut supprimer. «Il s’agit de maintenir dans notre pays une énergie propre, qui n’émet pas de CO2», souligne Pierre-André Page, conseiller national UDC et membre de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE).

La gauche n’est évidemment pas de cet avis. «Les centrales nucléaires sont un gouffre financier, de l’argent qui serait largement mieux investi dans le solaire ou l’éolien», relève la Verte Delphine  Klopfenstein, membre de la CEATE. Qui précise: «Le parc nucléaire représente 30% de l’énergie électrique du pays, c’est l’équivalent de notre potentiel d’économie d’énergie.»

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