Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Aujourd’hui, j’aimerais vous exposer la problématique des mineurs non accompagnés, qui cachent souvent leur souffrance derrière leur grande capacité d’adaptation. Et cette souffrance peut malheureusement conduire au suicide: en l’espace d’un peu plus d’un mois, deux jeunes requérants d’asile ont ainsi mis fin à leurs jours à Genève.
Dans ma sélection, je vous parlerai également d’un nouvel esprit qui imprègne les coopératives, du groupe paramilitaire Wagner qui déstabilise le monde humanitaire de la Genève internationale et de la reprise des essais pour le vote électronique.
Bonne lecture,
La Suisse accueille de plus en plus de mineurs non accompagnés: en 2022, ils étaient 2450 à avoir demandé l’asile à la Confédération. L’encadrement de ces jeunes est un défi. Un ouvrage paru récemment explore la question de leur accompagnement vers l’âge adulte.
Le fait de voir de plus en plus de jeunes migrants venir en Suisse a forcé les professionnels chargés de leur encadrement à revoir leur protocole d’intervention. C’est ce qu’explique à swissinfo.ch le psychologue Sydney Gauthier, qui a dirigé la rédaction d’un ouvrage portant sur l’accompagnement des mineurs non accompagnés vers l’âge adulte.
Dans le canton de Vaud où il travaille, Sydney Gauthier relève: «Nous sommes passés de deux foyers d’accueil à huit, et bientôt dix». Il poursuit: «Dans certains endroits du canton, nous avons été amenés à renoncer temporairement à rencontrer systématiquement tous les jeunes mineurs non accompagnés.»
À la place, c’est aux éducateurs de détecter les signes de mal-être. «Mais la détresse psychologique des jeunes migrants est difficile à détecter», reconnaît Sydney Gauthier. Ces jeunes souffrent beaucoup de troubles dépressifs, mais aussi de troubles de la personnalité, de troubles psychotiques ou de troubles de l’attachement.
Pour Sydney Gauthier, l’un des grands défis est de mieux soutenir ces mineurs lors de leur passage à la majorité: «Ce sont des jeunes vulnérables, qui sont confrontés à un nouvel environnement, qui doivent apprendre une nouvelle langue, aller à l’école. À l’âge de 18 ans, ils deviennent majeurs et devraient être autonomes. C’est une transition assez brutale.»
- Lire l’article de Katy Romy
- Les graves conséquences psychiques du non-respect des droits de migrantsLien externe, Le Temps (abonnés)
- Rien ne change à l’ÉtoileLien externe, Le Courrier
Les jeunes entrepreneurs misent davantage sur les start-up que sur les coopératives, qui traînent une réputation de performance moyenne. Pourtant, elles font en moyenne moins souvent faillite que les sociétés anonymes par exemple. swissinfo.ch dresse le portrait de trois coopératives qui fonctionnent par idéalisme et qui tordent le cou aux idées reçues.
Selon une étude, la population suisse continue de penser que les coopératives sont peu attrayantes. Quant aux jeunes entrepreneurs, ils préfèrent miser sur une société anonyme pour «devenir riche». Et si tout cela n’était que des idées préconçues?
Dans un quartier résidentiel de la ville de Berne, le magasin participatif Güter a trouvé une niche. Les rayons sont remplis de produits alimentaires et hygiéniques. Membre de la coopérative, Nicholas Pohl ne jure plus que par ce modèle de fonctionnement pour essayer de rendre le monde plus durable. Ici, les prix sont 10 à 20% moins chers que dans un magasin bio.
Dans un tout autre domaine, celui de la musique, on découvre la Red Brick Chapel, qui est le seul label en Suisse à avoir misé sur la forme juridique de la société coopérative. «À la différence de la grande majorité des labels européens, le nôtre appartient directement aux musiciens et producteurs qui le composent», précise Christian Müller, l’une des chevilles ouvrières du label.
De la musique on passe au vélo avec Veloblitz à Zurich, une coopérative de coursiers qui emploie 120 collaboratrices et collaborateurs. Son directeur explique: «Contrairement à une SA ou à une société à responsabilité limitée, il n’y a pas besoin de capital de départ. Les coopératives permettent aux gens qui ont moins d’argent de faire aussi des affaires».
- Lire l’article de Benjamin von Wyl et Thomas Kern
- Le modèle de Park SlopeLien externe à New York, le Journal minimal
- Les caractéristiques d’une coopérativeLien externe, DEFR
Le groupe paramilitaire russe Wagner, actuellement présent sur le front de l’Ukraine, mais aussi en Afrique, déstabilise le monde humanitaire de la Genève internationale. La milice s’est installée dans les interstices du droit international, pour reprendre une expression du quotidien Le Temps.
La sale réputation de Wagner, cette organisation militaire «privée» au service du Kremlin, n’est plus à faire. Ses combattants sont devenus un facteur déterminant dans le conflit en Ukraine. Et pour les humanitaires et les ONG, c’est aussi un acteur d’un nouveau genre.
«Wagner est-il une entité privée, paraétatique ou étatique? À qui parle-t-on? Qui prend la décision finale? À qui attribuer la responsabilité», s’interroge Marie Lequin, cheffe de la région Eurasie à l’Appel de Genève.
«Wagner est un phénomène nouveau», constate Jamie Williamson, directeur de l’International Code of Conduct Association, une organisation basée à Genève. «Son libellé est très difficile à définir, car ce groupe ne répond à aucune définition du droit international. Il y a un débat.»
- Lire l’articleLien externe du Temps (abonnés)
- La justice américaine qualifie le patron de Wagner de «criminel de guerre»,Lien externeTVA Nouvelles
- Wagner affirme avoir encerclé BakhmoutLien externe, Le Figaro
Le Conseil fédéral a décidé ce vendredi de reprendre les essais de vote électronique. Il a accordé aux cantons de Bâle-Ville, de Saint-Gall et de Thurgovie l’autorisation générale pour la reprise de ces essais dans le cadre des votations fédérales.
Grâce à l’autorisation de la Confédération, les cantons de Bâle-Ville, de Saint-Gall et de Thurgovie pourront utiliser pour la première fois le nouveau système de vote électronique de La Poste suisse, que des experts ont vérifiés à plusieurs reprises.
Les autorisations générales ont été délivrées à la lumière des résultats du contrôle indépendant commandé par la Chancellerie fédérale, dont les rapports d’audit ont été publiés ce vendredi. Le Conseil fédéral conclut que le système et son exploitation ont été suffisamment améliorés pour permettre une utilisation dans le cadre limité des essais autorisés.
Le vote électronique sera accessible aux électeurs suisses de l’étranger enregistrés dans les trois cantons ayant demandé l’autorisation générale. Par ailleurs, le canton de Bâle-Ville permettra également aux électeurs qui résident en Suisse et qui sont atteints d’un handicap de voter par voie électronique. Au total, les trois cantons demandent l’admission d’environ 65’000 électeurs, soit 1,2 % de l’ensemble du corps électoral suisse.
Cette décision est accueillie avec un grand soulagement par l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE). «C’est un vent d’espoir et un signal positif fort pour les 220’000 Suisses de l’étranger inscrits sur un registre électoral», se réjouit la directrice de l’OSE, Ariane Rustichelli. «Les attentes de la Cinquième Suisse sont très fortes depuis l’arrêt total des essais il y a quatre ans».
- Lire l’article de Balz Rigendinger et Samuel Jaberg
- Les explicationsLien externe de La Poste
- Le système a résisté à 60’000 cyberattaques,Lien externeRTS
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