Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Pour celles et ceux d’entre vous qui vivent loin des frontières suisses, les visites à la famille risquent de faire plus mal au porte-monnaie que les années précédentes. Voyager en avion va désormais coûter plus cher. Et la tendance devrait se poursuivre sur le long terme.
Quant à Alain Berset, quasi plus une semaine ne se passe sans que le président de la Confédération se retrouve sur le devant de la scène. Après ses propos controversés du week-end – dont nous vous parlions ici même hier – le ministre admet avoir mal choisi ses mots.
Bonne lecture,
Les prix des billets d’avion s’envolent, et c’est parti pour durer. Plusieurs raisons expliquent cela.
Actuellement, les augmentations de tarif atteignent plus de 25% par rapport à 2022, selon la Fédération suisse du voyage. Elles concernent tous les vols, aussi bien les long-courriers que les vols intra-européens ou les compagnies «low cost».
Si les prix augmentent, c’est d’abord parce que les compagnies se rattrapent après les baisses consenties au moment de la pandémie de Covid-19. Ensuite, l’explosion des prix du kérosène vient fortement grever leur budget; les revalorisations des salaires également. Enfin, le déséquilibre entre l’offre, insuffisante, et la demande, repartie plus vite que prévu à la hausse, met les compagnies en position de force et leur permet d’augmenter leurs prix.
Chez Swiss, par exemple, les prix sont actuellement supérieurs à ceux d’avant la pandémie. Et la compagnie s’attend à ce que cette augmentation se poursuive. «À moyen et long terme, nous nous attendons à ce que les billets d’avion soient plus chers, car les efforts en faveur du développement durable impliquent des investissements et des coûts élevés», indique-t-elle encore.
- Les détails dans l’articleLien externe du Temps (sur abonnement)
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En pleine controverse pour des soupçons d’espionnage de la part du réseau social, l’armée suisse envisage de se lancer sur TikTok. C’est ce que révèle une information du Pôle enquête de la RTS.
Tout a commencé par une simple offre d’emploi publiée par la Confédération: «Êtes-vous prêt/e à vous engager activement dans le domaine des médias sociaux de l’armée suisse? TikTok est notre prochain objectif.» L’armée suisse voit, dans ce réseau social particulièrement populaire chez les jeunes, une occasion de s’adresser à un nouveau public.
Cette démarche intervient alors que plusieurs autorités étrangères, dont l’UE, le Canada et les États-Unis ont interdit aux fonctionnaires d’installer TikTok sur leurs téléphones professionnels. En Suisse, des parlementaires plaident également en ce sens pour le personnel de l’administration fédérale.
D’après les recherches du Pôle enquête, plusieurs comptes liés à l’armée existent déjà. Mais ceux-ci sont gérés par différentes troupes, de manière «semi-officielle», via des téléphones privés. Sollicitée par la RTS, l‘armée assure être en train d’examiner les aspects sécuritaires. Elle décidera ensuite si elle se lance, ou pas, sur TikTok.
- L’enquêteLien externe de la RTS
- Le compte TikTokLien externe de SWI swissinfo.ch
- TikTok et Twitter promis à des règles plus strictes dans l’UE (ATS)
Dans une interview au journal alémanique Tages Anzeiger, Alain Berset reconnaît avoir utilisé des termes non appropriés au sujet de la guerre en Ukraine. Ce mea culpa fait suite à ses propos de dimanche sur la «frénésie guerrière dans certains cercles».
Les nombreuses réactions négatives ont montré au président de la Confédération que «ce n’était pas le bon choix de mots», dit-il dans une interview parue mardi soir. Selon ses propos, son intention n’a jamais été de critiquer certaines personnes ou États, mais de montrer qu’il existe d’autres possibilités de soutenir l’Ukraine.
Alain Berset assure que la Suisse doit penser dans une logique de paix et de diplomatie, puisque ce serait, d’après lui, la force du pays. De passage à Saint-Gall, le ministre a appelé à avoir une vision «plus large» et à ne pas rester bloqué sur une «logique de guerre».
Le président tente de calmer le débat après le scandale déclenché, en Suisse et au-delà des frontières, par ses déclarations de dimanche au journal alémanique NZZ am Sonntag. Il avait défendu le refus du Conseil fédéral d’autoriser les réexportations de matériel de guerre suisse en Ukraine et mis en garde contre une «frénésie guerrière».
- Le pointLien externe de la RTS
- (Re)lire l’article de la RTS au sujet de la «frénésie guerrièreLien externe»
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La Haute école spécialisée bernoise propose une formation qui vise à donner aux réfugié-es d’Ukraine les moyens de reconstruire leur pays. La conférence pour la reconstruction de l’Ukraine à Lugano en 2022 a donné l’impulsion.
«Pour moi, il a vite été évident que nous ne voulions pas nous borner à exprimer notre solidarité, mais que nous devions proposer un soutien concret», déclare Thomas Rohner, professeur à la Haute Ecole spécialisée bernoise (BFH). C’est de cette envie qu’est né le CAS (Certificate of Advanced Studies) «Reconstruire l’Ukraine».
Des projets concrets sont développés en classe, comme effectuer des analyses des dommages, planifier l’approvisionnement en eau et en électricité, ou encore participer à la reconstruction de bâtiments ou d’infrastructures détruits. Le cours avec 30 participant-es a débuté fin février et va durer quatre mois. Plusieurs hautes écoles et instituts de Suisse et d’Ukraine y participent.
Pour Thomas Rohner, cette formation continue pourrait éventuellement servir de prototype pour d’autres pays ravagés par la guerre. Un vœu pieux, car si les réfugié-es d’Ukraine peuvent rapidement travailler et étudier en Suisse grâce au statut de protection S, les autres personnes requérant l’asile ne peuvent en général pas le faire durant leur procédure.
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Le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite réduit le rôle joué jusqu’à présent par la Suisse dans la région. Au-delà ce cas, il semblerait que l’aide de la Suisse soit de moins en moins sollicitée pour résoudre des conflits.
Au Moyen-Orient, les relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran reprennent. Mais alors que les deux États avaient confié à la Suisse un mandat de puissance protectrice, c’est bien la Chine qui a joué le rôle de médiateur.
Le conseiller aux États Thomas Minder (indépendant), membre de la Commission de politique extérieure (CPE), est heureux du résultat. Il pense toutefois que la Suisse a «besoin d’une politique étrangère plus courageuse» et devrait «rechercher plus activement de telles missions».
Dernièrement, la Suisse a essuyé plusieurs refus lorsqu’elle a proposé ses bons offices, par exemple avec l’Ukraine, la Russie ou le Venezuela. Sur ses sept mandats de puissance protectrice actuels, la Suisse n’en détiendra bientôt plus que cinq.
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