Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
En ce début de semaine, j’aimerais vous proposer une interview exclusive accordée par le pape François à nos collègues de la RSI. Selon lui, l’argent est clairement l’élément qui éloigne l’être humain de Dieu.
Dans ma sélection du jour, je reviendrai également sur le débat sur le sucre, qui a occupé le Conseil National au début de sa session de printemps.
Bonne lecture,
Pour le pape François, l’argent est clairement le problème de ce monde. Il dit déplorer que son mauvais usage éloigne l’être humain de Dieu et le pousse, entre autres, à faire la guerre.
Il y a dix ans que le pape François a été élu. À cette occasion, il a accordé une longue interview à la radiotélévision suisse en langue italienne (RSI), où il affirme que le pire de l’homme, ce sont ses poches. «Le diable entre par les poches».
Au sujet du conflit en Ukraine, il raconte: «Au deuxième jour de la guerre, je me suis rendu à l’Ambassade de Russie pour dire que j’étais prêt à me rendre en Russie si Vladimir Poutine me donnait une fenêtre de négociation.» Mais le ministre des Affaires extérieures Sergueï Lavrov lui a répondu: «Bien merci beaucoup, mais ce n’est pas le moment».
À propos de la Suisse, il déclare qu’elle a une belle humanité. C’est curieux dit-il, «chaque région a sa propre personnalité. Je le constate ici parmi les gardes. Ceux du Tessin sont plus proches de nous; ceux de Genève sont plus français; ceux du côté allemand ont une personnalité différente, mais ils sont braves.»
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La Suisse ne veut décidément pas d’une taxe sur le sucre à des fins de santé publique. Le Conseil national en a encore fait la démonstration en début de sa session de printemps en refusant deux initiatives allant dans ce sens.
Pour les autorités fédérales, il est hors de question de légiférer sur une taxe sur le sucre, alors que près de 80 pays l’ont fait pour résoudre des problèmes de diabète et d’obésité, dont la Colombie tout récemment.
Le Conseil fédéral, ainsi que les parlementaires, préfèrent miser sur des mesures volontaires des acteurs de cette industrie, dont la déclaration de Milan, qui impose de baisser de 10% la teneur en sucre de leurs produits d’ici 2024.
Mais pour la gauche, principale partisane d’une taxe, 10% ce n’est rien. Juste de la poudre aux yeux. Elle rappelle que si 80 pays ont imposé des taxes sur le sucre, ce n’est pas pour rien.
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Le Parlement a trois jours pour assurer un avenir énergétique renouvelable à la Suisse, qui a choisi en 2017 de se passer du nucléaire. «Aujourd’hui, il s’agit de donner au pays les moyens de ce que le peuple avait alors voté», a déclaré Roger Nordmann, chef du groupe socialiste aux Chambres fédérales.
Avec de tels propos, on comprend que les quatorze heures de débat qui s’ouvrent ce lundi au Conseil national ne seront pas de trop. «Nous devons nous renforcer pour être moins vulnérables et moins dépendants de l’étranger», a estimé de son côté Jacques Bourgeois.
Le député libéral-radical, président de la Commission de l’environnement et de l’énergie, a œuvré afin que ce grand geste politique puisse être complété durant cette législature finissante. La majorité du parlement partage la vision exprimée par le Fribourgeois afin de concrétiser la stratégie énergétique 2050.
Reste à discuter des options qui permettront à l’hydraulique, au solaire ou encore à l’éolien de remplacer la part du nucléaire dans la production électrique nationale, qui est aujourd’hui d’environ 30%. Ceci alors même qu’un sondage publié ce lundi montre que plus d’un Suisse sur deux (55%) estime que les centrales nucléaires sont importantes pour empêcher une pénurie d’électricité.
La conseillère d’État vaudoise Valérie Dittli est dans de mauvais draps depuis quelques jours. Il lui est reproché de n’avoir pas payé ses impôts dans le canton de Vaud, et d’avoir usurpé d’un titre de docteure en droit qu’elle n’aurait pas obtenu. Un expert la blanchit.
Embourbée dans des polémiques sur son passé universitaire et sur sa situation fiscale après des révélations de la RTSLien externe et de «24 heuresLien externe», la ministre des Finances du Centre avait annoncé – avant que le gouvernement ne décide de nommer un expert indépendantLien externe – qu’elle mandaterait un spécialiste de son choixLien externe pour faire toute la lumière sur ses déclarations d’impôts zougoises, malgré son arrivée au bord du Léman en 2016.
C’est Yves Noël, avocat et professeur à l’Université de Lausanne (UNIL), qui s’en est chargé. L’expert constate notamment que Valérie Dittli a effectué un cycle académique complet en enchaînant bachelor, master et doctorat avant l’âge de 30 ans.
Or, ce n’est qu’à partir de la trentaine que la jurisprudence fédérale présume qu’un jeune adulte a créé des liens plus forts sur son lieu de travail qu’auprès de sa famille, où il demeure formellement domicilié, et ce même s’il y retourne pendant les vacances ou les week-ends, assure en substance Yves Noël.
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